De retour de Naples après un séjour de 8 jours, je dois reconnaître que mon avis est pour le moins contrasté. Tout d’abord, de nombreux points négatifs. Et en premier lieu le patrimoine historique et monumental m’a déçu. Il n’y a rien de véritablement remarquable et ce qui est appréciable est souvent gâché par un environnement profondémment dégradé. Rien à voir avec les autres villes d’Italie y compris de Sicile. Il y a en effet un choc car en voiture, on passe d’un environnement purement industriel d’une grande laideur à un centre historique quasiment sans transition. Il y a une raffinerie à environ 1,5 Km de la place Garibaldi, elle-même à moins de 500 mètres du quartier historique. Et que dire du centre d’affaires. Je pense que je n’ai jamais vu un ensemble (car à ce point on ne peut plus parler d’architecture) d’immeubles modernes aussi laids. Le côté traditionnel et “folklorique” du quartier historique ou du quartier espagnol ne peut faire oublier la grande laideur des quartiers périphériques d’habitation. Comment peut-on construire avec autant d’anarchie et d’inesthétique une ville aussi immense ? Comment peut-on gâcher une côte aussi belle avec un acharnement qui déconcerte. La plage de Castellemare est un exemple parmi d’autres car vous ne trouverez pas un cm² pour poser une serviette parmi les plastiques, canettes, bouteilles etc…
La saleté est surprenante et dépasse l’entendement (j’ai lu que c’était pire avant). La vision d’une modeste employé communal balayant un trottoir et remplissant son petit camion en une dizaine de mètres d’effort m’a fait sourire et désespéré tout à la fois. On peut trouver sur le bord de la route (et de l’autoroute) des frigo, des bidets, des portes, et une infinité d’objets surprenants. Le moindre espace délaissé est occupé par un monceau de déchets. Oui c’est infiniment crasseux et à cet égard bien plus que les pays du Maghreb à qui l’on reproche souvent cet aspect. Mais nous sommes en Europe.
La côte amalfitaine n’échappe pas à la règle. Sans parler des constructions qui défigurent souvent le paysage par ailleurs splendide, les bords de route sont parsemés de détritus et de décharges. A dire vrai même avec de l’ouverture d’esprit, il est difficile de simplement comprendre et expliquer. Il vous faudra également de la patience pour garer une voiture car la route du littoral n’est qu’un parking continu.
J’ai sans doute eu tort de louer une voiture car la conduite dans la région (en dehors des autoroutes) provoque un état de stress qui vous gache une partie des vacances (à déconseiller catégoriquement au cardiaque). Les routes n’ont simplement jamais été conçues pour un tel trafic ni même une circulation automobile tout court. Souvent on ne croise tout simplement pas. Au demeurant, il revient au grand talent, à la grande patience et à une sorte de civilité bonne enfant des habitants pour que cela fonctionne encore. D’ailleurs il n’y a pas beaucoup d’accidents, et des graves encore moins car vous ne dépasserez jamais les 20 km/h.
J’en viens aux aspects positifs car il y en a. En premier lieu, il y a la gentillesse des gens, aimables, serviables et pas seulement quant il y a des euros à la clé. Les napolitains sont agréables à cotoyer mais en tant que simple touriste, on ne peut hélas que survoler ce tempérament qui est sans doute l’une des richesses de la région. L’idéal serait de connaître des gens sur place mais cela n’est pas donné à tout le monde.
Et puis je tiens à souligner que je n’ai jamais rencontré de problème de sécurité d’aucune sorte (si ce n’est au volant de mon véhicule de location mais cela tenait certainement à moi). Les gens sont honnêtes et serviables. Les commercants ne vous arnaquent pas en tous les cas pas plus que dans d’autres grandes villes.
De tout cela, il reste l’image d’une ville qui ne se donne pas facilement au voyageur de passage. Elle conserve jalousement son mode de vie et regarde de loin ces visiteurs comme si elle n’en avait pas besoin. Je ne retournerais pas à Naples car cette ville de caractère n’est pas une ville pour le tourisme et j’irais même jusqu’à la déconseiller en dehors d’un circuit ou tout est organisé.
Je ne sais comment elle va économiquement. Manifestement en dehors des flux d’investissements publics et de ceux du dark business, je suppose que pas grand chose ne se passe réellement. Un monde à part qui vit sur lui même au sein du continent européen.