En septembre 2018, je suis partie avec ma famille pour un voyage de 25 jours en Chine. Notre petit groupe se composait de 7 adultes. Amoureux de la nature, nous avons privilégié les parcs naturels aux grandes villes.
Nous avons longtemps préparé notre itinéraire afin de pouvoir nous passer de guide. Mais pour les longs déplacements à effectuer entre nos différentes étapes, nous avons fait appel à l’agence chinoise Voyages Chine (section francophone de China Highlights). Nous leur avons demandé d’organiser des trajets en minibus ainsi que de réserver nos billets de train et les tickets d’entrée de la cité interdite. Ceux-ci sont pour l’instant uniquement réservables sur des sites en chinois. Pour les hôtels, nous les avons réservés via booking.com. Les prix indiqués dans ce carnet sont par personne.
LE BILAN :
Nous avons été agréablement surpris par la Chine et ses habitants.
Loin de l’image d’une Chine polluée et sale, nous avons découvert de fantastiques paysages et des kilomètres de champs et de forêts. Certes, les enfants chinois font pipi sur le trottoir et les adultes crachent parfois par terre, mais les villes et les parcs nationaux nous ont semblé propres.
Alors c’est sûr, les touristes chinois en Chine aiment bien se déplacer en groupe et sont bruyants, mais ils sont très amusants à observer. Ils mangent des trucs étranges à toute heure de la journée, leur style vestimentaire est décalé et ce sont de véritables addicts des smartphones et des selfies. Dans les files, nous avons rarement été dépassés ou poussés, et si c’était le cas, nous n’hésitions pas à faire de même.
Par contre, se faire comprendre en anglais a été difficile, même à Pékin. Nous étions toujours armés de notre plan ou d’une photo pour indiquer ce que nous voulions manger et où nous voulions aller. Le langage des mains et les dessins étaient aussi très utiles. Et quand cela ne suffisait pas, les Chinois se servaient d’applications leur permettant de traduire directement ce qu’ils écrivaient.
Voyager en Chine sans guide (mais peut-être pas sans l’aide d’une agence) est donc tout à fait possible mais nous vous conseillons de bien préparer le voyage et de se préparer quand même à un choc culturel pour ceux qui n’ont jamais voyagé en Asie.
LE VOYAGE :
Samedi 1<sup>er</sup> septembre :
Nous décollons de Bruxelles en début d’après-midi avec la compagnie Cathay Pacific. C’est parti pour 11h de vol. Onze heures, c’est long !
Dimanche 2 septembre :
Nous atterrissons à Hong Kong et nous avons 2h30 pour changer de terminal et attraper notre avion pour Guilin. C’est amplement suffisant car nous ne devons pas récupérer nos bagages, ni passez par le service d’immigration.
Un saut de puce en avion et nous atterrissons cette fois à Guilin. L’aéroport est petit et a grand besoin d’être rénové. Il ressemble à un bâtiment russe de la guerre froide. C’est cool, on est directement mis dans le bain ! Nous passons l’immigration où nous y laissons toutes nos empreintes.
A la sortie, nous sommes attendus par le taxi-minibus organisé par notre premier logement (800 rmb / trajet). Celui-ci a lui aussi fait la guerre. Les sièges grincent et rebondissent dans tous les sens.
En slalomant sur la route avec moultes coups de klaxon à chaque dépassement, nous quittons Guilin, et déjà, nous apercevons les fameux pains de sucre de cette magnifique région.
Après 1h de route, nous arrivons à Yanghsuo.
Notre logement n’est pas situé dans cette ville. Nous avons choisi une école de Tai Chi dans le village de Jima, près de la rivière Yulong. Ce village est situé dans la « Yangshuo Scenic area » où seules les voitures avec permis, les scooters électriques et les vélos peuvent circuler en journée. Cela rend la zone très agréable.
Le chauffeur du minibus nous dépose donc à l’entrée de cette zone et nous montons dans la voiture de Master Kim, notre professeur de Tai Chi.
L’école est située dans de vieux bâtiments en pierre, et l’environnement est très paisible. Les chambres sont basiques mais les lits sont équipés de moustiquaires et les toilettes sont de type occidental (un détail non négligeable en Chine!). L’école propose une pension complète. C’est ce que nous avions choisi par facilité, mais après coup, cela nous aurait bien plu d’aller manger ailleurs de temps en temps.
Au programme pour l’après-midi de ce premier jour : repos.
A 18h, c’est l’heure du dîner (on mange tôt en Chine). Puis, Master Kim nous invite à participer à la cérémonie du thé. Il nous fait découvrir le thé Pu-Erh qui se présente sous la forme d’une bouse de vache séchée moulée en camembert. Nous verrons plus tard à Fenghuang qu’il s’agit au départ d’un gros cylindre de thé super compacté et scié ensuite en petites rondelles.
Kim parle anglais et est une vraie pipelette quand il s’agit de parler de Tai Chi, de son école et de la Chine. Épuisés par le long voyage, nous peinons à garder les yeux ouverts et à l’écouter.
http://www.yangshuotaichi.com/
Prix de la chambre double : 200 rmb / jour. Pension complète : 60 rmb / jour (boissons non comprises). Cours de Tai chi : 180 rmb / 2h.
Lundi 3 septembre :
Ce matin, nous suivons un cours d’initiation au Tai Chi pendant 2 heures. Il fait chaud (30° en moyenne) et humide. Nous transpirons à grosses gouttes malgré les mouvements calmes que notre master nous fait exécuter. Les pauses sont bienvenues et nous en profitons pour observer les autres étudiants occidentaux bien plus confirmés en Tai chi et séjournant à l’école plusieurs mois pour parfaire leur apprentissage.
Après un repas de midi composé de riz, d’œufs, de légumes bouillis et fris en tout genre et de viande d’origine inconnue, le tout à partager, nous partons louer des vélos à l’hôtel d’à côté (le Yangshuo Ancient Garden Boutique Hotel) pour 15 rmb la journée.
Aidés de l’application maps.me, nous rejoignons d’abord la ville de Yangshuo pour faire le plein de yuans à la banque. Comparée au village tranquille de Jima, cette ville est moche et bruyante.
La chaleur est écrasante. Nous ne nous attardons pas et nous gagnons un chemin aménagé le long de la rivière Yulong. Nous circulons parmi les champs et les rizières avec les pains de sucre en arrière fond. Nous nous dirigeons vers le Yulong / Dragon Bridge.
A mi-chemin, nous sommes abordés par des rabatteuses qui nous proposent un tour en « bamboo boat » sur la rivière. Le chemin quitte la rive et nous circulons sur une route tranquille jusqu’au fameux pont multicentenaire. Celui-ci ne vaut pas vraiment le détour si ce n’est pour observer les nombreux bateaux en attente de passagers.
Puis vite, demi-tour, il s’agit d’arriver à temps pour le dîner à 18h !
Mardi 4 septembre :
Deuxième cours de Tai chi au matin. Puis, l’après-midi, vu la chaleur et la petite forme de tout le monde, nous décidons de lever le pied et de passer l’après-midi dans la piscine de l’hôtel d’à côté. Le personnel du Yangshuo Ancient Garden Boutique Hotel parle anglais et les bâtiments extérieurs ainsi que les jardins sont très beaux. L’accès à la piscine coûte 100 rmb / personne pour la journée. C’est cher, mais les serviettes, transats et parasols sont fournis, et ça fait tellement du bien. Nous sommes en vacances après tout !
Mercredi 5 septembre :
Dernier cours de Tai chi au matin. Puis, vu la chaleur, nous décidons de louer des scooters électriques plutôt que des vélos. Tous les locaux semblent se déplacer avec ça, donc nous allons nous y mettre aussi. Surtout qu’ils sont équipés d’un parasol (multifonction car il sert aussi de protection contre la pluie) ! Nous en louons pour 50 rmb / jour, toujours via l’hôtel d’à côté. Seul mon beau-frère a déjà roulé avec ce genre d’engin donc c’est avec un peu d’appréhension que notre groupe se met en route. Mais il n’y a rien de plus simple, et après quelques heures, c’était nous qui dépassions les locaux en klaxonnant.
Notre destination du jour : Moon Hill.
Nous suivons d’abord des routes tranquilles, puis une route plus large et fréquentée, le long de laquelle se trouve d’autres attractions telles que le Big Banyan Tree et la Watercave.
Nous manquons de peu l’entrée de Moon Hill qui n’est pas très bien indiquée. Pour 14 rmb, nous pouvons monter au sommet. Nous marchons dans une forêt de bambous en suivant le sentier (ou plutôt l’escalier) principal. La vue n’est pas très intéressante avant d’atteindre le sommet. Après 1/2h et quelques litres de transpiration, nous pouvons bénéficier d’une jolie vue sur la campagne parsemée de pains de sucre. En descendant, nous effectuons les deux boucles annexes (Moon pavillon et Beauty dresser) indiquées sur le plan à l’entrée du site. Celles-ci nous permettent d’observer cette colline particulière sous différents angles.
Nous récupérons nos scooters et maintenant que nous maîtrisons les engins, nous décidons de nous rendre dans le centre de Yanghsuo afin de voir la fameuse rivière Li. Au fur et à mesure que nous approchons de la ville, la circulation se fait plus dense et nous nous retrouvons à traverser des carrefours parmi d’énormes camions et une nuée de scooters. Nous arrivons quand même sans encombre jusqu’à la rivière, à proximité de West Street. Nous nous baladons un peu sur les quais où il y a des échoppes de souvenirs et un de ces fameux pêcheurs au cormoran qui attend qu’on le prenne en photo.
Nous sommes un peu déçus par la rivière Li. Comparée à la rivière Yulong, il s’agit plutôt d’un fleuve au charme moins bucolique. La rivière Li est peut-être plus belle en dehors de la ville mais nous devons rentrer à l’école pour être à l’heure au dîner et ne pouvons pas explorer plus loin. Ce détour par Yangshuo ne nous aura cependant pas laissé de mauvais souvenirs. C’était tellement grisant de circuler dans la ville !
Jeudi 6 septembre :
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous à 9h avec le chauffeur fourni par l’agence. Un mois avant le départ, nous avions dû verser le montant total de notre réservation à l’agence, soit 5000 €. Ce n’est pas une petite somme et c’est avec soulagement que nous voyons un minibus s’approcher avec notre nom écrit sur un carton. Ouf ! L’agence existe vraiment !
Le chauffeur ne parle pas anglais mais il est très gentil, et son minibus est moderne et climatisé. Nous commençons par 45 minutes de route jusqu’à Cuiping Hill (ou Wuzhi Hill). Cette colline karstique est située près des villages de Cuiping et de Putao, un peu au milieu de nul part. Elle surplombe la rivière « Tortoise » et offre une vue fantastique sur les champs et autres pics karstiques des alentours. Un escalier (oubliez les sentiers de montagne, il n’y a que des escaliers en Chine) mène au sommet en offrant de nombreux points de vue, jusqu’à atteindre une plateforme panoramique.
L’entrée coûte 50 rmb et la montée prend 1/2h. Il est environ 10h et à cette heure-là, nous sommes les seuls fous à monter et à arriver trempés au sommet. Bien que le ciel est un peu voilé, la vue est magnifique et nous aurions pu rester des heures à observer le paysage.
Nous redescendons à contrecœur pour retrouver le minibus et reprendre la route. Nous quittons la région de Yangshuo où règne une certaine douceur de vivre, et nous partons maintenant en direction des « Dragon’s backbone rice fields terrasses », la région des rizières au nord de Guilin. On y trouve deux villages principaux : Ping’an et Dazhai. Nous avons choisi de loger dans le dernier car il est plus éloigné dans la vallée et donc moins fréquenté par les groupes de touristes chinois.
Après 3h de route, le chauffeur nous dépose à la billetterie de Heping, à l’entrée de la vallée. Il ne peut pas aller plus loin avec le minibus. Le ticket d’entrée pour les rizières coûte 95 rmb et est valable 48h. Le minibus qu’il faut ensuite prendre jusque Dazhai coûte 40 rmb aller-retour. Au moment de l’achat du billet, nous avons dû fournir le nom et numéro de téléphone de l’hôtel.
A Heping, il y a peu de possibilités pour se restaurer. On peut cependant y laisser les bagages en consignes pour 20 rmb / sac / jour.
C’est reparti pour un trajet d’1h en bus. Celui-ci circule dans une vallée de montagne, sur une route étroite et sinueuse, avec un torrent en contrebas. Le trajet est un peu chaotique et le croisement avec un autre bus se négocie en centimètres. Nous comprenons pourquoi les minibus non-attitrés ne peuvent pas circuler ici.
Enfin, au fond de la vallée, isolées du reste du monde, apparaissent les rizières. Le bus nous dépose à la gare de bus de Dazhai. L’hôtel que nous avons choisi, « Lost in Beauty Youth Hostel », se situe dans le bas du village et se rejoint facilement en 10 minutes à pied sur une route relativement plate. Le village lui-même est tout petit. On en fait le tour en 10 minutes. Il y a cependant une école, une supérette (avec des snacks occidentaux pour changer du riz et des légumes fris), et bien sûr, des restaurants et boutiques de souvenirs. Pour ceux qui auraient choisi un hôtel situé plus en hauteur, des rabatteurs sur le parking des bus vous proposent de vous y emmener en 4x4.
Il fait moins chaud qu’à Yangshuo, mais avec nos gros sacs, nous transpirons quand même.
Il est 15h quand nous avons terminé le check-in. Nous déjeunons à l’hôtel (par après, nous aurons la flemme de chercher un autre resto et nous prendrons tous nos repas là). Au menu : fried noodles, fried pork / beef et un plat au doux nom de « Chicken spring ». Rien à redire sur les premiers plats, mais pour le dernier, quelle surprise de recevoir une sorte de soupe contenant des pattes et une tête de poulet ! Beurk ! Le plus brave d’entre-nous a quand même goûté une patte et c’est parait-il un peu caoutchouteux.
Après ce repas riche en découvertes, nous retournons sur le parking des bus où se trouve un téléphérique menant au point de vue « Golden Buddha Peak ». Un trajet aller coûte 55 rmb et la vue aérienne depuis la cabine est magnifique.Une fois arrivés au point de vue, nous flânons sur la plateforme en observant les chinoises qui se déguisent avec le costume local version touriste (rose fluo avec un chapeau semblant fait d’une guirlande de Noël métallique) pour prendre un tas de poses absurdes et faire des selfies.
Nous redescendons ensuite à pied (en empruntant des escaliers bien sûr) à travers les rizières et nous avons alors l’occasion d’observer les champs de riz de plus près. Les rizières sont encore vertes à cette altitude.
Vendredi 7 septembre :
Aujourd’hui, nous commençons la journée par un petit-déjeuner à base de « banana pancakes » ultra bourratifs. C’est notre premier repas occidental depuis une semaine !
Bien calés, nous partons explorer les environs.
Il y a moyen d’effectuer une balade de 4-5h jusqu’au village de Ping’an, puis de rentrer en bus en prenant une première navette vers Heping, et une seconde jusque Dazhai. Mais nous décidons plutôt de randonner jusqu’aux différents points de vue autour de Dazhai : Thousand layers to heaven, Seven stars chasing the moon, et Music from paradise. Les chinois ont beaucoup d’imagination quand il s’agit de nommer les points de vue.
En comptant les pauses et les très nombreux arrêts photos, la balade nous prendra quand même un peu plus de 4 heures. Ca grimpe pas mal (par des escaliers toujours), mais les températures sont ici plus aptes à la randonnée. Les rizières sont superbes. Nous profitons des points de vue et nous observons les habitants du coin transportant toute sorte de choses sur leur dos, et les femmes en tenue locale essayant de nous vendre leurs clochettes souvenirs et cartes postales.
Après la balade, nous passons le reste de l’après-midi sur la terrasse de l’hôtel. Au soir, nous testons le « bamboo rice » : du riz cuit dans un tronçon de bambou placé dans les flammes d’un barbecue.