Oublie! pays cher et très peu d’opportunité d’avoir sur place un job sûr, payé convenablement, intéressant. Et vie très chère. Dommage car la nature guyanaise est fabuleuse si effectivement difficile d’accès.
Comme le dit Antila, pense plutôt à un séjour de 90j au Brésil à côté.
La Guyane, c’est très sympa dans les conditions où j’y ai vécu longtemps: fonctionnaire avec des loisirs, de l’argent (paye majorée de 40% et abattement d’impôt substantiel) donc assez de fric pour prendre des moyens de transport alternatifs chers vers l’intérieur pour explorer (sauf quand on a progressivement eu le temps de se faire des relations… j’ai ainsi remonté qq fois le Maroni pour quasiment rien, asssi dans une pirogue sur un baril grâce à des copains bonis, mais après des années de fréquentation). J’ai eu le temps de me documenter et la fréquentation, de par mon boulot, de “gens qui savaient” (orpailleurs, Amérindiens, Bushnengués, etc.) a aidé
Trois ans de vie quasi comme en France, prudente avec des explorations ponctuelles, des accumulations progressives de compétences, avant d’aller me poser en forêt (mais allant bosser chaque jour à… Kourou, canot + voiture et si ma demeure était ds la jungle c’était une maison qui fermait et pas un carbet, avec puits, pompe, groupe électrogène, etc.) Ensuite, sûr de moi, j’ai pris un job itinérant dans l’hinterland… mais toujours avec mon statut de fonctionnaire. Bref vie hors normes certes mais ceinture et bretelles quand même.
Et je suis finalement rentré car la Guyane devient chiante… L’avantage quand j’y ai mis les pieds il y a une éternité, c’était le côté far west et l’absence de règlementations tatillonnes. On ne t’aidait pas à faire les choses, mais on te laissait les faire.
Là on a une administration tentaculaire qui fait ch… au quotidien**, parce que c’est sans doute plus facile de s’occuper ainsi que d’assurer la séurité dans les villes, de donner une place à l’école à chaque gosse (il en manque tjs des milliers, y compris ds le cadre de la scolarité obligatoire), etc. J’y reviens de temps à autre pour voir des copains, avant de filer vers le Brésil à côté, pas plus.
** souvenir ému de ce Préfet qui voulait baliser les fleuves de Guyane de milliers de bouées pour expliquer par où il fallaitpasser à des gens qui le savent depuis des dizaines de générations, alors en plus que les chenaux varient quasi de jour en jour selon l’étiage, qui a fait poser un panneau “baignade interdite” devant la piscine des forçats aux îles du salut parce que le bassin n’était pas surveillé par un MNS (entre autres foucades), préfet à qui j’ai fichu un coup de journal, comme on dit là-bas, pour lui rappeler les vrais problèmes non résolus: santé, sécurité, éducation, fonctionnement de la justice. On a bien rigolé.
Sinon, pour la plupart : tourisme hors de prix et galère pour vivre au quotidien, sauf pour des détachés de l’administration, ou qq rares chanceux partis en contrat genre “expat’” pour une grosse boîte qui ont, c’est vrai, une vie sympa et qui d’ailleurs ne s’en rendent pas toujours compte. Enfants gâtés…
Moi, je bénissais quasiment au quotidien ma chance de pouvoir me distraire et découvrir des trucs géniaux en bossant (dur néanmoins et santé salement touchée par palus à répétition) au lieu de ma contenter d’une petite vie étriquée en métropole… ou de galérer dans le secteur privé guyanais avec une petite paye des fois pas versée, des loyers hors de prix et une vie très chère.
Même monter ta boîte, c’est dur: inertie administrative, difficulté d’avoir des commandes et surtout… de se faire payer