Jour 1: Arrivée sur la Lune
Il est 15h30, heure islandaise, lorsque notre avion se pose sur la piste de l’aéroport international de Keflavik sous un ciel plombé et une fine pluie. Dès notre sortie de l’avion et alors que nous ne sommes encore que dans la passerelle nous amenant à l’aéroport proprement dit, notre première impression est la même: sommes nous arrivés sur la lune ? Aussi loin que notre regard porte, il n’y a rien ! Ou plus exactement, pas grand chose. L’aéroport se trouve au beau milieu d’une plaine sans aucun relief, constituée uniquement de pierres noires volcaniques et d’une mousse verte qui les recouvre. Pas un arbre, pas une colline, pas une habitation si ce n’est le hall de l’aéroport sur des kilomètres à la ronde. On a hâte de découvrir la suite !
Récupérer nos sacs à dos se fait très vite et nous partons, passeport à la main, en direction des contrôles de la douane. Après quelques mètres, nous débouchons dans le hall des arrivées sans avoir croisé qui que ce soit ! En gros, depuis Bruxelles, n’importe qui aurait pu prendre notre place car nous n’avons pas eu à le présenter une seule fois ! En attendant, ça nous évite de perdre du temps et nous pouvons plus rapidement nous mettre en quête du bureau de location de voiture ou nous avons une réservation.
Notre choix s’était porté sur une agence islandaise ayant d’excellents retours et qui offre l’avantage d’être 40 à 50% moins cher que les grandes compagnies internationales. Quand on sait que pour 12 jours, nous avons déjà payé la bagatelle de 600 euros (un peu plus cher que pour un mois aux USA !) pour une minuscule Hyunday, notre décision n’a pas été difficile à prendre. Evidemment, qui dit plus petit dit aussi un moins bon emplacement. Après avoir passé en revue tout les bureaux, il faut se rendre à l’évidence: la compagnie Geysir n’est pas dans le hall de l’aéroport. Nous cherchons donc quelqu’un qui pourra nous aiguiller et c’est chose faite assez vite ! On a 500 mètres à parcourir sous une fine pluie jusqu’au bureau situé derrière l’hôtel de l’aéroport. C’est donc assez humide que nous nous présentons face à un employé de la compagnie. Les démarches sont très rapide et se font sans problème, on reçoit notre clé et on nous avertit que la voiture est neuve et n’a donc théoriquement aucun problème. Pour la forme, je fais quand même un tour complet du véhicule avant de m’installer au volant. On se met à l’aise, on enclenche le gps téléchargé sur notre téléphone (et qui ne nécessite aucune connexion internet) et nous nous mettons enfin en route pour notre premier objectif: le Blue Lagoon !
Le Blue Lagoon, c’est quoi ? C’est un petit lac artificiel rempli d’une eau riche en silice et chauffée naturellement par l’activité volcanique de l’île jusqu’à la température parfaite de 38 degrés ! Dans la pratique, c’est une espèce d’immense espace bien-être en extérieur, très touristique et très cher.
Nous avions lu un peu partout qu’il était mieux de réserver son entrée sur internet sous peine de se faire rembarrer (ce qui est arrivé à des amis à nous). Nous avions donc choisi de réserver pour 17h, ce qui nous laisse théoriquement le temps d’en profiter avant de filer sur Reykjavik. Les vingt minutes de route sont vite avalées et lorsque nous arrivons à proximité du parking, de vieux souvenirs nous reviennent: une odeur d’œufs pourri envahit l’habitacle de notre voiture, la même odeur qu’à Yellowstone et qui est en fait celle des sources d’eau chaude. Il y a aussi quelques petites mares d’une eau bleue presque grise qui jure méchamment dans cet environnement majoritairement noir. Le parking quand à lui se situe au milieu de rien et depuis celui-ci, on ne voit même pas les installations. Peut-être est-ce du au brouillard qui s’étend partout ?
En attendant, nous récupérons nos maillots (que nous avions pris soin de placer au sommet de notre sac à dos !) et nous nous dirigeons vers le petit chemin d’accès qui se faufile entre deux petits talus de gros cailloux noirs. La pluie s’intensifie juste à ce moment-là et c’est fort humide que nous arrivons dans le hall principal. Il y a du monde mais au vu de ce qu’ils sont capables d’accueillir comme file, je pense que l’on est pas à plaindre. Après dix petites minutes d’attente, nous arrivons enfin à l’accueil ou on nous remet nos bracelets-carte de crédit-fermeur de casier. On nous donne aussi notre serviette (comprise dans le pack que nous avions choisi mais pas dans l’offre de base !) ainsi qu’un petit sac renfermant des masques et autres gommages que je m’empresse de refiler à ma chère et tendre.
Nous nous rendons chacun dans le vestiaire adéquat pour nous changer. Aucune cabine particulière, ce sont de grands espaces communs assez moderne. Même chez les hommes, on trouve de grandes coiffeuses avec sèche-cheveux pour refaire son brushing. Après s’être changé, passage obligé sous la douche et tout nu ! On ne rigole pas avec l’hygiène et il faut se frotter partout. Des panneaux nous indiquent même les endroits ou insister. Bon, pour les plus pudiques, de petites cabines individuelles permettent de le faire à l’abri des regards mais c’est tellement normal pour les Islandais que je décide de faire comme eux !
Après cela, je retrouve mon épouse et c’est donc simplement habillé de notre maillot que nous ouvrons les portes vers l’extérieur et ces 8 degrés ! Ça caille atrocement et après avoir déposé nos essuies à un crochet, nous nous jetons directement dans ce grand bassin d’eau chaude. On est mieux dedans que dehors ! Après s’être réchauffé, je regarde autour de moi pour découvrir une ambiance assez mystique. On ne voit pas le fond du bassin car la surface est recouverte d’un brouillard, l’eau (salée) a cette même couleur bleu laiteux et 20 centimètres sous la surface, je ne vois plus mes mains. A certains endroits, il y a presqu’un mètre cinquante de profondeur mais la plupart du temps, on atteint à peine le mètre ce qui oblige tout le monde à avancer accroupi pour conserver un maximum de peau sous la surface chaude. Le sol est constitué de sable noir et on avance prudemment car de grosses pierres parsèment le fond. A certains endroits, des grands seaux remplis d’une crème blanche à base de silice et de boue sont mises à disposition gratuitement. Tout le monde s’en tartine joyeusement et dans ce coin du Blue Lagoon, les gens ressemblent à des fantômes. Il y a aussi un bain à vapeur et un sauna dans lequel nous ne nous rendrons pas: l’eau est bien assez agréable comme cela ! Notre forfait nous donne aussi droit à une boisson au Lagoon Bar qui se situe dans un coin du bassin. Nous décidons de respecter notre tradition personnelle en essayant la bière locale, la Gull. Bon, pour mon goût personnel, ce n’est pas la meilleure mais pas la pire non plus: une Jupiler froide mais un peu plate et moins amère. Rien d’exceptionnel mais comme il est important de rester hydrater dans cette chaleur, elle passe sans problème. Celle-ci était gratuite mais attention, les prix ici au Blue Lagoon sont proprement hallucinant ! Presque 8 euros pour une bière et un euro de moins pour un soft ! Les crèmes sont vendues à des prix démentiels et mon épouse a vu les petits sacs reçus à notre arrivée (contenant deux micro-gommages) vendus 20 euros dans la boutique ! Déjà que le forfait de base était à 45 euros par personne !
Enfin, après deux bonnes heures à profiter de la chaleur, il est temps de tout doucement se mettre en route. C’est qu’il y a encore 45 minutes de route jusque Reykjavik et la faim commence à se faire sentir. Nous décidons donc d’affronter à nouveau le froid extérieur et rentrons bien vite nous mettre à l’abri. Un quart d’heure après, nous voilà fin prêt à repartir direction la capitale islandaise.
La route jusque là se fera sous la pluie et nous ne verrons pas grand chose de cette partie. J’avais à l’avance repéré un « restaurant » appelé la Fabrique à Hamburger situé non loin de la guesthouse ou nous irons dormir et qui a de bonnes critiques. L’endroit est bondé et on nous fait patienter quelques minutes avant de nous amener à notre table. Au mur, un tableau indique la population totale en Islande (qui est apparement régulièrement remis à jour). Un peu de musique islandaise et un bon gros burger plus tard et nous nous rendons à la guesthouse situé à quelques minutes de voiture de là. C’est assez fatigué (la chaleur du Blue Lagoon plus un gros repas plus l’heure tardive) que nous prenons possession de notre chambre et le sommeil ne tarde pas à nous avoir !
Vous pouvez lire ce récit et bien d’autres sur http://aetaenvoyage.wordpress.com