Vous avez vraiment une vision de bisounours. Ne le prenez pas mal, ce n’est pas une critique méchante, juste une remarque anodine.
Dans la plupart des pays dits “en voie de développement”, un guide ne choisit pas de faire connaitre son pays (il y a de rares exceptions), il choisit une profession lucrative qui lui permet de mieux vivre que le reste de la population. C’est encore plus vrai au Vietnam où un guide gagne 4-5 fois le salaire moyen. Et lorsque l’on connait vraiment les difficultés matérielles de la vie pour les vietnamiens on ne peut pas les blâmer de privilégier les aspects économiques par rapport aux aspects culturels.
La culture et la philosophie, on peut en parler lorsque l’on a le ventre plein (c’est une image, au Vietnam, personne ne meurt de faim, même si la pauvreté est omniprésente lorsque l’on sort un peu des circuits battus).
Et puis, la vie d’un guide n’est pas toujours facile.
Dans l’avion qui me ramenait du Vietnam en Europe il y a deux mois, j’étais entouré d’un groupe de touristes français d’une grosse vingtaine de personnes d’un certain âge. Braillards, exigeants, mal-polis, revendicateurs auprès du personnel de cabine, se disputant entre eux, etc.
Bref, de parfaits beaufs et un entourage de voyage totalement désagréable. Et j’ai bien peur qu’ils représentent une bonne partie des touristes français, ce qui explique la mauvaise réputation de ceux-ci à travers le monde.
Je me suis mis à penser : dans quel état doivent être les personnes (guides, chauffeurs, hôteliers, etc) qui les ont accueilli au Vietnam ? Personnellement, après 12 heures de cohabitation forcée, j’avais une forte envie d’en étrangler deux ou trois.
Bizarrement, ils était tous enchantés de leur voyage.
Le Vietnam, c’est un pays que je connais bien. J’y ai passé sans doute plus de quatre ans, en différents voyages et en un long séjour de deux ans au pire moment de la guerre américaine (1967-68), séjours professionnels au début, puis touristiques et familiaux maintenant. Époux d’une vietnamienne depuis plus de 43 ans, je parle plus ou moins bien la langue, en tout cas suffisamment pour être compris et pour comprendre une conversation usuelle. Totalement intégré dans ma belle famille, je vois de l’intérieur comment on vit au Vietnam.
Alors, je dois dire que lorsque je lis certaines interventions, cela me fait doucement rigoler. Des gens vont passer 2-3 semaines dans un pays et en reviennent avec des certitudes inébranlables : le Vietnam c’est l’enfer, ou, le Vietnam c’est le paradis.
Je dois un coup de chapeau à Pierre60, il me semble avoir compris les choses et j’aime beaucoup son humour, j’imagine qu’il a du sang britannique dans les veines (c’est un compliment).