La vanille de Madagascar, surnommée la « reine des épices », est actuellement confrontée à une situation des plus singulières. Dans ce pays insulaire situé au cœur de l’océan Indien, on peut trouver cette précieuse gousse à un prix dérisoire, mais la situation est en réalité beaucoup plus complexe que cela.
J’ai vu des producteurs parler d’arrêter la vanille car à 40$ du kilo on gagne rien, pour faire du girofle et on risque d’arriver dans une situation comme il y a quelques années. Et le paradoxe, plus la vanille baisse plus la qualité augmente.
Au fil des années, Madagascar est devenue la principale source de vanille de qualité dans le monde, produisant près de 80% de l’offre globale. Les cycles de récolte précédents ont permis de constituer d’énormes stocks, mais les acheteurs internationaux semblent être dans une phase d’attention. Cette situation a créé un déséquilibre surprenant entre l’abondance locale et la rareté internationale. Le décret malgache n’arrange rien. Il faut savoir que les importateurs ont un beau matelas de trésorerie et peuvent être attentistes.
Actuellement, le prix de la vanille de Madagascar à l’exportation avoisine les 80 euros le kilo, mais des prévisions que ce chiffre pourrait chuter à 70 dollars le kilo en 2024 avec la nouvelle récolte. Pour information, la vanille de Madagascar récolte 2022 n’est plus exportable et la nouvelle récolte arrivera bientôt d’ici fin novembre.
Cependant, il convient de noter que ces prix ne suggèrent pas la qualité exceptionnelle de la vanille de Madagascar. En réalité, sur le marché, il est de plus en plus difficile de trouver des gousses de vanille de première qualité.
Récemment, je me suis rendu à Madagascar et j’ai découvert que l’achat de vanille sur place serait une véritable loterie. La qualité de la vanille peut varier considérablement, allant des gousses supérieures aux spécimens de qualité inférieure. Cela découle en grande partie des défis auxquels les producteurs de vanille sont confrontés, notamment les difficultés climatiques et les pressions économiques. Le secteur de la vanille de Madagascar est actuellement dans une phase très, très difficile.