Les agences depuis la France découragent ces derniers temps de prendre le train Fianarantsoa/Manakara. J’étais hésitante moi aussi, et j’ai finalement décidé de descendre en taxibrousse jusqu’à Manakara avec l’intention de prendre le train (s’il marchait, et il marchait) pour remonter.
Et bien, je conseille vraiment le détour !
D’abord, la route est bonne et le paysage magnifique. Montagnes à perte de vue, forêts vaporeuses de ravinala (l’arbre du voyageur), bambous, litchies,… la route traverse aussi la forêt primaire de Ranomafana.
Manakara est vraiment une jolie petite ville, coupée en deux parties par le canal des Pangalanes, au bord de l’océan indien. Je comptais n’y rester qu’une seule nuit, et j’y suis finalement restée… quatre !
J’ai eu la chance de tomber tout de suite sur une autre voyageuse, qui m’a donné les bons tuyaux : la location d’un VTT chez “Manu”, les bungalows chez Victor entre le canal et l’océan, tout contre le village de pêcheurs, d’où, entre le calme hypnotisant de l’endroit, la beauté de l’eau et du ciel, les hamacs et la belle compagnie de Victor, il n’est pas facile de décoller !!
Le point d’orgue, après les ballades en vélo le long de l’océan, ou jusqu’au marché du centre ville, a été la visite en brousse d’une ferme malgache. A une petite trentaine de kilomètres en vélo (mais cela peut se faire aussi à pied ou en moto), on tombe… en plein paradis. Accueillis par Claude et sa femme, (avec laquelle aller acheter des carottes et des bières au village a été une expédition hallucinante, pimentée de moultes rencontres), j’ai passé deux journées hors du temps. Baignade en rivière, visite des champs de fruits (pamplemousses, oranges, mandarines, pomme-cannelles, caramboles, baies roses, poivre, vanille, etc…) et de la plantation de café, soirée près du feu avec le roi du village voisin venu chanter et jouer de la “cabosse” -et boire du “toaka gasy”- (guitare et rhum locaux) avec nous, bivouac sous les étoiles… Le lendemain, j’ai pilé mon propre café en cadence avec un jeune villageois, et Claude l’a torréfié sur un bout de tôle posé au-dessus du feu. Moments magiques…
Donc voilà, non seulement, il faut passer par Manakara, mais en plus, il faut vraiment s’y arrêter !
Conseil d’une voyageuse qui n’aime pas les sentiers battus.
(Pour la ballade en brousse chez Claude, là aussi, il faut s’adresser à Manu. On trouve facilement son contact dans les hôtels).