Grèce : Ithaque, l’île d’Ulysse

Grèce : Ithaque, l’île d’Ulysse
© aerial-drone - stock.adobe.com

Ithaque ! Concentré d’imaginaire merveilleux, ce nom marque le dénouement de l’aventure épique dans laquelle Ulysse est soumis aux caprices des dieux et à une pléiade de personnages fantastiques. Dans son palais « dominant trois mers », Pénélope fait et (défait) une tapisserie vingt ans durant en attendant le retour de son époux, parti loin et bien malgré lui dans son Odyssée se faire un nom.

Mais Ithaque, ce n’est pas qu’un mythe… L’île existe bel et bien, au large de la Grèce, dans l’archipel des îles Ioniennes, à quelques kilomètres de l’île de Céphalonie.  Que reste-t-il d’Ulysse à Ithaque ? Pas grand-chose, mais Ithaque vaut le détour avec ou sans Odyssée… Petit tour d’horizon, forcément marin, de ce joli bout d’île ionienne sauvage en diable et demeuré authentique, à la recherche d’un mythe qui a la peau dure !

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Le château d’Ulysse à Ithaque

Le château d’Ulysse à Ithaque
Golfe de Molos © Fabrice Doumergue

Les côtes de la Grèce ne sont distantes que d’une douzaine de kilomètres. Surgissant de la mer Ionienne, Ithaque pointe son profil montagneux sur l’horizon brumeux, nichée au creux de sa grande sœur, Céphalonie, dont elle n’est séparée que par un étroit chenal. À regarder une carte marine, on imagine parfaitement les temps jadis où ces deux pièces d’un même puzzle ne faisaient qu’une. De nos jours, tandis que Céphalonie a cédé aux sirènes du tourisme,  Ithaque a su garder son authenticité. Elle se révèle à qui veut bien se donner la peine de sortir du sillon.

Après avoir débarqué du ferry sur le « port » de Piso Aetos (un simple quai, en vérité), la route gravit la montagne. Au passage du col qui fait basculer sur le versant oriental de l’île, les ruines de la cité antique d’Alalkomenes aiguiseront les appétits de ceux spécialement venus à la recherche des traces d’Ulysse. On découvre ici quelques modestes fondations, exhumées en 1873 par le découvreur de Troie, l’archéologue allemand Schlieman.

Ce dernier validera ce site comme étant le « château d’Ulysse », un surnom que les locaux se sont approprié. Mais le lien avec le héros antique n’a jamais été formellement attesté. On reste donc sur sa faim côté Ulysse. Comme lot de consolation, on s’offre en revanche et en quelques minutes de marche un superbe panorama maritime. Fins stratèges, les Grecs de l’Antiquité avaient érigé cette cité au niveau de l’isthme étroit qui relie la partie sud au nord de l’île.

Un site dominant à la fois la côte occidentale, plein cadre sur Céphalonie, et la côte orientale, baignée par le magnifique golfe de Molos, dont les montagnes de l’Épire, sur le continent, cisèlent l’horizon.

La grotte de la nymphe et la fontaine d’Aréthuse

La grotte de la nymphe et la fontaine d’Aréthuse
Vathy © photo_stella - stock.adobe.com

La capitale de l’île, Vathy, est une mignonne bourgade, nichée tout au bout du golfe de Molos, pour partie sauvage, pour partie ourlé de maisons aux tons pastel. Lieu très abrité, fermé sur lui-même, il est apprécié des plaisanciers qui y mouillent volontiers leurs bateaux, voiliers pour la plupart. La ville compte de petits restos, qui nécessitent un tri sérieux, rabatteur ne rimant pas forcément avec saveur. On vous passe les deux musées locaux, qui n’ont guère de raison de vous détourner de vos envies de rivages, d’eaux turquoise et de galets blancs.

Car Vathy constitue une base parfaite pour partir à la découverte du sud de l’île, demeuré très sauvage et peu pourvu en routes carrossables. Tant mieux. Pour ajouter au plaisir, des chemins de randonnée permettent d’approcher des endroits demeurés très exclusifs.

Plage Gidaki © Iraklis Milas - stock.adobe.com

Au gré d’une garrigue piquée de chênes kermès et de pistachiers, les buts de balades sont multiples. Dont l’agréable fontaine d’Aréthuse, sorte d’oasis de verdure où le porcher d’Ulysse venait, dit-on, abreuver ses porcs. Sans intérêt majeur, ladite porcherie d’Eumée fait d’ailleurs également partie des sites saupoudrés sur cette portion méridionale d’Ithaque. Enfin, la grotte de la Nymphe est celle-là même où Ulysse aurait dissimulé le trésor que lui donna le roi des Phéaciens. Pas de faux espoir de richesse : la grotte est interdite par une grille.

Pour consoler le chagrin des « Homéromaniaques », déçus de n’avoir encore pas découvert grand-chose d’Ulysse, les pentes escarpées de la côte recèlent quelques perles : la jolie plage de Filatro, assez populaire ; l’intime plage de Minimata orientée vers les reliefs du nord de l’île et, notre favorite, la superbe plage Gidaki, bordée d’une mini-falaise d’un blanc immaculé, à laquelle on accède au prix d’une marche de 20 à 30 minutes. De nombreuses autres criques secrètes aux eaux cristallines, accessibles en bateau seulement, restent encore à déflorer dans le secteur.

L’épicentre de la légende d'Ulysse à Ithaque… très légendaire !

L’épicentre de la légende d'Ulysse à Ithaque… très légendaire !
Buste d'Ulysse - Stavros © Fabrice Doumergue

Perché sur les hauteurs de l’arrière-pays, dans la partie septentrionale d’Ithaque, Stavros s’est récemment imposé comme un point de convergence de la saga d’Ulysse.

Résumé des épisodes précédents : génial inventeur du subterfuge du cheval de Troie, Ulysse prend le chemin de ses foyers après l’homérique Iliade. Petite erreur de scénario, il s’autorise une escale touristique sur l’île du Cyclope Polyphème dont il devra crever l’œil unique pour sauver son équipage et lui-même. Père du cyclope, Poséidon ne voit pas d’un bon œil de laisser le marin rentrer tranquillement chez lui : aussi lui fera-t-il subir les pires avanies. Ulysse débute ainsi plusieurs années d’errance durant lesquelles il échappe à des sorcières, des maléfices qui pétrifient ses bateaux, des sirènes enjôleuses... Des motifs particulièrement crédibles pour justifier à sa femme un retour un peu tardif...

Regagnant Ithaque, enfin, il se travestit en mendiant, se fait reconnaître des siens et tue les prétendants de sa Pénélope demeurée fidèle ! Cette dernière, résilient grillon du foyer, aura quand même trompé son monde vingt ans durant, en détricotant la nuit la tapisserie qu’elle avait accomplie le jour (l’enjeu étant qu’elle devrait accepter de prendre un autre mari au terme de son ouvrage). Elle devait l’aimer, cet Ulysse, présenté comme très rusé, mais qui n’était visiblement pas très doué dans l’utilisation de son GPS.

Stavros - Eglise © bikemp - stock.adobe.com

À Stavros, pour quitter la mythologie et revenir au monde concret, la place principale accueille une jolie petite église, mais également une maquette du château d’Ulysse (idéalisé, bien entendu) ainsi qu’un buste de ce routard des mers. À quelques pas, le micro-musée virtuel de la mer propose une lecture assez originale de l’odyssée. Il s’agit, en fait, d’une intéressante mise en valeur du monde de la mer à l’époque antique.

Un peu plus loin, c’est un « spécialiste » du mythe d’Ulysse (6 livres à son actif !) qui propose une exposition très bavarde sur le sujet, faite de panneaux traduits en anglais : Throwing light on Homeric Ithaca. Bien plus intéressant, un petit Musée archéologique présente un tesson de poterie sur lequel est inscrit le nom d’Ulysse, découvert lors des fouilles d’Alalkomenes.

Sur les hauteurs enfin, accessibles en 15 minutes de marche, les ruines de la cité de Pélikata : ceux qui veulent les rattacher à la légende constateront qu’elles dominent trois « mers », comme décrit dans le récit d’Homère. On s’offre, au passage, un très beau point de vue. Pour clore l’épisode, un petit crochet vers l’Homer’s School, présenté par ses découvreurs (en 2010) comme le « véritable » château d’Ulysse. Le site nécessite beaucoup d’imagination…

Balade au nord d’Ithaque

Balade au nord d’Ithaque
Frikès © Fabrice Doumergue

De Stavros, la route dévale en lacets jusqu’au petit port de Frikès, à l’extrémité nord de l’île. Quelques barques de pêcheurs dodelinent le long du quai au bout duquel se pressent les incontournables terrasses des tavernes. Les environs réservent une fois encore de magnifiques occasions de se baigner. À la petite plage de Kourvoulia, par exemple, bordée de roches en strates. Plus isolée, la plage d’Afales est adossée à de blanches pentes crayeuses.

On quittera Ithaque sur cette image bienheureuse d’une découverte emplie de lieux préservés et en laissant Ulysse aux rayons de la bibliothèque et à son monde mythologique !

Fiche pratique

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Comment y aller ?

L’aéroport le plus proche est celui de Céphalonie, relié en vol direct à Paris-Orly par Transavia en été et via Athènes par Aegean Airways au départ de plusieurs aéroports français. Trouvez votre billet d’avion.

Liaisons en bateau pour Leucade avec Ionion Pelagos, Levante Ferries ou Meganisi. Liaisons via Céphalonie pour le continent, vers Astrakos (Épire) avec Ionion Pelagos ou Patras (Péloponnèse) avec Levante Ferries. Liaisons pour Corfou avec Joy Cruises tél. : 26 61 04 98 00.

Location de voitures, scooters, vélos (électriques ou pas) à Vathy avec AGS Cars .

Chemins de randonnée : sur place, des panneaux totems permettent de visualiser le réseau des sentiers balisés de l’île

Musée archéologique de Stavros : tlj sauf mar 8 h 30-16 h ; 3 €.

Les bonnes petites adresses

À Vathy, pour dormir Hotel Mentor : sur le port. Tél. : 26 74 03 24  33. Doubles 60-94 €. Portant le nom d’un fidèle d’Ulysse, cet hôtel propose des chambres plutôt spacieuses et bien équipées. 6 d’entre elles offrent une jolie vue sur la baie. Très bon accueil.

Pour manger, Porto : tél. : 26 74 03 28 55. Mai-oct, tlj midi et soir. Plats 7-12 €. Une terrasse avec des tables nappées de vichy blanc-bleu, pour partie sur le quai, au bord de l'eau. L'adresse s'active autour d'une carte classique de taverne aux prix très sages, un peu en retrait du rabattage des adresses du centre.

Pour boire un coup : à 500 m du centre, sur la rive droite du port, plusieurs bars où se retrouvent les d’jeuns le soir pour boire et guincher sur les derniers morceaux à la mode. Notre favori est le Para Thin Alos (belle carte de cocktails et de bières).    

Pour manger à la plage de Filiatro, Kirki : tél. : 69 82 12 21 54 Mai-sept. Tlj 13 h-20 h. Plat 12-16 €. Une belle surprise que ce resto échoué sur la plage. Loin des grands classiques, la carte dérive vers des recettes originales où le quinoa côtoie le poulpe et où la crevette s'enroule dans un filet de daurade. Bon service.

À Frikès, pour dormir Aristotelis Apartments : tél. : 26 74 03 10 79. Juin-sept. Studios 55-70 € pour 2. Dans une maison tout en hauteur, Aristotelis a aménagé avec goût une poignée d’appartements (avec mezzanine) et de studios tout confort. Mini-piscine avec solarium et terrasse avec barbecue. Très bon accueil.

À Kioni (environs de Frikès), pour manger Kalypso : tél. : 26 74 03 10 66. De mi-mai à sept, tlj midi et soir. Plats 12-16 €. Restaurant posé sur le quai. On y vient pour le poisson, les calamars et les spécialités, comme les chaussons fourrés à la morue et au riz ou encore la pita à l’oignon.  

Texte : Fabrice Doumergue

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