Encore que je ne raffole pas du terme autant rester en français et parler de capitaine, “le sujet supposé savoir” (J. Lacan) et qui est responsable (moralement et pénalement) de l’équipage et de sa survie.
Certes il est mieux d’avoir un savoir marin avant (genre stage Glénans ou MACIF). Un capitaine sérieux ne prendra pas un bleusaille intégral pour une transat (ou alors il faut s’en méfier). Par contre il peut accepter de le former s’il y a une partie côtière importante avant de passer dans le vif du sujet.
Mettre en avant les capacités culinaires sera apprécié sans plus. Un bon bricoleur ayant réponse à tout le sera davantage (là aussi méfiance si le capitaine semble avoir un rafiot où il faut tout refaire, même si c’est instructif).
Là où on peut rassurer ce brave homme c’est d’assurer qu’on a une vigilance de hibou pour les navs de nuit. C’est là où c’est la limite de la nav en solo. En hauturier on peut roupiller (surtout le jour) et on a l’AIS pour éviter d’embrasser un cargo sur la bouche (ils ont une mauvaise haleine), mais en côtier, surtout dans des endroits médiocrement cartographiés avec des pêchous partout, pas question de dormir ! Une nuit ça va; deux nuits, bonjour les dégâts. Même Moitessier s’est viandé sur un écueil par manque de sommeil. En ce cas même un moussaillon sera apprécié.
Donc tout cela serait aisément praticable mais il faut bien voir la réalité en face : la plaisance française est en pleine dégringolade, les plus vieux raccrochent leurs cirés et les plus jeunes qui bricolent pour la plupart dans des sous boulots sous payés n’en ont ni le goût ni les moyens. Idem pour les petites familles “classes moyennes” complètement laminés. Ajouté à cela que les multiples mesures nationales ou locales vont toutes dans le même sens : racketter un max la faune des bateaux et poser des interdits partout de façon à limiter au milieu hyper élitiste et bling-bling. C’est aussi pour ça que j’ai raccroché mon ciré moi aussi même si j’étais encore capable physiquement de naviguer.
Aller au Paraguay : sûr que c’est cher ! Mais peut-être qu’en ne choisissant que São Paulo (à l’avance et au bon moment) et en allant à Asunción en bus ça pourrait (conditionnel) être moins cher. En tout cas les jeunes (et moins jeunes) aventuriers seront les bienvenus dans mon “camp de base” (dès que j’en aurais acquis un). En fait un pays comme le Paraguay s’adresserait surtout à ceux qui décident de changer de vie et de se délocaliser (mon cas).