La Colombie, côté Caraïbes

La Colombie, côté Caraïbes
Parc national de Tayrona © jkraft5 - stock.adobe.com

On imagine la Colombie arrimée aux Andes, entre forêts tropicales et villages indiens. La réalité est plus contrastée. Le pays s’ouvre de part et d’autre sur la mer : Pacifique à l’ouest, Caraïbes au nord. Un sacré luxe !

C’est à la découverte de cette côte nord baignée d’une chaleur humide et torride que nous vous invitons cette fois, au rythme des plages sauvages et des sierras dévalant jusqu’au rivage, couvertes d’une jungle moite. Là, les Indiens Kogis préservent tous leurs secrets, dans le souvenir de la mythique Ciudad Perdida.

Une Colombie tropicale, au goût d’aventure, à découvrir au départ de la mythique Cartagena, autre trésor caribéen.

Pour en savoir plus, lire Carthagène, bijou de la Colombie et La péninsule de Guajira, entre désert et Caraïbes

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Santa Marta, au pied de la sierra et aux sources de la Colombie

Santa Marta, au pied de la sierra et aux sources de la Colombie
Santa Marta © Fotos 593 - stock.adobe.com

Amarrée sur le rivage de la mer des Caraïbes à 235 km au nord-est de Cartagena (4 h 30 de bus), en pleine zone tropicale humide, Santa Marta aurait été fondée le 29 juillet 1525 (jour de la sainte Marthe) par le conquistador Rodrigo de Bastidas. Elle est, à ce titre, la plus vieille cité espagnole d’Amérique du Sud !

En toile de fond, le fatras de sommets et de vallées de la Sierra Nevada de Santa Marta, culminant à… 5 775 m au Pico Cristóbal Colón (!), dessine comme autant d’entonnoirs naturels. C’est ce havre très sûr, très profond, protégé par une presqu’île accidentée en forme de crochet, qui a, dès l’origine, séduit les conquistadores.

Des origines coloniales de Santa Marta, il ne reste pas grand-chose hormis quelques palais à patio, souvent devenus hôtels, et deux places battant comme deux cœurs : le vaste Parque Bolívar, protocolaire, et le Parque de los Novios, populaire et festif.

Cathédrale Santa Marta © sonjanovak - stock.adobe.com

Si la cathédrale toute blanche (où repose Bastidas, dans un fier mausolée) a été rebâtie au XVIIIe siècle, la belle et vénérable Casa de la Aduana remonte, elle, à 1531, ce qui en fait le plus vieil édifice européen du continent sud-américain !

Le bâtiment où fut exposée la dépouille de Simón Bolívar, mort d’épuisement à Santa Marta le 17 décembre 1830, abrite aujourd’hui le beau Museo del Oro Tairona. Si l’histoire de la ville s’y déroule en détail, on retient plus que tout son superbe ensemble d’objets précolombiens : casse-tête tayronas en pierre, pendentifs ailés en jade, pince-nez en or dessinant des moustaches, amulettes zoomorphes et clochettes chauves-souris utilisées par les shamans, pectoraux à tête d’aigle… Magnifique.

Le + de routard.com :

Située entre Cartagena et Santa Marta, Barranquilla, l’une des plus grandes villes du pays (1,2 million d’habitants), n’a que peu d’intérêt touristique, si ce n’est son carnaval qui se déroule en février et mars. À moins d’être un fan absolu de Shakira, native de la ville, on vous conseille de vous rendre directement à Santa Marta.

Minca, à l’heure du café

Minca, à l’heure du café
Minca © Kevin - stock.adobe.com

Seuls 14 km séparent les faubourgs de Santa Marta de Minca, mais ils sont ponctués de nombreux virages et même de quelques épingles à cheveux. Là-haut, l’air moite est déjà un peu plus respirable. À 650 m d’altitude, les soirées seraient même presque fraîches…

Fichée sur le flanc nord de la Sierra Nevada de Santa Marta, Minca n’est qu’une tête d’épingle sur la carte régionale. Un bourg grandissant de 1 000 habitants, entouré d’un épais patchwork de forêt et de plantations. Ici, on cultive café, cacaoyers, manguiers, bananiers et plantains. Beaucoup de légumes aussi.

Pozo Azul - Minca © David - stock.adobe.com

Le secteur est devenu au fil du temps une sorte de zone expérimentale pour les exploitations bio, très nombreuses ici, qui cherchent pour certaines à atteindre l’autosuffisance alimentaire et énergétique – à l’exemple du très populaire Mundo Nuevo, mi-ferme mi-hostal.

Bien d’autres hébergements se disséminent autour de Minca, à quelques kilomètres seulement, mais à des siècles de marche ou de moto-taxi, au gré de pistes systématiquement défoncées – et, pour certaines, d’une effrayante raideur !

On y respire le grand air, on y admire les paysages de montagnes nappées de végétation, puis on part en quête des chutes d’eau et de leurs bassins (très) rafraîchissants : l’incontournable Pozo Azul, pas mal envahi le week-end, et les Cascadas Marinka, jumelles et plus sereines.

Le + de routard.com :

Profitez de votre séjour dans ce petit paradis naturel pour visiter des fincas : La Candelaría, où sont exploités cacao et café, et la célèbre Hacienda cafetelera La Victoria, fondée dès 1892 par un couple… d’Anglais, naturellement, en pleine gloire victorienne. Des excursions à la journée sont proposées au départ de Minca ou de Santa Marta, regroupant l’essentiel des lieux à voir.

Parc national de Tayrona : entre selva et plages

Parc national de Tayrona : entre selva et plages
Parc national de Tayrona - lézard © streetflash - stock.adobe.com

De retour près du littoral, la chaleur et la sueur reprennent leurs droits. Étendu sur 225 km², le Parque Nacional Natural Tayrona, superbe pan de nature, est coincé entre les contreforts de la Sierra Nevada de Santa Marta et les plages sauvages et récifs de la mer des Caraïbes. On peut le rejoindre en bus depuis le marché de Santa Marta (45 min de trajet) jusqu’au village de Calabazo ou celui d’El Zaino, portes d’entrée du parc.

Une centaine d’espèces de mammifères vit ici, dont les singes capucins, 40 sortes de chauves-souris et le rare jaguar, ainsi que près de 400 sortes d’oiseaux.

Si Pueblito (Chairama), un ancien village tayrona (du Ve au XVIe siècle) est désormais interdit aux visiteurs pour protéger la tranquillité de leurs descendants Kogis et Arhuacos, le parc Tayrona donne à voir, au fil de ses quelques sentiers balisés, de magnifiques paysages et des plages de rêve. Mais vous ne serez pas tout seul...

Cabo San Juan del Guía © Fotos 593 - stock.adobe.com

Au départ d’El Zaino, on rejoint facilement en navette les plages de Castilletes et surtout le tapis de sable vierge de Cañaveral, où viennent pondre les tortues. De là, Arrecifes, une belle plage de sable fin face à une mer azur, s’atteint en 50 min de marche. À peine 2 km (30 min) plus loin, on découvre la jolie crique de Arenilla, entourée de rochers, puis la plage de La Piscina.

Située à 1 km à l’ouest de La Piscina, la superbe plage de Cabo San Juan del Guía, divisée par une avancée rocheuse prolongeant un tombolo sableux, est la plus populaire de toutes. Depuis l’entrée du parc, il faut compter en tout 2 h 30 à 3 h de marche pour la rejoindre.

De Cabo San Juan, 2 à 3 h de marche sont nécessaires pour arriver à Playa Brava. Ensuite, compter 3 à 4 h de marche pour atteindre Calabazo, l’autre entrée du parc.

Enfin, citons Playa Cristal, inaccessible autrement que par la mer depuis Taganga, réputée pour sa beauté sauvage et la qualité du snorkeling, et Bahía Concha, la plus accessible de toutes (8 km de Santa Marta) mais très fréquentée.

Le + de routard.com :

Si on peut visiter le parc de Tayrona sur la journée, le mieux reste encore de dormir sur place pour prendre son temps ! Sinon, il faut arriver tôt le matin pour pouvoir sortir à temps et ne pas rater le bus de retour vers Santa Marta.

Les campings, cabañas et hôtels du parc sont tous situés au nord-est, entre Castilletes et Cabo San Juan del Guía, mais on trouve des hébergements à proximité du parc, le long de la route 90. Prévoir un bon répulsif antimoustiques et de l’eau pour la rando.

L’accès au parc est payant, avec un quota de visiteurs quotidiens. De décembre à mars, et les jours fériés, il faut arriver tôt le matin aux points d’accès. Plus d’infos sur les sites parquesnacionales.gov.co et parquetayrona.com.

Trek à la recherche de la Cité perdue

Trek à la recherche de la Cité perdue
Randonnée vers la Cité perdue © JoergSteber - stock.adobe.com

La randonnée conduisant en 4 jours aller-retour jusqu’à cette ancienne cité tayrona, isolée en plein Parque Nacional Natural Sierra Nevada de Santa Marta, est plutôt ardue.

Tout commence à Santa Marta, en contactant l’une des agences organisant le trek (Turcol, Expotur, Magic Tour…). Le choix est assez simple : toutes proposent strictement la même chose, au même prix ! Et pour cause : les Indiens Kogis, qui veillent sur ce lieu sacré, en contrôlent et limitent strictement l’accès (fermé en septembre).

Le premier après-midi d’ascension alterne gués, passages en forêt et à découvert. Petit à petit, des panoramas montagneux d’un vert insolent se déroulent, de plus en plus vastes. Il y a une décennie, la zone, inaccessible, était encore un repaire de la guérilla des FARC.

Ciudad Perdida © Jonas - stock.adobe.com

Après une nuit en hamac débute la plus longue étape : près de 8 h de marche dans la vallée du río Buritaca, sur un sentier de plus en plus raviné, boue collée aux semelles. L’avancée est rythmée par une pause baignade à la mi-journée et l’approche de plusieurs villages kogis, aux belles cases rondes groupées comme des champignons – l’occasion d’une rencontre rare et éphémère.

Le lendemain matin, au terme d’une longue montée entrecoupée de 1 200 marches de pierre séculaires (glissantes à la descente), la Ciudad Perdida est atteinte : des brochettes de terrasses rondes épousant les crêtes, émergeant à peine de la forêt. Et des marches, beaucoup de marches encore, jusqu’à atteindre le ciel. Essouflant et… époustouflant.

Le + de routard.com :

Le trek de la Ciudad Perdida ne se fait pas sans les services d’une agence assermentée, qui doit pourvoir à toute la logistique pendant les 4 ou 5 jours (transport, hébergement, nourriture, guide). Les agences de Santa Marta proposent toutes à peu près la même chose au même tarif (1 750 000 $).

Emportez des vêtements légers, casquette ou chapeau, ainsi que de bonnes lunettes et une crème solaire à indice élevé. Une frontale est aussi indispensable, sans oublier un bon répulsif antimoustiques. Côté chaussures, il faut 2 paires : une pour la marche et une pour se baigner.

Et aussi... Rosario et San Bernardo : des îles accessibles facilement depuis Carthagène

Et aussi... Rosario et San Bernardo : des îles accessibles facilement depuis Carthagène
Islas del Rosario © R.M. Nunes - stock.adobe.com

Eaux turquoise, barrières de corail, plages de sable blanc, palmiers et cocotiers, et un chapelet d’îles tropicales, tranquilles et protégées, loin des foules et appréciés des tortues marines qui viennent y pondre : voilà le Parque Nacional Natural Corales del Rosario y San Bernardo. Farniente, activités nautiques (snorkelling, kayak...), hôtels au bord de l'eau sont au programme de ces escales idéales pour se reposer.

Au sud-ouest de Cartagena, le parc couvre une superficie d’environ 120 000 ha dans un périmètre de 20 km sur 70 km. Il se compose de deux parties distinctes : au nord l’archipel des Islas del Rosario (proche de Cartagena), pas mal envahi par les visiteurs à la journée ; au sud, plus éloigné, plus vierge, l’archipel des Islas de San Bernardo.

Le + de routard.com :

La plupart des touristes se rendant dans les islas del Rosario (en particulier à Isla Grande, la plus développée) prennent une excursion à la journée, pour profiter des plages. Si vous comptez dormir sur place, allez plutôt à San Bernardo, notamment à Isla Mucura et Tintinpan (plius facilement accessibles en bateau depuis Rinco del Mar, à 100 km de Cartagena).

Fiche pratique

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Site officiel du tourisme colombien

Comment y aller ?

L’aéroport de Santa Marta (à 18 km au sud) est desservi par de nombreux vols quotidiens depuis Bogotá et Medellín. Vu la compétition acharnée à laquelle se livrent Avianca, LATAM et VivaAir sur cette ligne, les tarifs sont très abordables (dès 30-35 € !). Ceux qui sont déjà à Cartagena viendront en bus ou en navette ; le trajet prend 4 à 5 h.

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Climat

Bien que située juste au nord de l’Équateur, la Colombie connaît des climats très divers en fonction de l’altitude et du régime des pluies dominant. Sur la côte caraïbe, relativement arrosée (mais bien moins que la façade pacifique du pays), le thermomètre oscille entre 22 °C et 33 °C ; dans la Sierra Nevada de Santa Marta, ça se rafraîchit nettement. La période la plus sèche s’étend de janvier à avril ; la plus humide de fin août à octobre. Juin est aussi pas mal arrosé, contrairement à juillet.

Où dormir ?

Santa Marta regorge de bonnes adresses très abordables. Certains routards séjournent plutôt à Taganga, à quelques kilomètres au nord, d’où partent les bateaux desservant (notamment) chaque matin le Cabo San Juan, mais les rues de ce village de pêcheur sont entièrement défoncées, sa plage assez sale et la traversée houleuse – ceux qui n’ont pas le pied marin préféreront rallier Tayrona par la route. On peut loger dans le parc, mais les hébergements y sont invariablement chers. Mieux vaut donc camper ou s’installer en dehors, sachant que la plupart des adresses bordent la grande route, passante.

À Minca, on trouve quelques petits hôtels abordables dans le village, mais il est plus agréable de séjourner dans les fermes disséminées dans la nature – même si elles sont parfois (souvent…) un peu difficiles à atteindre (prenez une moto-taxi) !

Masaya Hostel Santa Marta : c/14, 4-80, à Santa Marta. L’AJ de référence du centre-ville, très confortable et festive, tenue par des Français. Dortoir à partir de 35 000 $, doubles 120 000-250 000 $.

Hotel Boutique Casa Carolina : c/12, 30-40 à Santa Marta. Une excellente adresse de petit standing, mariant édifice colonial et chambres très actuelles. Doubles 140 000-350 000 $.

– Mundo Nuevo Hostal : en pleine nature, à 1 h à pied de Minca (20 min de moto-taxi). Cette ferme bio très proactive dans le développement durable abrite dortoirs, hamacs et chambres plus confortables. Lits en dortoir à partir de 25 000 $, doubles 90 000-130 000 $.

– Playa Los Ángeles : 2,7 km à l’est d’El Zaino. Camping, hamacs, dortoir, tentes de « luxe » (glamping), bungalows… tout est possible ici. On apprécie la situation assez exceptionnelle entre cocoteraie et plage, loin du bruit de la route.

– Eco-Habs : dans le parc de Tayrona, au-dessus de Cañaveral. Ces jolis bungalows ronds et confortables s’accrochent à une colline dominant la plage sauvage de Cañaveral, dans le parc Tayrona. C’est cher, mais la situation est vraiment belle. Doubles à partir de 780 000 $.

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Texte : Claude Hervé-Bazin

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