Festival d’Essaouira : Gnaoua et musiques du monde

Festival d’Essaouira : Gnaoua et musiques du monde
Pierre-Emmanuel Rastoin

Le festival d’Essaouira a dépassé le cap des dix ans d’existence et des 500 000 spectateurs l’an dernier. Un succès amplement mérité pour cette manifestation qui nous a fait découvrir l’envoûtante musique gnaoua et a eu la bonne idée de la mêler aux sonorités venues d’ailleurs. Au final, un festival tout en transes et en fusion qui, du 26 au 29 juin, va mettre le feu à l’un des plus beaux joyaux du Maroc : Essaouira la blanche, l’ex-Mogador de nos rêves, qui, pendant quatre jours, va devenir la ville qui ne dort jamais !

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Essaouira, ville des artistes

Essaouira… Le mot claque déjà comme une irrésistible invitation au voyage. Depuis des siècles, la ville blanche aux huisseries bleues, enserrée dans ses fortifications face aux vagues de l’Atlantique, fait rêver les voyageurs. L’ex-Mogador, dont le nom actuel signifie la « bien dessinée » (Es-Saouira), a vu passer Carthaginois, Romains, marins portugais, avant d’être le siège d’une importante communauté juive dont le sens du commerce fit la prospérité de la ville. Autrement dit, Essaouira, comme Tanger, l’autre ville mythique du Maroc, a le sens du brassage des cultures.

C’est sans doute pour cette raison que cette paisible petite ville de 70 000 habitants a attiré des figures comme Orson Welles, Jimi Hendrix, Mick Jagger et pas mal de hippies dans les années soixante-dix. Aujourd’hui, des artistes de tous horizons et des expatriés « bobos cool » ont investi les vieilles demeures de la médina. Essaouira compte plus de galeries d’art que de mosquées. Faut-il s’en étonner ? Son atmosphère magique, ses ruelles où le temps semble s’être arrêté, le ballet incessant des mouettes autour des fortifications face à l’Atlantique déchaîné… Essaouira a tout d’une muse.

Essaouira, ville des Gnaoua

Mais Essaouira, c’est avant tout l’épicentre de la culture Gnaoua, ces descendants des anciens esclaves noirs qui ont transité par Mogador. Réunis en confrérie, les Gnaoua s’adonnent à des cérémonies religieuses, mêlant animisme et traditions musulmanes, qui font penser au vaudou haïtien ou au candomblé brésilien. Au cours de la cérémonie (la lila), les Gnaoua jouent de trois instruments : le tambour (ganga), les crotales (sorte de castagnettes) et du guembri (guitare à trois cordes). Le chant et les airs gnaoua, particulièrement envoûtants, conduisent les participants à la transe.

Réputée à travers le Maroc, la musique gnaoua a acquis depuis les années soixante une reconnaissance internationale : installé à Tanger, Paul Bowles, l’auteur d’Un thé au Sahara, la fit découvrir à de grands musiciens comme Hendrix, Led Zeppelin ou Santana, dont elle influença les compositions.

Au festival d’Essaouira, artistes et Gnaoua

Depuis onze ans, fin juin, la musique gnaoua fait l’objet d’un festival à Essaouira. La manifestation s’est ouverte et célèbre désormais les musiques du monde. Sorte de Woodstock marocain, le festival d’Essaouira accueille près de 500 000 personnes pendant quatre jours de fête non-stop célébrant toutes les musiques. Difficile de fermer l’œil la nuit pendant le festival… Essaouira est prise de fièvre gnaoua.

Cette année, dix scènes différentes sont éparpillées à travers la ville du 26 au 29 juin. Les deux plus importantes se trouvent aux deux grandes portes d’entrée de la médina. Sur la scène Bab Doukkala, place aux musiciens gnaoua avec des mâalems (maîtres de cérémonie) comme Hamid El Kasri et Abdelkébir Merchane. Sur la scène Moulay Hassan on pourra écouter du jazz, avec Wayne Shorter et son quartet, le reggae de Ky-Mani Marley et, en clôture du festival, un concert de l’Orchestre national de Barbès. Moulay Hassan est aussi le lieu de la rencontre entre musiciens gnaoua et artistes de world music venus d’Afrique, d’Europe ou des Amériques : l’un des grands moments du festival.

Quant aux autres scènes, elles accueilleront des jeunes mâalems, des chanteurs marocains ou des concerts d’électro-fusion. Bref, il y en aura pour tous les goûts !

Un lieu d’échanges et de rencontres

Enfin, si la musique se taille la part du lion, le festival d’Essaouira se veut également un lieu d’échanges entre artistes avec des conférences et des débats, des expositions d'art, un festival de films à l’Alliance française… Signalons « L’arbre à palabres » un rendez-vous quotidien, en marge des concerts. Trois jours durant, jeudi, vendredi et samedi, à 16 h, musiciens, journalistes et festivaliers se retrouvent pour une table ronde. Artistes world, guests étrangers et mâalems Gnaoua pourront y dialoguer afin de comparer leurs histoires musicales respectives. Car ce festival est à l’image d’Essaouira : ancré dans la culture gnaoua, mais ouvert sur le vaste monde et très métissé.

Pour en savoir plus

Site officiel du festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira
www.festival-gnaoua.net

Lire notre reportage « Essaouira, l’art à l’abri des remparts »

Où écouter de la musique gnaoua en dehors du festival?

Restaurant Dar Loubane : 24, rue du Rif. Tél : 024-47-62-96. Le mâalem Omar Hayat et son groupe proposent chaque samedi soir un concert de gnaoua classique, dans un riad du XVIIIe siècle.
Taros Café Restaurant-Galerie : Place Moulay-el-Hassan. Tél : 024-47-64-07. Café restaurant branché avec une superbe terrasse sur les toits où l’on peut écouter du gnaoua fusion. taroscafe.com

Attention, il est difficile de trouver une chambre à Essaouira pendant le festival. Le mieux est de dormir dans les environs où l'on trouve des dars et des chambres d'hôtes.

Texte : Jean-Philippe Damiani

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