La Vendetta de Sherlock Holmes

Auteur : Jean Pandolfi-Crozier

Editeur : Little Big Man

304 Pages

L’enquête corse dont il s’agit ici met en scène, non pas un duo bien rodé d’acteurs franchouillards, mais une aventure inédite du célèbre détective britannique Sherlock Holmes. De novembre 1893 à février 1894, celui-ci se rend en Corse pour traquer son ennemi de toujours, l’infâme Moriarty. Le détective est accompagné d’Ugo Pandolfi, obscur géologue originaire de l’île de Beauté qu’il a choisi comme guide et ami. Ce sont les carnets de ce dernier, mis au jour il y a quelques années par son arrière petit-neveu, Jean Pandolfi-Crozier, qui relatent les aventures corses de Sherlock Holmes.
Ce procédé est original et déroutant, car un nombre impressionnant d’allusions historiques et culturelles plonge le lecteur dans ce qui paraît une histoire réellement vécue. On assiste, par exemple, en arrière-plan de l’intrigue, aux balbutiements d’une science nouvelle, la criminologie, tandis que les attentats de Ravachol ou d’Auguste Vaillant rappellent l’activisme anarchiste qui sévissait à la fin du XIXe siècle. L’ombre de Maupassant, ancien ami commun de Pandolfi et de Holmes, plane également sur le récit à travers le souvenir de ses voyages en compagnie du géologue ou, plus subtil, des emprunts discrets au Horla et d’autres nouvelles. Tout cela est incroyablement bien documenté. Avouons-le, l’intérêt de ce livre tient moins à l’intrigue, pas très palpitante (Holmes est expéditif), qu’à cet enchaînement de tableaux historiques. On découvre une Corse encore recluse dans le passé, mais pleine de saveurs gourmandes et de l’amour de ses enfants. Plus qu’un roman policier, ce livre est un sympathique carnet de voyage dans l’espace et dans le temps.