Une tribu “loin de toute civilisation” ne reçoit pas de touristes - à supposer qu’ils eussent les capacités de l’atteindre.
Elle n’a pas besoin d’être contaminée par des germes inoffensifs pour les gringos, mais qui peuvent la décimer en huit jours,
ni de voir son mode de fonctionnement (pas du tout idyllique: la vie dans la forêt équatoriale est tout sauf un paradis, la nourriture est très dure à obtenir contrairement à des idées reçues) perturbé par des gens qui vont se faire plaisir quelques jours, en se moquant consciemment ou inconsciemment des dégâts qu’ils laisseront derrière eux.
En outre la FUNAI qui se charge de protéger ces tribus n’aime pas, mais alors pas du tout que l’on empiète sur ses plate bandes. Ça pourrait vous valoir un séjour dans des hôtels gouvernementaux zéro étoiles assez longs (entrée libre sortie fermée, promiscuité détestable: souvent moins de 1m2 par personne), parce que vous n’aurez pas les appuis des gros fazendeiros défricheurs sauvages (mais quelques uns d’entre eux aussi, chaque année, ont de mauvaises surprises contrairement à la situation d’il y a dix ans)
Laissez tomber. Lisez ou relisez “tristes tropiques”, et contentez vous de séjours culturels dans les communautés caboclos accessibles avec des gens spécialisés pour vous conseiller, autour de Belém, Santarém, Manaus
Pour ma part, bien que fonctionnaire public, en Guyane, pour aller travailler pendant trois ans au sein d’une tribu “isolée” (mais pas de tout… qd même à deux jours de canot d’une petite ville) il me fallait fournir une autorisation préfectorale motivée accompagnée d’un certificat médical de non contagion spécifique. Et c’était fort bien ainsi. Je n’y ai invité personne (pas faute d’avoir été supplié), je n’ai pas rapporté de photos, je ne polluais pas le mode de vie local avec un afflux de “biens de consommation” qui détonnaient avec l’ambiance.
Ah… et pour rire (j’abonde dans le sens de nilson), essayez donc de faire tout seul une vingtaine de kilomètres dans la selva, hors sentier, hors piste sans guide. On causera après (si vous en revenez: en Guyane on dépense des dizaines d’heures de survol hélico pour aller chercher les crétins; pas sûr qu’au Brésil, compte tenu des contraintes budgétaires, on puisse le faire) Ne pensez pas aux réducteurs de têtes, aux jaguars ou aux caïmans, mais juste aux plaies infectées, aux pieds pourris qui empêchent de marcher, aux branches pourries (qui peuvent peser deux tonnes) que vous recevrez sur la tronche, à la leishmaniose, à la chiasse, au hamac trempé qui ne sèche pas et file des mycoses, à la claustrophobie et au risque évident, premier, de se perdre.
Désolé de casser un mythe, et bon courage.