pour completer mon propos sur le renoncement
https://www.liberation.fr/saison-en-hiver/2018/11/28/zabardast-le-pouvoir-de-dire-non_1694572
On voit pourtant un des skieurs, c’est rare, renoncer à prendre le départ, parce qu’il ne le sent pas. Le renoncement, c’est sans doute un des aspects de ce documentaire qui en fait la rareté. Renoncer, c’est presqu’aussi difficile que commettre un exploit. Renoncer demande une exigence, un courage, une patience. Il faut redescendre de l’autre côté, se retrouver en bas avec les autres qui auront accompli ce que vous n’avez pas réalisé, et s’exposer non pas aux quolibets, mais du moins à une certaine forme de critique: pourquoi n’y es-tu pas allé?Renoncer, c’est prendre le risque d’affronter les regards de ceux qui sont allés au bout et redescendent alors avec leur exploit en panache. Renoncer, c’est disparaître un peu, et revenir une fois dans la vallée comme celui qui est monté mais n’a pas «fait», n’est pas allé au bout.
Dans cet acte se concentre une vertu hautement pédagogique, qu’on devrait enseigner partout, qui dit aussi que ce n’est pas parce que l’on y va pas qu’on est un peu faiblard et qu’on manque de hauteur. Les copains y parviennent, lui abandonne et c’est finalement dans ce geste filmé par le documentaire qu’on en apprend le plus.