La journée commence très mal ce samedi: à peine sommes-nous sortis de l’hôtel pour monter dans le taxi réservé par le réceptionniste que mon épouse tombe exactement pour la même raison que moi plutôt dans notre séjour: une petite rampe pour descendre facilement sur la route et un gros sac sur le dos … “Heureusement”, elle ne s’est fait mal “qu’au” coccyx et peut donc continuer à se déplacer (même si ça a l’air horriblement douloureux !) !
Un gros quart d’heure plus tard, nous débarquons de notre gros 4x4 assez luxueux (5$ le trajet, comme un taxi normal …) devant les portes de l’aéroport de Guayaquil. Alors que j’avais déjà vu avec surprise sur le net que tout les vols étaient à l’heure jusque-là, je constate sur les écrans que c’est toujours le cas. Je ne peux décemment pas y croire, il y a toujours quelque chose de bizarre avec les avions en Amérique du Sud … En attendant, nous nous présentons au guichet de la TAME (compagnie aérienne équatorienne) afin de nous faire enregistrer. Impossible de le faire en ligne, systématiquement, on me demandait de contacter le service client … en espagnol. Le seul risque à ne pas l’avoir fait serait qu’il ne reste plus de place contigüe et dans le pire du pire des cas: un surbooking ! Rien de tout cela pour nous, nos tickets sont imprimés mais nous ne pourrons les avoir que quand nous aurons été présentés nos sacs au service Quarantaine !
Les règles concernant l’entrée aux Galápagos sont “strictes”: comme c’est un écosystème protégé et très fragile, il est strictement interdit d’y emmener des produits organiques. Cela va des produits frais aux chaussures de marches trop sale. Afin d’éviter cela, le gouvernement oblige de passer ses bagages à un simple rayon X supplémentaire pour la modique somme de … 20$ par personne ! En échange, on nous remet une carte contenant toutes nos infos personnelles que nous devrons présenter une fois arrivé sur place et on nous met un autocollant autour de nos sacs afin de signaler qu’ils ont bien été contrôlés … Le business commence !
Munis de ce papier, nous pouvons enfin récupérer nos tickets d’embarquement et faire enregistrer nos sacs à dos. Ensuite, nous nous présentons au contrôle sécurité (re-passage aux rayons X mais sans payer cette fois) pour finalement arriver dans le hall d’attente. Notre vol décolle dans une grosse demi-heure mais pour l’instant, aucune porte n’est annoncée. En attendant, nous prenons un petit-déjeuner qui contrairement à d’habitude sera bon mais qui comme d’habitude sera très cher: 2.5$ pour une bouteille d’eau de 50cl !Ensuite, je m’approche des pistes pour constater à ma grande surprise que le seul avion de la TAME visible sur la piste est à hélice ! Cool, nous n’avons jamais eu l’occasion de faire un vol avec ce type d’avion ! Malheureusement, ça ne sera pas encore pour cette fois, cet avion servant à un autre vol que je n’avais pas repéré … Quinze minutes avant l’heure théorique d’embarquement, un premier message nous annonce que notre avion n’atterrira qu’à l’heure ou nous étions censé décoller. Ca m’aurait étonné ! Nous patientons donc calmement jusqu’à l’heure dite pour effectivement voir arriver l’avion. Le temps de débarquer les passagers ainsi que leurs affaires (plus d’une demi-heure !), un nouveau message nous annonce que l’avion a un problème technique et que nous ne savons pas quand ni si nous allons décoller … De mieux en mieux ! Finalement, après encore une demi-heure, on nous annonce que nous pouvons embarquer … Enfin, nous allons découvrir ces îles aux noms qui font rêver !
Pendant une heure trente, nous volons sans souci et alors que nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de minutes de notre destination, le commandant de bord nous annonce que suite à un problème électrique, nous devons faire demi-tour pour retourner sur … Quito à plus de deux heures de vol ! C’est une blague ou bien quoi ? Mais effectivement, l’avion amorce un grand virage sur sa droite et nous voilà dérouter vers la capitale équatorienne … Heureusement que le vol n’est pas fort rempli et que nous avons pu nous installer aux sorties de secours, nous sommes donc plutôt bien assis. C’est à ce moment-là que nous rencontrons Maxime, un jeune français qui voyage seul en Amérique du Sud, qui engage la conversation avec nous. D’après ce que les hôtesses de l’air ont expliqué à certains passagers, nous ne savons pas encore si oui ou non nous aurons un avion aujourd’hui pour notre destination finale … Super, je sens qu’on va perdre une journée !!! En attendant, la discussion continue et se révèle très agréable.
Arrivé à Quito, nous avons la “bonne” surprise de constater qu’un avion a déjà été affrété et qu’il n’y a qu’à transférer les bagages et les passagers pour repartir. C’est déjà cela, on arrivera malgré tout aujourd’hui, il n’y aura que quelques aménagements à prévoir dans notre planning. Par contre, le ton monte légèrement entre certains passagers et l’hôtesse responsable quand à un éventuel dédommagement pour le temps perdu. Nous aurons droit au final à … un jus de pomme (même pas bon …) ! Finalement, vers 13h, notre avion peut enfin décoller !
Deux bonnes heures plus tard, nous atterrissons enfin sur la petite île de Baltra au nord de l’île de Santa cruz, la plus touristique des Galápagos. La première chose à faire est de passer la “douane” et surtout de s’acquitter de la taxe d’entrée: 100$ par personne, juste pour avoir le droit d’y mettre un pied ! Bon, c’est pas ça, on était au courant mais ça fait quand même un peu mal … Nous avons ensuite droit, après avoir récupéré nos bagages, à un nouveau contrôle sanitaire ainsi qu’à un questionnaire à remplir avant d’enfin sortir de l’aéroport ! De la, une navette gratuite nous attend pour nous amener jusqu’au canal séparant les deux îles, à dix minutes de là. Il faut ensuite s’acquitter d’un dollar par personne pour monter sur le bateau et effectuer les cinq minutes de traversée qui nous emmène sur l’île principale puis prendre un autre bus (payant cette fois, 2$ par personne) qui en 45 minutes nous fait enfin arriver à Puerto Ayora, seule localité de l’île.
A première vue, je dois avouer que je suis un peu septique … Le port ou le bus nous a déposé est très beau, assez moderne mais pour la partie de la ville que nous avons traversée pour arriver jusqu’ici, c’était loin d’être le cas: des maisons à moitié en ruine, des chemins pas toujours très propre, … bref loin de l’image de carte postale que l’on peut se faire de l’île et encore moins en mettant un prix pareil ! Maxime (avec qui nous nous sommes mis d’accord pour faire à peu près notre semaine aux Galápagos ensemble) et moi abandonnons mon épouse sur un banc face à l’océan pour partir vers l’office du tourisme. Objectif: se renseigner sur le prix des traversées inter-îles en bateau car nous avons le projet de partir de Puerto Ayora dès demain matin. Problème, il est 16h passé et le bureau ferme à … 12h ! Un papier nous indique que nous devons nous rendre au bureau municipal, en face, mais celui-ci est tout autant fermé … Bon, tant pis, on laisse tomber et on retourne rejoindre mon épouse. En chemin, nous nous arrêtons afin que Maxime puisse demander le prix d’une chambre dans un hostal en face du port puis nous nous arrêtons dans une agence de voyage afin d’obtenir le renseignement concernant les traversées. Nous tombons sur une jeune femme un peu paumée qui peut juste nous dire de manière précise que la traversée, c’est 30$ par personne et par trajet !!! Ca commence à chiffrer tout cela et on a pas encore payer le logement, la nourriture et les éventuelles activités … Quoi qu’il en soit, nous retournons rejoindre mon épouse et nous repartons tout les trois.
Maxime se prend sa chambre (la notre était réservée à l’avance sur internet) puis nous nous rendons à nouveau à l’agence de voyage. Nous avons cette fois affaire à un homme qui nous explique que le prix est non-négociable (c’est un prix officiel), qu’il y a deux départs par jour (7h et 14h) et qu’au matin, la traversée est plus calme dans ce sens là. Gros avantage en passant par une agence, nous ne sommes pas obligés de dire quand on souhaite revenir, il suffit de lui envoyer un mail un ou deux jours avant pour qu’il nous inscrive. Nous devons malgré tout déjà payer (disons que c’est normal) les deux trajets mais c’est une bonne chose de faite ! Pour la forme, il essaye bien de nous convaincre que nous allons nous ennuyer pendant quatre jours sur l’Isla Isabela et que nous devrions reprendre un autre trajet vers la troisième île habitée (encore 30$ par personne et par trajet) mais je suis sur de mon coup. En plus, on revient quand on veut et si vraiment ça devait être le cas, nous aviserons.
A ce moment-là, nous laissons Maxime car nous devons à notre tour aller prendre possession de notre chambre. Seul petit souci, notre guesthouse est légèrement en dehors du centre, à une quinzaine de minutes à pied et avec nos gros sacs et la chaleur, nous sommes moyennement motivés. Heureusement, un service de pickup taxi fonctionne assez bien et pour un dollar, celui-ci nous y emmène en quelques minutes. La propriétaire n’est pas la mais nous a laissé un mot et la clé, nous n’avons donc besoin que de quelques minutes pour tout déposer et repartir illico sur le port rejoindre Maxime. C’est qu’il commence à être l’heure du repas et avec tout ça, nous n’avons rien pu mangé à midi, nous sommes donc affamé !
Quinze minutes plus tard, nous revoilà sur cette digue ou nous retrouvons Maxime en train de discuter avec la propriétaire de son hostal et un vieux monsieur souriant. Il est en train de se renseigner sur les activités pas trop chère à faire sur l’Isla Isabela ou nous nous rendons le lendemain. Plaucio (c’est le nom du vieux monsieur) habite sur cette ile et nous conseille toutes sortes de choses à faire et propose que l’on vienne dormir chez lui, près de l’embarcadère (10$ par nuit, vraiment vraiment pas cher pour les Galapagos). Maxime est intéressé mais nous avons déjà une réservation que nous ne pouvons plus annuler, ça sera donc sans nous …
Nous partons ensuite tout les trois manger un morceau dans une rue à deux blocs du port ou toutes des échoppes sont alignées et ou on a bloqué la route en y installant des tables et des chaises. C’est ici que nous trouverons un bon menu à cinq dollars (contrairement au port ou pour un plat de pâte, ils en demandent vingt !!!) et après une rapide balade au port ou nous croiserons des phoques endormis sur la jetée - qui ne lèveront même pas la tête tant ils sont protégés des frasques des êtres humains - nous reprenons un nouveau taxi pour aller nous coucher. Soyons clair, à ce moment-là, le Paradis coute très cher et n’est pas encore tout à fait en vue !
Après une nuit d’assez bonne facture, nous nous apprêtons sans trainer car nous avons un bateau à prendre. Il est donc 6h30 quand nous nous mettons en route vers le port, nos sacs sur le dos et sur le ventre. On tente bien d’attraper un taxi “one dollar” pour gagner un peu de temps mais le seul que nous croiserons à cette heure trop matinale (pour des Galapagosiens (ça se dit ça ?)) est déjà occupé et ne va apparemment pas dans cette direction. Nous arrivons devant l’agence, un quart d’heure à l’avance, et un couple de japonais attend déjà avec leur enfant d’à peine trois ans. Ensuite, un autre couple puis encore un autre et finalement nous sommes une grosse quinzaine à attendre que quelqu’un s’occupe de nous. Arrive finalement un homme, pas vraiment agréable, qui nous demande de le suivre jusqu’au port et nous demandant de ne pas traîner. Arrivé sur place, on nous met sur le côté pendant que nous observons une grande file de touriste en train d’embarquer sur des petits bateaux-taxis les amenant jusqu’à de plus gros bateau. Le temps passe et rien ne se passe jusqu’à l’arrivée d’un autre groupe, mis à l’écart eux aussi. Un homme passe et leur distribue une étiquette rose à coller sur son t-shirt. Maxime et moi en recevons une aussi car nous nous étions mis non loin pour observer des pélicans plonger dans l’eau afin de pêcher. Nous comprenons leur erreur, ce groupe fait une excursion d’une journée vers l’île d’Isabela tandis que nous utilisons le bateau comme un taxi. Nous nous faisons à moitié engueulés et on nous demande d’aller nous remettre dans notre groupe … on s’exécute !
Il est finalement passé 7h30 quand on nous demande enfin de nous mettre en route vers le quai. Après un nouvel examen de nos sacs (toujours cette quarantaine entre chaque île), nous pouvons embarquer à notre tour sur de petits zodiaques pour effectuer une traversée d’une grosse minute jusqu’à un gros bateau de pêche. A quelques mètres de l’arrivée, notre chauffeur arrête le bateau et réclame les 50 cents par personne qu’il estime mériter. Le business ne s’arrête jamais ici !
S’ensuit alors une traversée de plus de deux heures trente - annoncée comme mouvementée - entre l’île de Santa Cruz et celle d’Isabela ou nous allons passé les quatre prochains jours de notre voyage. Sur le bateau, nombreux sont ceux qui ne se sentent pas très bien (alors que la traversée du matin est apparemment plus facile que celle de l’après-midi), mais personnellement n’étant pas sujet au mal de mer je trouve même cela assez calme. Au bout d’un moment, je trouve le temps horriblement long et j’arrive à somnoler un petit peu jusqu’à être réveillé après m’être cogné la tête contre un montant du bateau. Je n’ai donc plus d’autre choix que de regarder la majorité des gens se décomposer au fur et à mesure que le temps passe. Finalement, il est passé 10h30 quand enfin le village de Puerto Villamil est en vue.
L’archipel des Galápagos compte une quarantaine d’îles et d’îlots et seulement trois sont réellement habitées. Parmi celle-ci, Isabela ou nous venons d’arriver, est la plus grande mais aussi la moins peuplée et donc la plus sauvage. Habitée par seulement un peu plus de deux milles personnes vivant pour la quasi-totalité dans le village de Puerto Villamil, nous espérons trouver ici plus de calme que sur l’île de Santa Cruz (qui concentre elle la quasi-totalité des habitants des Galápagos) ! Alors que nous arrivons en vue du débarcadère, notre bateau s’amarre et attend l’arrivée d’un bateau-taxi. Dès que celui-ci est prêt, nous embarquons à son bord, laissant quelques passagers ainsi que les sacs qui devront embarquer sur un deuxième taxi. Le même cinéma qu’au début se reproduit: alors que nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de mètres du bord, le chauffeur nous réclame cette fois-ci un dollar par personne pour exactement une minute trente de traversée. Tollé à peu près général, tout le monde commence à en avoir marre d’être pris pour des portefeuilles mais que pouvons-nous faire ? Sauter à l’eau ? Nous nous acquittons donc de notre transport et nous débarquons enfin sur le ponton. Mais ce n’est pas fini car après avoir grimpé la petite rampe devant nous amener sur la terre ferme, un nouveau bureau nous réclame cinq dollars de taxe en tant qu’étranger (seulement deux pour les équatoriens) ! Ca commence à faire beaucoup mais nous ne pouvons plus faire demi-tour, on sort donc à nouveau les billets ! Il y a vraiment intérêt à ce que ce soit le paradis annoncé car pour l’instant, c’est surtout la ruine qui est annoncée …
Premier lot de consolation après avoir récupéré nos sacs, les lieux sont déjà très beau ici. Une petite plage de sable blanc longe le débarcadère et à sa lisière, quelques arbres apportent une fraîcheur bienvenue. Ce n’est pas qu’il fait beau (le ciel est complètement couvert) mais il fait très chaud et nous souhaitions nous poser quelques minutes sur le banc aperçu juste à côté. Sauf que ce ne sera pas possible, la faute à un gros phoque étendu de tout son long dessus. Bon, allez, parce que c’est lui on laisse tomber et on se contente de prendre une photo ! Mais comme, il n’est pas seul, on passe déjà beaucoup de temps à les observer et nous en loupons la navette qui devait nous amener au centre-ville. On est quitte pour faire le trajet à pied tous les trois ! Chance pour Maxime, l’habitation de Plaucio (le vieux monsieur rencontré la veille) se trouve à peine à 300 mètres de là et il en profite pour aller prendre possession de sa chambre avant de nous rejoindre. Galamment, il en profite pour s’emparer du gros sac à dos de mon épouse et nous voilà parti pour le “centre-ville” distant de moins d’un kilomètre.
A peine sommes-nous arrivés au niveau des premières maisons que nous demandons notre chemin. C’est facile, notre hébergement est à une rue de là et à une autre rue de la place du village. Nous trouvons donc sans problème et prenons possession de notre grande chambre. Nous y déposons nos sacs et repartons aussitôt afin de découvrir les lieux et d’essayer d’établir un semblant de programme pour le reste de la journée. Chose étonnante, il n’y a ici que des rues en terre, aucun macadam ne les recouvrant ce qui ne nous empêche pas d’arriver sur la place, comme souvent très arborée. Au centre de celle-ci, un bassin contenant des îlots en plastique montre la géographie de l’archipel des Galápagos. L’idée est belle mais ça aurait plus de gueule si le bassin était rempli d’eau, malheureusement -même si c’est dans une moindre mesure - ici aussi rien n’est vraiment fini. Seuls les restaurants autour de la place ont l’air propre, le reste ayant toujours cette impression de semi-ruine. Nous en profitons pour aller jeter un œil au menu proposé et là, nous tombons des nues: sept dollars pour un almuerzo (qui en vaut deux sur le continent) ! Ca devient de plus en plus dur de profiter de la chance que l’on a d’être ici, il va falloir vite changer notre état d’esprit ! Heureusement, Maxime obtient une info de la part de deux petits vieux assis sur un banc: au marché, non loin de là, il y a des menus à quatre dollars … C’est déjà mieux, on se dirige donc droit vers là-bas pour y manger un plat à base de riz, de légume et de … poulpe uniquement cuit grâce à l’ajout de citron vert et d’oignon, le tout accompagné d’un grand verre de jus de fruit de la passion. L’ensemble n’est pas mauvais même si je trouve cela au final un petit peu écœurant.
Après tout cela, nous décidons de repartir vers l’embarcadère car il y a là-bas tout près un endroit ou nous allons pouvoir nous initier au snorkeling: Concha y Perla. C’est le nom d’une petite crique protégée par une digue naturelle faite en pierre de lave, ce qui permet d’y trouver une eau calme et transparente. Il y aurait parait-il moyen de croiser des lions de mers, des tortues et des pingouins. Pour s’y rendre, il faut d’abord aller louer un masque et un tuba (3$) à la petite boutique près du débarcadère puis prendre un petit chemin qui démarre non loin, protégé par une colonie de gros iguanes marin tout noir en train de bruler en plein soleil. Le chemin est en fait une passerelle en bois de quelques centaines de mètres ou se prélassent quelques lions de mer qu’il faut parfois même enjamber tant ceux-ci ne prétendront pas se réveiller de leur sieste. Arrivé au bout du chemin, nous pouvons constater avec joie qu’il n’y a pas grand monde, on va donc pouvoir en profiter. Malheureusement, ça ne sera pas tous ensemble car nous devons toujours avoir quelqu’un qui va surveiller les affaires. Mon épouse se propose gentiment et nous voilà donc parti Maxime et moi pour explorer les fonds marins de cette très belle petite baie. Durant une petite demi-heure, je m’évertuerai à trouver autre chose que des petits poissons cachés dans les récifs mais je ferai chou blanc et je me décide donc à retourner sur le petit ponton pour laisser une chance à mon épouse. Epouse qui durant ce temps là en aura profiter pour discuter avec une jeune irlandaise qui était avec nous sur le bateau nous amenant ici. Le contact a l’air de bien passé et pendant qu’elle part à son tour à la chasse aux petits poissons, je reprend la discussion là ou elle s’était plus ou moins arrêtée en compagnie d’un américain d’une cinquantaine d’années. Un peu après, une autre jeune femme -française celle-ci - arrive en même temps que ma compagne. Elle voyage en compagnie de notre interlocutrice irlandaise (elles se sont rencontrées un peu plus tôt dans leur voyage et ont décidé de faire un petit bout de route ensemble) et comme tout le monde a l’air de bien s’entendre, nous proposons de nous retrouver autour d’un verre, en début de soirée. Proposition acceptée à l’unanimité, rendez-vous est donc pris dans un bar le long de la plage.
En attendant, nous nous séparons tous pour aller se doucher et un peu plus tard, nous retrouvons Maxime pour aller manger un hamburger sur la place principale. Le repas est assez bon même si la patronne n’a pas compris la moitié de notre commande et à l’heure dite (plus ou moins, je me rends compte à quel point je suis moi-même à cheval sur les horaires, à la différence de tout nos compagnons de voyage …), nous retrouvons nos deux nouvelles rencontres. Nous arrivons à négocier avec la patronne de pouvoir étendre l’happy hour pour pouvoir prendre un cocktail (à 10$ en temps normal !) puis un deuxième mais là, le patron intervient et nous dit qu’il a accepté une fois mais pas deux … Bon, ils ont déjà été cool, on ne va pas faire d’esclandre mais nous ne restons pas malgré tout. A la place, nous irons acheter des bières dans un des rares commerces ouvert à cette heure-ci (20h tout de même, les restaurants fermant pour la plupart à 21h …) et nous retournerons sur la plage pour faire plus ample connaissance avant de nous séparer pour aller se coucher.
Le lendemain, nous décidons avec Maxime de partir sur un petit sentier afin d’y voir des tortues Galápagos (les géantes !). Pour ce faire, nous prenons le chemin qui longe la plage de Puerto Villamil jusqu’au “carrefour des iguanes”. Sur la droite démarre un sentier qui se transforme assez vite en passerelle au dessus d’une eau fort brune. Il y a en effet au début du chemin une quantité assez impressionnante d’iguanes marins de toutes les tailles mais à notre approche, ces derniers fuient dans tous les sens en nous dégageant un peu le passage. Dans l’eau, nous pouvons en voir un nager avec une agilité déconcertante et à bonne vitesse entourés par toutes sortes d’oiseaux aux becs étrangement longs. Nous continuons ensuite notre chemin jusqu’à arriver à un étang appelé Las Salinas ou nous pouvons observer à une trentaine de mètres d’élégants flamands roses en train de chercher à manger, plongeant leurs longs cous sous l’eau pendant de longues secondes. Le décor est beau et se transforme au fur et à mesure que nous avançons en une espèce de petit bois aux arbres tordus. Pas grand chose à voir par ici et nous finissons par arriver … à une espèce de petit zoo à tortues. Mouais, on ne s’attendait pas vraiment à cela, on pensait les voir en liberté en venant ici. En attendant, l’entrée est gratuite et cela nous permet d’avoir une première approche avec ces énormes animaux pouvant vivre jusqu’à deux cents ans et protégés ici des touristes imbéciles qui les utilisent comme monture pour faire des photos … Le petit site est bien conçu avec de grands enclos mais le tout est bétonné et pour le côté naturel, on repassera … On peut y observer des tortues de tous les âges et de toutes les tailles ainsi qu’une variété à la carapace toute aplatie. Ca souffle, ça craque, ça se grimpe dessus à la vitesse … d’une tortue et c’est une vraie surprise de constater que ces animaux si placides peuvent faire autant de bruit. Malheureusement, le tour est assez vite fait et nous n’avons plus vraiment de raisons de rester ici, nous faisons donc demi-tour.
Après un repas à l’inévitable marché (le moins cher de l’île, je le répète !), nous allons nous balader le long de la plage ou nous pourrons voir à nouveau de grandes colonies d’iguanes marins ainsi que de superbes crabes à la couleur rouge orangée. Tous fuient (jamais très loin) dès que nous approchons mais ils sont tellement nombreux que ce n’est pas du tout un exploit que de les trouver. Certains acceptent même - uniquement les plus gros - de taper la pose si on s’y prend bien et que l’on arrive doucement à côté d’eux.
Après avoir été faire une sieste et réserver notre excursion du lendemain, nous repartons sur la plage ou nous aurons la bonne surprise de retomber sur nos nouvelles copines accompagnées de deux anglais. J’avais déjà brièvement fait la connaissance de l’un des deux la veille au soir, pendant que je regardais un match de foot féminin sur le petit terrain du village, et le contact passe avec eux aussi tout de suite. Mon épouse et Maxime vont se baigner un petit peu (j’ai bien tenté mais l’eau n’est pas chaude … oui je sais ce que vous pensez !) pendant que moi je fais connaissance avec ces deux nouveaux voyageurs autour d’un verre de vin (conditionné comme une brique de jus à … 10$ le litre !). Ensuite, nous retournerons nous doucher avant d’aller manger un bout sur la place en compagnie de Maxime, de Claire (la française) et de Paula (l’irlandaise). Au soir, nous nous retrouverons tous (avec les anglais donc) près du terrain de foot pour écouter de la musique avec une bonne bouteille de rhum. Deux équatoriens viendront se joindre à nous pour discuter avec un Maxime un peu embêté d’être le seul à ne pas parler anglais (mais qui maitrise très bien l’espagnol !) jusqu’à ce qu’il soit l’heure d’aller se coucher.
Matinée plutôt cool aujourd’hui car nous n’avons rendez-vous à l’agence qu’à 11h30 pour partir en excursion. Comme c’est une journée un peu spéciale pour nous (nos trois ans de mariage !), mon épouse décide de me faire une petite surprise en me ramenant un énorme morceau de gâteau de la pâtisserie voisine que nous partagerons ensemble. Délicieux !!! Nous profitons de ce temps libre pour passer toute une série d’appels sur skype puis un peu avant 11h, Maxime vient frapper à notre porte pour venir nous chercher.
Au grand bonheur de la femme s’occupant du ménage (qui n’attendait que cela), nous libérons les lieux et nous nous rendons jusqu’à l’agence de voyage située à l’entrée du village lorsque l’on vient du débarcadère. La veille, le contact nous avait semblé assez pro et nous savons qu’en plus Claire, Paula et Mitchell (un des deux anglais) seront de la partie. Sur un groupe de dix, je sens qu’on va bien rigoler ! Avec un petit peu d’avance, nous nous présentons au rendez-vous ou nous remplissons la feuille de présence en attendant les autres. Ils arriveront tous à l’heure pile dans la navette que l’agence met à disposition pour ceux qui logent plus loin dans le village. Avec nos trois compères se trouvent aussi deux autrichiens et une finlandaise (qui voyage ensemble) et une suisse. Ca va nous faire un groupe bien hétéroclite tout ça ! Lorsque tout le monde a essayé son matériel, nous embarquons à nouveau dans la navette pour quelques minutes, le temps d’arriver au débarcadère. Etonnamment, dans le cas d’une excursion, le bateau peut venir s’amarrer directement au ponton et nous n’avons dès lors pas besoin de prendre le bateau-taxi. Nous embarquons alors directement en direction des sites de snorkeling du nom de Los Tuneles.
Dès que le bateau sort du port, nous faisons la connaissance de notre guide - Eduardo - qui dans un anglais impeccable teinté d’un fort accent sud-américain, nous explique le programme de la journée et ce que nous allons normalement voir comme animaux. A l’entendre, nous devrions croiser à peu près tout ce qui existe comme animaux dans l’océan: requins, tortues, hippocampes, poissons, raies et j’en passe. Le premier contact est très bon avec lui et il en profite pour nous présenter le capitaine du bateau (qui est l’époux de la patronne de l’agence de voyage) et qui ressemble étrangement à John Travolta. Il sera secondé par un homme qui dira en tout et pour tout trois mots sur l’ensemble de la journée.
Après quarante-cinq minutes d’une traversée plutôt tranquille et un arrêt très bref face à un îlot de 20m² occupé par quelques lions de mer, nous arrivons à destination. Le premier site ou nous allons faire du snorkeling se trouve non loin de la côte et après avoir enfilé nos combinaisons et écouter les dernières instructions d’Eduardo, nous nous jetons tous à l’eau les uns après les autres. C’est parti pour l’heure la plus magique que nous vivrons ici aux Galápagos ! Durant ce temps là, nous aurons l’incroyable chance de côtoyer au plus près d’immenses tortues marines qui, à moins d’un mètre de nous, continueront leurs repas comme si nous n’existions pas. Ou bien alors de suivre le balais gracieux de deux raies nageant les unes à côté des autres ou encore de plonger sous un énorme rocher afin d’y voir une petite dizaine de requins à pointe blanche -entre 1m50 et 2m tout de même- en train de somnoler à moins de deux mètres de nous (moment très intense aussi celui-là !). Nous ferons aussi la connaissance d’un hippocampe d’une grosse vingtaine de centimètres qui est resté collé sur son rocher ou de voir une pieuvre caché dans un trou. Une des dernières rencontres se fera elle aussi en dessous d’un gros rocher ou nous tomberons nez à nez avec une immense raie camouflée dans le sable qui nous regardera de son œil bleu profond. Lorsqu’il sera temps de remonter sur le bateau, une énorme frustration s’empare de tout le groupe: tous auraient continuer ainsi pendant des heures si ça avait été possible notamment grâce à la présence d’innombrables tortues marines partout autour de nous et dont on ne se lasse pas de les contempler. Il est vraiment très difficile de faire ressentir l’émotion que l’on a lorsque l’on découvre pour la première fois un nouveau monde mais c’est réellement l’impression que nous avons eu durant ce trop court moment.
Néanmoins, notre guide a un programme auquel il doit se tenir et lorsque tout le monde a réembarqué, nous nous remettons en route pour une dizaine de minutes seulement. Nous sommes cette fois légèrement plus loin de la côte et la profondeur a légèrement augmenté: de deux mètres, il doit y avoir maintenant cinq ou six mètres. Pour cette deuxième plongée, il est moins question de voir ici des animaux (quoique nous verrons quand même quelques tortues ainsi qu’un hippocampe) mais plutôt d’aller observer la raison pour laquelle on appelle ce site Los Tuneles. En effet, des arches de pierre sous-marine constellent les lieux donnant l’impression de tunnel minéral. C’est joli mais nettement moins transcendant que ce que nous avons pu observer durant la première plongée et au bout d’une demi-heure, nous remontons à bord et nous pouvons maintenant enlever nos combinaisons. C’est fini pour le snorkeling … à notre grande tristesse !
Le bateau repart ensuite en direction d’autres arches afin d’aller marcher dessus et peut-être observer l’un des symboles de l’île: le fou à patte bleue. Avant cela, un excellent repas nous sera servi sur le bateau accompagné d’un thé bien chaud (c’est que durant la deuxième plongée, l’eau s’était bien refroidie) et comme dessert, une énorme part de cake tout aussi bon que le reste. Repas pris au soleil (qui fait enfin son apparition) à l’avant du bateau pour ma part afin de finir de me réchauffer. Lorsque tout le monde a fini de manger, nous débarquons donc sur ces petits îlots “connectés” les uns aux autres. Durant une vingtaine de minutes, nous nous baladerons dessus afin d’y voir ces fameux fous - de gros oiseaux, style petit pélican - aux pattes d’un bleu très prononcé. Le premier que nous croiserons sera occupé à couver son petit de trois semaines et qui ne possède pas encore les caractéristiques de ces ainés. Nous en verrons quelques autres, perché sur des rochers tout proche, accompagné de quelques pingouins (ou serait-ce des manchots, difficile à dire !) à l’allure toujours aussi débonnaire. Le moment fort de cette balade sera surtout la photo de groupe que je propose assis sur une de ces fameuses arches et que Bernardo prendra de nous. Ca fera un super souvenir de cette journée qui pour l’instant est parfaite !
Après cela, il est déjà malheureusement temps de retourner au village, c’est fou comme le temps est passé vite: il est déjà 16h (nous avons mangé très tard …) ! La traversée du retour se fera dans une ambiance festive avec musique à fond et une petite bouteille d’agua ardiente (l’alcool découvert en Amazonie) offerte par le personnel et que nous nous ferons passé chacun à notre tour. Nous sommes déchainés et vu la bonne ambiance qui règne, le capitaine propose même à ceux qui veulent de venir tenir un peu la barre pour le plus grand bonheur des quelques-uns qui iront. C’est vers 17h que nous remettrons pied à terre et je peux maintenant dire que cette excursion aura détrônée toutes les autres, tout voyage confondu et ce malgré le prix assez élevé demandé (80$ par personne à la base, possibilité de négocier quelques dollars en insistant beaucoup). Dans la navette qui nous ramène à l’agence de voyage, je propose à tout le groupe de se donner rendez-vous à 18h au bar de la plage que nous affectionnons afin de profiter de leur happy hour.
Suggestion acceptée par tous et une grosse heure après, nous nous retrouvons tous (excepté la suisse qui ne viendra jamais) autour d’un excellent cocktail à revivre cette journée unique. A un moment, la lumière s’éteint et arrive la patronne (qui s’occupe de nous à chaque fois depuis le premier jour) avec un petit gâteau surmonté d’une grosse bougie en forme de cœur tandis que des tubes à confettis explosent autour de nous ! Maxime avait été discrètement les prévenir que pour nous, c’était une journée spéciale et nous avons eu droit à cette merveilleuse attention. Venant de quelqu’un que nous ne connaissions pas quelques jours avant, je dois avouer que la surprise est complète et des plus belles (encore merci Max !) ! Nous partagerons tous ensemble l’excellent gâteau et nous reprenons un dernier verre, juste avant la fin du temps réglementaire.
Après tout cela, nous partons à dix (la suisse ayant été remplacée par James, l’autre anglais qui ne nous avait pas accompagné aujourd’hui) pour partager d’immenses pizzas repérées la veille. Pour finir, nous partons acheté des bières au petit “night-shop” avant de nous rendre à un feu de camp ouvert à tous et qui se tient sur la plage, à l’écart du village. Durant cette soirée, un nombre considérable de jeunes américains et équatoriens viennent se mêler à nous pour une ambiance très festive. Le patron en profite pour cuire et partager de savoureux morceaux de crabes, de poissons et de langoustines (le meilleur, ça !) et il est finalement presque minuit quand nous disons au revoir à tout le monde. Nous nous attardons plus à la séparation avec Mitchell qui repart demain et avec qui nous aurons vraiment accroché tandis que nous donnons rendez-vous à Claire et Paula pour un dernier repas ensemble le lendemain midi. Une quinzaine de minutes plus tard, nous sommes dans notre chambre après avoir souhaité la bonne soirée à Maxime. En gros, aujourd’hui aura été une journée magique de A à Z et rien que pour ça, les frustrations des jours précédents peuvent être oubliées !
Aujourd’hui, le programme sera nettement moins chargé car nous n’avons comme ambition que de suivre le conseil de Plaucio (le propriétaire des cabanes ou loge Maxime): nous rendre dans un lieu appelé Campo Duro afin d’y voir des tortues terrestres en liberté. Pour ce faire, deux solution: soit prendre un bus qui passe sur la place à 6h du matin (non merci !) soit prendre un taxi-pickup, solution acceptée à l’unanimité. Nous nous mettons donc en quête d’un véhicule et après avoir écarté le premier qui nous demandait trop cher (il nous a pris pour des américains certainement !), nous trouvons enfin au tarif voulu. C’est donc parti pour une grosse vingtaine de minutes de route en direction du centre de l’île.
Notre taxi nous dépose face à l’entrée du Campo Duro. C’est en réalité un écolodge (sorte de terrain de camping basé sur l’écologie) proposant contre deux dollars d’explorer différents circuits pédestres. Normalement, un ami de Plaucio aurait du être là mais - et je n’en suis évidemment pas surpris - ce n’est pas le cas. Nous partons donc seul à la rencontre des tortues. Pour y aller, nous marchons sur un petit sentier protégé de part et d’autres par des arbres fruitiers (oranger notamment) et par quelques palmiers. L’ensemble est joli mais malheureusement, depuis notre arrivée, une pluie fine s’est mise à tomber gâchant un peu le moment. Nous finissons par arriver en vue d’un … enclos ! En réalité, les tortues ne sont pas du tout en liberté, elles sont juste dans un milieu beaucoup plus naturel qu’au centre mais malgré tout, toujours derrière une clôture … La déception est grande car encore une fois, il est impossible de s’approcher de ces animaux si attachants ! Heureusement, le cadre dans lequel elles évoluent est vraiment joli et nous pouvons réussir quelques belles photos malgré tout ! Nous finissons donc le tour de ce grand enclos sous une pluie battante pour revenir au point de départ: un immense bar circulaire et couvert donc le centre est occupé par un énorme arbre. Maxime nous propose de l’accompagner sur le sentier des arbres fruitiers mais nous déclinons et nous lui proposons de l’attendre ici à l’abri le temps qu’il fasse sa balade. Une demi-heure plus tard, il est de retour et nous annonce qu’en fait nous avions fait le circuit sans même nous en rendre compte et qu’il est retourné faire quelques photos (gâchées la première fois par une grosse goutte au milieu de son objectif). Nous demandons ensuite à l’employée présente si elle peut nous appeler un taxi qui arrivera une grosse demi-heure plus tard pour nous ramener au village. Expérience un peu mitigée donc malgré le fait que le cadre est réellement beau, dommage que la pluie se soit invitée et foute un peu en l’air ce moment …
A midi, nous retrouvons Paula et Claire en train de … petit-déjeuner ! Nous restons avec elles quelques minutes puis nous leur disons au revoir car elles vont aller ensuite prendre le bateau qui rentre sur Santa Cruz, l’île principale. Quant à nous, nous partons en direction du marché afin d’y manger l’almuerzo traditionnel avant de repartir vers notre hostal. Je dois y checker mes mails car ce matin, j’ai envoyé le message pour demander à pouvoir prendre le bateau le lendemain matin. A ma grande (et mauvaise !) surprise, j’apprends qu’il ne sera pas possible de partir du matin mais uniquement avec le bateau de 15h ! Alors qu’à l’agence (Galapagos Evolution Dreams), l’enfoiré en face de nous nous avait dit que nous pourrions rentrer quand bon nous semble, il semble que maintenant ça ne soit plus possible ! Génial, nous qui voulions nous rendre sur un site bien particulier sur cette île là, notre journée est d’ors et déjà foutue … Maxime essaye tant bien que mal de discuter pour nous avec le type mais malgré ces: “Je vais voir ce que je peux faire”, je n’y crois pas une seconde. Effectivement, quelques heures plus tard, le couperet tombe: nous perdons notre journée de demain ! Durant l’après-midi, nous irons récupérer les photos gratuites (pas de vidéos comme nous le croyions, heureusement que j’avais fait les miennes !) et c’est une mauvaise surprise: elles sont dans l’immense majorité de très mauvaises qualités et je ne pourrais réellement en récupérer que quelques-unes …
Pour nous consoler, nous irons manger un excellent hamburger au restaurant de la veille tout en buvant une bière tout les trois avant de nous séparer pour ce qui sera notre dernière matinée ensemble. En effet, Maxime reste une journée de plus que nous ici car son vol de retour sur l’Equateur n’est que dimanche …
Nous nous réveillons un peu morose aujourd’hui car la nouvelle de perdre bêtement une seconde journée (après celle de notre arrivée à cause de l’épisode de l’avion) n’est toujours pas digérée. De plus, nous avons demandé la veille si nous pouvions rester un peu plus tard dans notre chambre que 10h, ce à quoi je m’étais vu opposé un refus catégorique ! Tant pis pour lui, on en profitera donc jusqu’à la dernière minute et à l’heure pile, nous allons rendre la clé et déposer nos gros sacs (qu’ils acceptent malgré tout de garder jusqu’à notre départ). Nous ne sommes que nous deux - Maxime étant parti randonner pour une durée indéterminée- et nous décidons d’aller nous promener à nouveau sur la plage. Le ciel est gris et nous avons finalement hâte de partir d’ici et de rejoindre le Pérou pour oublier cette expédition un peu mitigée aux Galápagos. Au bout d’une heure, nous nous attablons dans notre bar favori pour profiter du wifi gratuit et attendre l’heure d’aller manger. A midi pile, nous nous mettons en quête d’un repas et nous nous décidons pour un sandwich chaud (style croque-monsieur) jusqu’à ce que Maxime apparaisse devant nous. Finalement, il aura marché vite car il doit tout comme nous reprendre le bateau aujourd’hui: un problème d’argent le contraint à revenir plus vite sur Santa Cruz, la petite banque d’Isabela ne pouvant pas l’aider pour son retrait Western Union (sa carte ayant été piratée et de toute façon, il n’y a pas de distributeur sur cette île). Après un rapide coup de fil très désagréable avec le gars de l’agence pour demander à pouvoir repartir aujourd’hui, nous repartons tous les trois récupérer nos affaires avant d’aller attendre au débarcadère l’heure de démarrer.
Notre contact sera la dernière à arriver sur les lieux et après avoir passé l’inspection quarantaine traditionnelle, nous embarquons à bord du bateau-taxi qui nous fait rejoindre un bateau déjà occupé par une quinzaine de personnes. Evidemment, les meilleurs places sont déjà prises et nous devrons nous contenter de celles abritées (donc sans air), serrés comme des sardines. La traversée étant nettement plus mouvementée qu’à l’aller, ça ne pardonne pas et mon épouse sera malade ! Heureusement, le trajet est un tout petit peu plus rapide dans ce sens-ci et au bout de deux heures, nous posons le pied sur la terre ferme !
Après nous être séparé provisoirement le temps d’aller récupérer nos chambres respectives, nous nous retrouvons pour partager un dernier almuerzo puis un dernier verre dans un bar devant la retransmission du match de foot Argentine - Equateur gagné par ces derniers. Grosse joie dans les rues, les gens défilant les uns derrière les autres en klaxonnant dans tous les sens. Juste après avoir dit au revoir à Maxime et lui souhaiter une bonne continuation, nous retombons sur les deux autrichiens et la finlandaise avec qui nous échangeons quelques mots avant d’attraper un taxi pour rentrer à notre hostal. La journée aura été longue et nous allons enfin pouvoir nous coucher !
Dès 5h du matin, Puerto Ayora se réveille … Aujourd’hui, c’est jour de fête en Equateur (pour une histoire de libération de ville si je ne dis pas de bétise) et la musique se met à résonner à fond à cette heure matinale. Et pas n’importe quelle musique, de la techno bien dure qui reste en tête ! Comme réveil, on a vu plus calme mais bon, c’est comme ça. J’en profite donc pour avancer sur cet article jusqu’à ce qu’il soit l’heure de lever le camp. La veille, j’avais demandé au propriétaire de notre chambre de nous appeler un taxi pour nous rendre à l’aéroport. Aucun problème celui-ci est bien là mais peu avant qu’il n’arrive, j’ai eu la mauvaise surprise d’apprendre que j’avais mal compris le prix la veille: ce n’est pas 8$ mais 18$ !!! Dire que le bus nous en aurait coûté cinq … C’est râlant mais on ne sait rien y faire, il est déjà presque parti quand nous nous en rendons compte et même en courant, il n’est pas dit que nous aurions pu l’attraper. Une grosse demi-heure plus tard, notre chauffeur nous dépose à l’embarcadère, au bord du canal. Mauvaise surprise, nous ne sommes que nous deux à vouloir faire la traversée et malgré le fait que nos sacs sont chargés à bord, on nous fait bien comprendre qu’on ne partira pas tant qu’il ne sera pas rempli. On a encore deux bonnes heures devant nous donc pas de souci pour nous. Au final, nous aurons perdu notre temps et surtout de l’argent à prendre le taxi mais c’est comme cela, ça arrive encore de faire des erreurs ! Quelques minutes plus tard arrive un autre jeune couple qui comprennent qu’ils vont devoir attendre. Le garçon s’énerve en disant qu’il va rater son vol et il a beau insister, le chauffeur ne veut pas partir. Un peu après, celui-ci arrive vers nous et nous propose de faire la traversée pour nous quatre à non pas un dollar par personne mais deux dollars cinquante. Il me prend pour qui ? On voit bien que de toute façon, il n’y a pas de navette de l’autre côté et que nous attendrons pareil qu’ici. Je refuse donc en bloc malgré le stress montant du jeune qui vient me voir. Je lui demande à quelle heure est son vol et il s’avère que c’est le même que le notre. Je le rassure alors en lui disant que même si on devait arriver dans une heure, il serait encore bien temps. De toute façon, quelques minutes plus tard, quelques équatoriens doivent faire la traversée et nous finissons par démarrer au prix normal. De l’autre côté, nous n’aurons que quelques minutes à attendre avant de voir arriver la navette dans laquelle nous n’avons plus qu’à embarquer et qui nous amène en une dizaine de minutes à l’aéroport. Enfin !
La conversation avec le jeune couple d’anglais (qui sont en route pour deux ans !) s’est prolongée et c’est ensemble que nous nous présentons au check-in. Rien à signaler pour nous deux mais le jeune est appelé dans les bureaux suite à une histoire de quarantaine (encore et toujours !). Il part seul, laissant sa femme dubitative. Gentiment, nous restons à ses côtés jusqu’à avoir plus de nouvelles. Il reviendra quelques minutes plus tard en nous expliquant que les douaniers ont confondus du sable avec du poivre noir … Ne cherchez pas, ça ne sert à rien ! Par contre, il passera le contrôle de sécurité avec sa bouteille d’eau accrochée SUR son sac sans que ça ne gêne personne … Les priorités ne sont pas les mêmes partout ! Le vol partira quant à lui à l’heure (miracle !) alors que nous avions entamé une discussion avec une suisse d’une cinquantaine d’année. Il arrivera de même à l’heure (remiracle !) et nos bagages seront bien là (reremiracle !). J’empêche le jeune couple d’anglais de se faire arnaquer par un taxi qui leur demandait quatre dollars pour leur faire parcourir cinquante mètres (le terminal de bus qu’ils cherchaient se trouver coller à l’aéroport) et nous montons à leur place direction notre hôtel non loin de la promenade maritime de Guayaquil.
Durant cette fin d’après-midi, nous en profiterons pour déjà nous enregistrer pour nos vols du lendemain à destination de Lima puis de Cusco au Pérou pour la suite de notre voyage ! En conclusion (très rapide !), l’Equateur est un merveilleux pays qui se suffit à lui-même. Pas besoin d’aller dépenser des sommes folles aux Galápagos pour passer un excellent voyage au contact de gens pour la plupart très chaleureux (notamment dans le nord du pays). Je ne peux que conseiller d’y venir car le tourisme y est encore assez faible et plein de belles choses sont à y découvrir !
Ce récit et bien d’autres à lire sur ma page http://aetaenvoyage.wordpress.com
La suite de ce récit se fera sur le forum du Pérou