Bonjour à tous,
Fraichement revenu d’un séjour à vélo avec un ami dans les Highlands en Ecosse, je viens poster mon retour d’expérience pour ceux qui voudront tenter l’aventure eux aussi. Ce qui suit regroupe donc retour d’expérience et conseils.
Le texte est très long donc j’ai tenté de faire un plan précis pour que puissiez lire uniquement ce qui vous intéresse.
- NOS DATES ET PARCOURS
Nous sommes partis de Glasgow le lundi 13 juillet 2015 et revenus le vendredi 24, soit douze jour à pédaler. Nous sommes passés par le Loch Lomond pour rejoindre Fort William puis avons longé (parfois d’un peu loin) le canal calédonien et le Loch Ness (pour ne citer que lui) jusqu’à Inverness pour ensuite revenir sur Glasgow en passant par le Cairngorms National Park et les villes de Perth et Stirling. Mais rien ne vaut une carte sur Google Maps (partie 1 et partie 2) pour visualiser ça. En tout, ça nous a fait environ 633 km soit une moyenne de 53 km par jour.
- PREPARER SON PARCOURS ET SE REPERER SUR PLACE
Alors là, je vous présente l’application du siècle : MAPS.ME ! C’est une application gratuite de cartes hors-ligne pour smartphone et tablette. Vous l’installez, vous téléchargez la carte de l’Ecosse (73 Mo seulement), et vous avez une carte ultra-précise, hors-ligne, sur laquelle figurent une quantité incroyable de restos, banques, campings, toilettes publiques, etc. et sur laquelle vous pouvez faire des recherches. C’est vraiment une application en or qui se base sur OpenStreetMap, un outil collaboratif de cartographie. Ne partez pas en voyage sans !
Pour préparer votre voyage, allez sur My Maps de Google (différent de Google Maps), créez votre parcours en sélectionnant le vélo comme moyen de transport et exportez au format KML. Vous pouvez ensuite mettre le fichier KML sur votre smartphone/tablette et cliquer dessus ; il s’ouvrira dans MAPS.ME et vous aurez toujours votre trajet à portée de main et hors-ligne.
Le Routard, évidemment, vous aidera à préparer votre voyage selon vos centres d’intérêt. Cependant à vélo il est difficile de prévoir d’avance où l’on sera chaque soir donc de choisir les étapes précises. Il est également bien utile sur place quand on arrive dans une ville et que l’on souhaite trouver où dormir et manger.
- PHYSIQUEMENT…
Le cyclotourisme, c’est quand même du sport et on pédale chargé. Mon pote est assez sportif, moi très peu.
On a fait en moyenne une cinquantaine de kilomètres par jour (cf. NOS DATES ET PARCOURS pour le parcours sur Google Maps). On est monté à cent kilomètres le deuxième jour et là on en a bavé.
Après, tout dépend de la topographie du parcours et du vent : c’est la loterie !
Globalement, je ne dirais pas qu’il faut être sportif pour faire ce genre de voyage mais il faut être en bonne condition physique. En quelques jours on progresse nettement ; probalement que le corps s’habitue. Au bout d’une semaine on a pris le coup et on se sent à l’aise.
Si vous n’êtes pas habitué au vélo (notre cas), vous allez souffrir des fesses. Prévoyez un collant rembourré au niveau du popotin mais même avec ça préparez-vous à déguster !
J’ai eu de grosses douleurs aux genous durant une bonne partie du voyage au point de ne presque plus pouvoir marcher par moment. Apparemment j’avais trop monté ma selle et le fait que la jambe arrive tendue quand la pédale était en bas est responsable de ce problème. Attention, donc.
- LA METEO
C’est sûr que le mois de juillet en Ecosse n’est pas le mois de juillet à Montpellier ! Cependant, sur deux semaines, on a rarement eu de grosses pluies : peut-être deux ou trois fois, et encore, ce n’était pas des pluies diluviennes, loin de là. Après il y a souvent de petites pluies qui ne nécessitent même pas l’enfilage du poncho.
On a parfois eu de belles apparitions du soleil qui venait nous réchauffer et là on avait le smile jusqu’aux oreilles !
Je dirais que nos deux semaines ressemblaient à un mars-avril de chez nous, donc très supportable. Après je ne me permettrai pas de généraliser, je ne peux que rapporter ce que l’on a connu.
- TELEPHONIE, INTERNET, ELECTRICITE, PHOTOS, CARTE MEMOIRE
Pensez bien sûr à l’adaptateur pour les prises (on peut aussi s’en sortir en traficotant avec un stylo). Les prises sont munies d’un interrupteur qu’il faut penser à allumer. Pour recharger nos batteries, on a vite pris le réflexe de squatter les prises partout où on allait (McDo notamment !).
Une batterie de poche peut aussi dépanner mais globalement on a pas de mal à trouver du courant donc ce n’est pas indispensable.
Pour l’Internet, on trouve du wifi un peu partout. Parfois, dans les restos, il faut demander les codes au serveur. Un bon plan c’est aussi les offices de tourisme (“Information Center”) qu’on trouve dans beaucoup de villes et qui proposent un wifi gratuit. C’est bien pratique pour prévoir le trajet du lendemain sur Google Maps et se faire une idée du dénivelé !
Prévoyez une bonne grosse carte mémoire sur votre téléphone si vous comptez prendre des photos avec.
Les applications à avoir sur son smartphone ou sa tablette :
- MAPS.ME (cf. PREPARER SON PARCOURS ET SE REPERER SUR PLACE) ;
- Google Maps (pour quand vous aurez Internet) ;
- un dictionnaire Français-Anglais.
- LE SAC
Malgré les sacoches du vélo que vous ne manquerez pas de louer (cf. LES VELOS), prévoyez un gros sac de randonnée quand même (entre 50 et 70 litres). Si votre sac n’est pas étanche, achetez un protège-sac pour éviter que toutes vos affaires ne soient trempées.
Astuce bien pratique : emmener de gros sacs congélations zippables transparents pour ranger toutes les petites affaires par famille (pharmacie, toilette, survie, etc.) et voir au travers quand on cherche quelque chose. Ca fait gagner un temps fou et c’est toujours une étanchéité en plus.
- LES VETEMENTS
S’il y avait un seul conseil à donner là-dessus, c’est de prendre des vêtements étanches et qui sèchent vite ! En effet, vous serez soit mouillés de l’extérieur à cause de la pluie, soit de l’intérieur à cause de la transpiration. Parfois ce sera les deux à la fois ! Évitez le coton et privilégiez les vêtements synthétiques (et par conséquent n’oubliez pas le déodorant).
Pour les pieds : chaussures imperméables obligatoires quand on roule sous la pluie et qu’on marche dans l’herbe mouillée voire des terrains détrempés. Des chaussures confortable suffisent et il n’y a vraiment pas besoin de chaussures de champion de cyclisme !
Prenez une veste chaude, qui couvre le cou, avec capuche, relativement imperméable et si possible qui respire pour évacuer la transpiration. Prévoyez aussi un poncho pour les grosses pluies qui auraient raison de votre veste.
D’un point de vue cycliste, étant donné le vent qu’il peut y avoir, privilégiez les vêtements près du corps et un collant bien rembourré au niveau des fesses (et même avec ça vous allez souffrir les premiers jours si vous n’êtes pas habitués).
Si vous comptez faire du camping, prévoyez un jogging en plus de votre collant de vélo car les nuits sont frisquettes voire froides (un Allemand que nous avons rencontré avait un thermomètre électronique qui est descendu à 3 °C durant la nuit).
Une serviette en microfibres allie séchage rapide et faible encombrement : le top !
- LES VELOS
Nous avons loué nos vélos à Glasgow à la boutique Gear Bikes. Un seul conseil : foncez-y sans hésiter ! Les vélos sont géniaux, réglés au poil, les gars de la boutique sont sympas, vraiment tout impeccable ! Il s’agit de vélos de tourisme avec des pneus plutôt fins de prime abord mais qui finalement tiennent parfaitement la route même sur les chemins un peu caillouteux. Ils fournissent un petit kit de réparation si jamais vous avez un pépin en route (chambres à air, pompinette, tournevis, etc.). Nous n’en avons pas eu besoin.
In-dis-pen-sable : les sacoches sur les côtés du vélo ! C’est vraiment indispensable car tout avoir dans le sac à dos est lourd et pas pratique et au fil du voyage on a tendance à se charger (nourriture, souvenirs, etc.).
À deux, nous en avions une chacun en plus de nos gros sacs à dos. Cela ne pose pas de problème d’équilibre lorsque l’on pédale.
- LE CAMPING
Pour des raisons de budget (les auberges de jeunesse sont chères), nous avons campé tous les soirs (sauf un), de trois manières différentes :
- Payant. Dans des campings ! C’est l’occasion de prendre une douche, et ça c’est cool ! Il y a aussi des toilettes.
- Gratuit. Sur des aires de pique-nique. Il y en a pas mal le long des routes touristiques qui longent les lochs. C’est presque du camping sauvage sauf que l’herbe est tondue et il y a des tables de pique-nique.
- Gratuit. Dans des jardins publics et espaces verts de zones résidentielles dans de petites villes. Personne ne s’est plaint. On s’est même vu proposer le thé par un gars qui promenait son chien ! Il faut dire que les vélos doivent rassurer les gens : ils voient bien qu’on n’est pas des voyous et ils comprennent que le lendemain on aura débarrassé le plancher. Par ailleurs, nous dormions sous tarp ce qui, je pense, aiguise encore plus la bienveillance et la tolérance des riverains.
En termes d’équipement de camping, voici ce qu’il faut prévoir :
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Abandonnez l’idée de dormir à la belle étoile ! Prévoyez soit une petite tente (malheureusement lourde et encombrante à vélo ou alors il faut taper dans les modèles chers) soit un tarp. C’est ce que nous avions. Ça se monte rapidement (il faut être deux), c’est discret, ça protège bien de la pluie, c’est pas lourd et ça prend peu de place. En plus ça donne encore plus un goût d’aventure à vos nuits ! Enfin, comme dit plus haut, ça attire la sympathie des gens.
Le modèle tarp kaki de Décathlon est vraiment pas mal. Faites des essais de montage avant de partir, ça vous permettra de trouver le montage qui vous convient et de ne pas prendre l’ensemble des pièces de mâts (nous n’en avons pris que quatre sur dix ce qui allège considérablement). - Sac de couchage bien sûr et éventuellement un sursac pour gagner quelques degrés et être encore plus au sec (même si le tarp remplit bien son rôle).
- Super important : un tapis de sol ! Nous en avons acheté un dès le deuxième jour car la première nuit a été affreuse ! Le sol vous pompe une énergie folle et vous crevez de froid. Un petit tapis entrée de gamme de 5 mm d’épaisseur vous isole déjà considérablement. Les pelouses sont bien tondues et il n’y a pas de caillasse donc niveau confort du sol c’est top.
- Une couverture de survie pour vous isoler de l’humidité du sol.
Si vous comptez cuisiner en camping, voici ce que nous avions :
- Un réchaud à bois (léger et démontable donc ça ne prend pas de place) des allume-feux et des allumettes. C’est notre côté aventurier, ça aussi ! En plus ça marche vraiment pas mal même si finalement notre principal combustible était les allume-feux car le bois est difficile à faire prendre à cause de l’humidité.
- L’ensemble popote en aluminium de Décathlon + assiettes en plastique.
- Un Opinel. C’est cependant illégal au Royaume-Uni mais on peut difficilement partir en camping sans. Nous n’avons cependant pas été contrôlés et c’est passé aux contrôles sécurité de l’Eurostar.
- LA NOURRITURE
Alors, qu’on se le dise : après avoir mis les pieds dans un fish and chips, on n’a plus jamais utilisé le réchaud ! Il y en a partout ; c’est un peu les kebabs de chez nous. Pendant les trois quarts du voyage, on peut résumer notre alimentation à fish and chips, McDonald’s, Burger King, etc. et chocolat en dessert. Le côté aventurier en prend un coup mais on assume et puis comme on fait du vélo on se dépense donc ça fait déculpabiliser !
On traverse beaucoup de villages et de petites villes donc pas de problème pour acheter de quoi manger.
- LES ROUTES D’ECOSSE A VELO
En Ecosse, trois types de routes :
- Les routes “M” sont les autoroutes. À proscrire à vélo.
- Les routes “A” sont l’équivalent de nos routes nationales et départementales, ça dépend des endroits. La fréquentation n’est pas la même partout. Il y a des moments où c’est assez oppressant parce qu’il y a beaucoup de voitures et des moments où c’est beaucoup plus calme.
- Les routes “B” sont nos routes communales de campagne. Les voitures s’y croisent difficilement et des passages de croisement sont aménagés. Elles sont très agréables à parcourir à vélo et des fois même il y a des moutons qui traversent devant nous (ça nous est arrivé une fois) !
Ajoutons à cela les pistes cyclables (“cycles routes”, “cycle paths”) de qualité inégale et qui souvent longent de près ou de loin les routes “A” rendant le trajet beaucoup plus sûr et agréable. Vous pouvez vous rendre sur le site Sustrans qui est l’organisme qui gère ces pistes cyclables pour plus d’infos et une carte en ligne. Vous pourrez avoir des dépliants avec les cartes des routes cyclables à la boutique de vélo de Glasgow (cf. LES VELOS).
Globalement ces routes sont bien fléchées et vous permettent de relier les villes sans vous perdre. Elles ne proposent pas toujours le chemin le plus court entre deux point mais après tout on a le temps !
- LES TOILETTES
Il a pas mal de toilettes publiques en Ecosse et c’est bien vrai qu’elles sont propres ! La proximité avec des toilettes et un facteur clé dans le choix d’un lieu de camping “sauvage” !
- LES MIDGES
Les midges (“midjize”) sont des petits moucherons noirs rayés qui attaquent en groupe et qui mordent. Après ça fait de petits boutons qui grattent. Contrairement aux moustiques, elles ne peuvent apparemment pas vous avoir au travers des vêtements (même un collant de vélo).
Quand on l’a questionné sur la question, un Ecossais nous a dit “Si c’est pas vous qui les trouvez, c’est elles qui vous trouveront”. Il avait raison ! Cela dit, je pense que nous avons eu de la chance car nous n’en avons pas eu tant que ça et elles ne nous ont pas paru si agressives. Toutefois, il est indispensable d’acheter dès le premier jour une moustiquaire de tête à maille fine et du répulsif (“repellant”). Vous trouverez ça très facilement que ce soit dans les boutiques de sport, pharmacies ou même dans les épiceries de campagne.
- LES ECOSSAIS
On en trouve beaucoup en Ecosse ! Ils sont vraiment très sympas (à part leur accent !) et toujours prêts à rendre service. De toute évidence ils aiment bien les Français et si vous avez un accent aussi pourri que le mien vous serez vite repérés ! Pour l’anecdote, nous avions engagé la conversation avec des vieux Ecossais dans un pub. L’un d’entre eux me demande d’où je viens. Je lui réponds que je viens de France. Sa réaction amusée (en anglais) : “Tu me prends pour un con ? Bien sûr que t’es Français ! Je te demande d’où tu viens en France !”
- L’ECOSSE
En elle-même, l’Ecosse est vraiment très belle. Beaucoup de campagne, des lochs à ne plus savoir qu’en faire : de belles photos à faire ! C’est un très beau voyage si vous aimez la nature, les grands espaces, les vaches, les moutons, les lapins, les canaux, les vieux chateaux, les vieilles maisons, etc. !
Voilà pour mon retour d’expérience et les conseils que je peux vous donner si vous envisagez ce beau voyage. Je le fais car cela m’a manqué lors des préparatifs. Par ailleurs c’est une manière de revivre mon voyage.
Je me ferai un plaisir de répondre aux questions ou à éditer mon post si des informations manquaient.
Brice.