Bonjour,
On aimerait partager avec vous quelques informations et impressions après 12 jours complets passés en Norvège en août 2015. Pour une première visite, on voulait avoir un aperçu plus ou moins complet du pays sans trop s’attarder dans une région. On espère que notre récit pourra aider ceux qui souhaitent s’y rendre et éprouvent des difficultés à trouver des infos pratiques récentes. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos questions et remarques. Nous pouvons également vous communiquer nos bonnes adresses.
PROFIL
Couple (30 et 39 ans) sans enfant qui a l’habitude de bien préparer ses voyages à l’avance et n’hésite pas à faire de longues journées de visite (quitte à se lever très tôt).
BUDGET
Moyen. On a essayé de faire des économies sur le logement (mais en chambre privée, pas de dortoir) et l’alimentation pour pouvoir payer des excursions et louer une voiture.
ITINERAIRE
13/08 : Trajet Lyon/Oslo.
…
14/08 : Oslo.
15/08 : Oslo le matin + train Oslo-Bergen.
16/08 : Bergen.
17/08 : Excursion Norway in a Nutshell (Flåmsbana/Nærøyfjord).
18/08 : Bergen le matin + avion Bergen-Ålesund.
19/08 : Ålesund.
20/08 : Excursion Netbuss au Geirangerfjord.
21/08 : Avion Ålesund/Bodø via Oslo + Bodø + traversée Bodø/Svolvær en express côtier Hurtigruten.
22/08 : Îles Lofoten en voiture de location.
23/08 : Îles Lofoten en voiture de location.
24/08 : Bus Svolvær/Narvik + Narvik.
25/08 : Bus Narvik/Tromsø + Tromsø.
…
26/08 : Trajet Tromsø/Oslo + Oslo/Lyon.
METEO
Le beau temps nous a fait cadeau de sa présence pendant quasiment tout la durée de notre séjour. On a eu une matinée de pluie à Bergen puis une journée de grisaille (avec quelques éclaircies) sur les Lofoten. Quant aux températures, les débuts de journée et les soirées étaient fraîches. Prévoir donc un petit pull si vous êtes frileux, surtout au nord du Cercle Polaire. Dans l’après-midi, il a systématiquement fait plus de 20°C (jusqu’à 25°C à Oslo). Les Norvégiens disent que la météo est très changeante, mais on n’a pas pu constater cette alternance pluie/soleil si fréquente, par exemple, en Irlande.
HEBERGEMENT
Quand on a commencé à faire nos recherches en mai, soit 3 mois avant le voyage (prenez-vous-y tôt !), les auberges de jeunesse étaient déjà complètes ou n’avaient des disponibilités qu’en dortoir. Voulant avoir un peu plus de intimité, les chambres chez l’habitant réservées sur Air BnB se sont avérées la solution la plus intéressante économiquement (moins de 50€ par nuit avec un lit double). On s’était dit que cela nous permettrait également de nous frotter un peu aux Norvégiens. D’ailleurs, une petite parenthèse concernant ces derniers : vous pouvez aborder n’importe quelle personne dans la rue, elle vous répondra dans un anglais quasi-parfait.
Les hôtels, surtout dans l’extrême nord, sont hors de prix (notre Best Western à Narvik a coûté 110€). Dans ce cas, à prix équivalent, optez pour un logement traditionnel de type rorbu (cabane de pêcheur) ou pour un gîte. On a même dormi dans un sauna reconverti en chambre pendant l’été à Sandsletta (45€). Sur les Lofoten, certains de ces logements typiques sont très isolés et nécessitent une voiture, alors que d’autres se trouvent pas loin de la route nationale où passent les bus.
COUT DE LA VIE SUR PLACE
Les récits alarmants de touristes rentrant de Norvège sont malheureusement exacts : tout est très cher ! Quelques exemples : 8€ pour un kebab sans frites à Bergen, 8€ pour un demi de bière à Tromsø, 12€ pour un fish and chips à Ålesund, 33€ pour un plat unique dans un restaurant (le seul qu’on s’est permis) à Tromsø. Mêmes les restaurants asiatiques sont dissuasifs. Une chaîne d’établissements appelée Narvesen propose deux parts de pizza pour 4€/5€, c’est le moins cher qu’on a trouvé pour manger chaud. Sinon, on avait en permanence nos sacs à dos pour pouvoir transporter notre pique-nique. Acheter du pain et de la charcuterie/fromage dans les supermarchés appartenant aux chaînes (Kiwi, Rema 1000, Bunnpris, la plupart ouverts 7j/7 jusqu’à 22/23h) était la solution la moins onéreuse. Et non, le saumon n’est pas moins cher qu’en France, donc impossible de s’en gaver sans se ruiner.
Horaires d’ouverture d’un supermarché à Ålesund :
Une autre importante source de dépenses insoupçonnée : les transports. Les tickets de bus à l’unité coûtent aux alentours de 4€ même dans les petites villes comme Ålesund. Pire encore, si vous les achetez directement auprès du chauffeur, leur prix peut facilement augmenter de 50% (6€ à Bergen) ! Servez-vous plutôt des automates ou rendez-vous dans les bureaux de tabac et certains magasins alimentaires. Un conseil : si votre logement est trop excentré et vous oblige à utiliser deux tickets de transport par jour (matin et soir), envisagez sérieusement d’en prendre un autre un peu plus cher en centre-ville. Notre BnB à Bergen nous à coûté 45€. Si on additionne les 50€ de tickets de bus qu’on a dépensés pour les 3 jours, ça fait 45 + 50/3 = 61€. Par conséquent, un logement à 60€ mieux placé (c’est-à-dire, sans bus) nous aurait coûté pareil !
EXCURSIONS ET CROISIÈRES
Les fjords sont vraiment magnifiques, il n’y a rien à dire… Au fait si, juste une petite chose : si vous êtes habitué à la montagne, et surtout aux lacs de montagne, une croisière sur l’eau n’est peut-être pas la meilleure façon de les visiter. Car, quand on est dedans, un fjord n’est rien d’autre qu’un gros lac de montagne bien encastré. Sauvage, certes, abrupte, certes, mais pas de nature à scotcher un vieux montagnard sur son banc. En plus, à la fin de l’été, les célèbres chutes d’eau (comme les “Seven Sisters”) ont un débit très réduit. Donc, si vous avez ce profil, faites une traversée d’une ou deux heures (en août, les bateaux de passagers et ferries ne manquent pas au départ de Flåm, Hellesylt, Geiranger, etc.) puis prenez de la hauteur. Car c’est d’en haut, depuis les sentiers de randonnée qui parcourent les crêtes et offrent des points de vue, que les fjords peuvent être appréhendés dans toute leur grandeur. Hélas, on n’y a pas fait de rando… Pensez aussi à louer une voiture, car les bus sont peu nombreux, ne s’arrêtent pas souvent et se synchronisent assez mal avec l’arrivée des bateaux (vous risquez de poireauter pendant 2h-3h dans des bleds où il n’y a rien à faire à part admirer les hordes de touristes).
Croisière dans le Nærøyfjord :
La journée Norway in a Nutshell au départ de Bergen a été une bonne expérience globale, quoique relativement chère (130€ par personne). Les trajets en bus traversent de beaux paysages (notamment le Gudvangen-Voss) et la croisière de 2h dans le Nærøyfjord et l’Aurlandsfjord permet de remplir dignement une obligation contractuelle du touriste en Norvège : naviguer dans un fjord. Quant au train touristique Flåmsbana, même si la durée est courte (environ 50 minutes) et les tunnels nombreux, il nous a séduit par la beauté du paysage et le charme ancien du train lui-même. L’arrêt de quelques minutes à mi-chemin pour admirer la cascade Kjossfossen est vraiment sympathique (et humide) !
Enfin, parlons de notre croisière sur un bateau Hurtigruten, le MS Finnmarken (le plus récent et le plus beau de leur flotte). Pour la traversée entre Bodø et Svolvær, on avait le choix entre faire 3h30 sur le bateau express Torghatten pour 42€ ou 6h sur l’express côtier pour 62€ chacun. Eh bien, on peut vous assurer que l’écart de prix devient dérisoire dès qu’on met les pieds à bord et disparaît complètement au fil de l’eau… On ne s’attardera pas sur la description du MS Finnmarken, car vous n’aurez peut-être pas la chance de le prendre. Sachez juste que vous pouvez profiter de la piscine sans aucun supplément et que la moindre consommation à bord coûte un bras (prévoir donc un pique-nique). Quant au voyage, sous un beau soleil d’été (couchant au moment où on longeait les îles), il a été tout simplement magique. Vous verrez le “mur des Lofoten” se dessiner petit à petit sur la ligne de l’horizon puis devenir de plus en plus net, tout en voyant des chaînes de montagnes sur la droite (des îles ? le continent ? on ne sait pas, c’est aussi ça la magie de la Norvège) et des îlots (certains abritant des phares) un peu partout. N’oubliez pas d’avoir un vêtement coupe-vent à portée de main, car il fait frisquet sur le pont en fin de journée.
MS Finnmarken. Au fond, les îles Lofoten :
Arrivée aux îles Lofoten en fin de journée :
Mention honorable : le long trajet de train Oslo-Bergen (7h) est souvent monotone mais traverse le très charmant haut-plateau de Hardangervidda, qui culmine à 1200 mètres d’altitude au village de Finse. Sur une bonne centaine de kilomètres, le paysage qui s’offre au voyageur est composé de collines, de lacs, de cascades, de fermes isolées, de villages. L’enneigement y est toujours important, même à la fin de l’été. Si le train vous berce, essayez de dormir pendant les premières heures après le départ d’Oslo. Ce serait dommage de ne pas voir ce beau petit bout de Norvège.
Haut-plateau de Hardangervidda vu depuis le train :
COUP DE COEUR : LES LOFOTEN
Cet archipel au relief très accidenté vaut à lui-seul le voyage. On regrette de n’y avoir passé que deux jours complets, du vendredi soir au lundi matin. Attention : la location d’une voiture sur place est quasi-OBLIGATOIRE. Les bus sont peu nombreux, surtout le week-end, et ne permettent pas d’aller partout. On a loué une voiture pour 2 jours (85€ par jour chez Rentacar-Lofoten) à Svolvær, la capitale sans charme particulier. Ensuite, on a suivi la route nationale E10 jusqu’à son extrémité sud, le village de Å. Impossible de compter les arrêts photo et les détours de quelques kilomètres par les petites routes partant de l’E10 pour aller voir un village, une plage, une église, ou simplement ce qui se trouvait au bout ! Attention : avec des arrêts fréquents (impossible d’y résister) et étant donnée la nature très sinueuse de la route, les 129 km TTC séparant Svolvær de Å peuvent prendre une bonne journée.
Ce que nous avons aimé :
(1) La route E10 elle même, qui serpente entre les îles, tantôt en longeant la mer, tantôt dans les terres, ici au pied d’une montagne abrupte, là en traversant un beau village. La haute saison étant finie depuis 2 semaines, elle était relativement peu fréquentée.
La nationale E10 :
(2) Les villages, justement : notamment Henningsvær (la “Venise des Lofoten”), Nusfjord (classé à l’UNESCO) et Eggum (qui donne au touriste l’impression d’être arrivé au bout du monde). Reine et Å sont également à visiter.
Village de Henningsvær :
(3) Les plages : la mer turquoise, le sable blanc et fin, tout y est. On se croirait dans les Caraïbes, mais on est bel et bien au nord du Cercle Polaire. Uttakleiv, accessible en voiture, a été élue la plage la plus romantique d’Europe. En revanche, l’eau est vraiment (mais vraiment) glaciale, à tel point que même marcher pieds-nus sur le sable mouillé peut être une expérience désagréable.
(4) Les possibilités de randonnée : les sentiers se comptent par dizaines, mais sont globalement mal balisés. Le site rando-lofoten.net (en français) nous a été très utile pour planifier celles qu’on a faites, à savoir la plage de Kvalvika (une boucle de 4h) et le promontoire de Hoven (1h30 A/R). La très célèbre rando Reinebringen est réputée dangereuse parmi les gens du coin à cause notamment des chutes de pierres.
Plage de Kvalvika (accessible uniquement à pied) :
Sur les Lofoten, il est toujours préférable d’avoir un pique-nique sur soi, ou du moins quelques barres de céréales. Les supérettes n’y sont pas nombreuses : apparemment une par gros village, fermée le dimanche. Ravitaillez-vous dans les deux principales villes, Svolvær et Leknes, où vous trouverez les même Kiwi et autre Bunnpris si familiers. Si vous envisagez de faire du stop en dehors de la haute saison touristique, sachez qu’il y a peu de passage sur les routes secondaires (hors E10).
VILLES VISITÉES
Oslo : une ville belle, agréable et colorée (!), à l’opposé de l’idée qu’on peut s’en faire avant d’arriver. Pour le côté authentique et dépaysant (a.k.a, petites maisons rouges en bois), passez votre chemin, c’est une capitale moderne qui fait vite oublier qu’on est en Norvège. Son Opera House est un chef-d’œuvre, à condition d’apprécier l’architecture contemporaine. Un conseil d’ami : évitez de sauter comme un cabri à droite et à gauche sur son toit, j’ai fait une méchante chute en trébuchant…
Une rue très colorée d’Oslo :
Bergen : il s’agit sans doute de la plus belle ville de Norvège. Plutôt que de parler du vieux port classé à l’UNESCO (Bryggen) et qui en constitue la principale attraction touristique, on préfère vous inviter à flâner dans deux autres quartiers aux ruelles bordées de maisons en bois typiques : le premier s’articule autour des rues Strangeplassen, Nedre Strangehagen et Verftsgaten tandis que le second, sur les hauters de la ville juste derrière le port, comprend Skuteviksveien, Herik Wergelands gate, Professor Dahls gate et Ovre Blekeveien (entre autres). Dans les deux cas, perdez-vous dans les petites rues parallèles et perpendiculaires, n’hésitez pas à déambuler sans but précis.
Quartier typique de Bergen :
Ålesund : cette petite ville dont on n’entend jamais parler en France a été une bonne surprise. Le centre historique Art-Nouveau, vraiment chouette, se visite en quelques heures. Après, vous pourrez flâner ou visiter son aquarium (20€, le nourrissage des pingouins, phoques et poissons du gros bassin se fait à des heures fixes). Le point de vue depuis le mont Aksla est un must-see pour peu qu’on arrive à grimper ses plus de 400 marches. On y était le matin puis le soir pour voir le coucher de soleil derrière les îles.
Centre-ville Art-Nouveau d’Ålesund :
Tromsø : ok, le centre-ville est minuscule (une rue commerçante, grosso modo), mais c’est quand même la plus grande ville du nord de la Norvège. Tromsø a son charme, avec cette étrange lumière polaire qui rend les photos si belles, son port de pêche coloré et sa cathédrale arctique. Pour visiter cette dernière (attention aux horaires d’ouverture, elle était fermée quand on y est allé vers 14h), traversez le pont à pied (4km A/R), on peut prendre de belles photos depuis son point le plus élevé. Il peut faire très frais en fin de journée ou dès que le vent se lève.
Tromsø vu depuis le pont :
Bodø et Narvik : un mélange de bof et zzzzz… Simplement des villes-étapes pas forcément désagréables : pas envie d’y vivre ni de partir en courant.
Voilà !
Bien cordialement.
Wilmondes & Anne.