Oui, la situation actuelle est mauvaise et même très mauvaise, mais c’est vrai dans toute l’Amérique latine, et moins ici, en Argentine que dans d’autres pays tout de même. La situation est encore plus dégradée au Brésil, au Pérou ou en Colombie, par exemple. Dans ce dernier pays, la situation sécuritaire est catastrophique, avec un retour d’une criminalité galopante dans les grandes villes et surtout des zones entières - extrêmement vastes - totalement aux mains des groupes armés.
L’ensemble de la région connaît structurellement des inégalités très fortes et un taux de pauvreté très important, mais les confinements aussi longs qu’inutiles ont ravagé les pays, avec une explosion de la pauvreté.
L’Argentine est très touchée, mais encore une fois moins que d’autres.
Ici, on peut dire que la vie quotidienne à Buenos Aires est difficile, dégradée, mais encore supportable par rapport à des échos que j’ai d’autres capitales ou grandes villes d’Amérique latine.
Paradoxe : le pays du sous-continent qui était à l’agonie début depuis plusieurs années est celui qui s’en sort le moins mal. Le Venezuela a été relativement épargné par la crise du covid, sa situation sanitaire est stable et les conséquences économiques et sociales moins fortes qu’ailleurs. Mais le désastre était tellement important auparavant qu’il est difficile de s’en réjouir. Disons qu’une partie des réfugiés vénézueliens dans les pays voisins sont retournés dans leur pays, à la fois parce que leurs conditions de séjour, avec les confinements, devenaient intenables et aussi parce qu’ils ont su qu’au pays, ça se passait relativement mieux que dans la région où ils se trouvaient.