Bonjour,
Solarath exagère, et je l’invite à venir constater de ses yeux la réalité. Je vis dans l’Isan (c’est le nom qu’on donne à la région du Nord-est) depuis pas mal d’années, je vous assure qu’on n’y est pas au XIXe siècle. Il y a aussi des hôtels de luxe qui n’ont rien à envier à ceux des grandes villes touristiques, et, - hélas -, il y a aussi des McDo, des Pizza Company et des KFC. En revanche, je rejoins son avis sur les transports. C’est la principale difficulté, surtout avec des enfants. Non qu’il n’y en ai pas, le réseau de bus est assez dense, mais ils sont lents, et les horaires ne sont pas forcément très pratiques (départs souvent très tôt le matin, ou dans la soirée, ce qui vous fait arriver dans la nuit et rend difficile la recherche d’un hôtel). De plus, arrivé au terminal des bus dans une petite ville, vous devrez recourir aux taxis locaux, mais très peu de gens parlent l’anglais, il est donc difficile de se faire comprendre, et vous risquez d’avoir du mal à expliquer où vous voulez vous rendre exactement.
Vous ne dites pas de combien de temps vous disposez pour accomplir votre “boucle”. Si c’est pour quelques jours, trois ou quatre, ou même une semaine, laissez tomber. Vous allez vous épuiser en transports, et vous ne verrez que des gares routières et des parkings. Le rythme de l’Isan est lent, il faut du temps, au moins quinze jours, l’idéal étant un mois, pour commencer à y comprendre quelque chose.
À vous de voir. Si vos enfants ne sont pas trop jeunes, s’ils ont comme vous l’âme aventurière, si vous n’êtes pas rébuté par les imprévus, les contretemps, les situations improbables, les incompréhensions, les quiproquos, tentez le coup, il y a énormément de choses à voir dans l’Isan, souvent bien plus intéressantes et toujours plus authentiques que celles qui jalonnent le trajet classique des touristes. Sinon, faites comme tout le monde, restez sur le circuit traditionnel, Bangkok, Ayutthaya, Sukothai, Chiang Mai, les éléphants bien traités, la boucle de Mae Hong Son, puis les îles du sud, Phuket ou Koh Samui. Tout y est balisé pour les touristes, c’est bien plus confortable, et vous ne risquez pas de vous égarer. À partir de Korat, vous entrez dans l’Isan profond, une région mystérieuse, secrète, aux multiples visages et aux multiples langages, qui ne se laisse pas facilement appréhender ni apprivoiser. En fait, l’Isan, ça se mérite. C’est pour ça qu’on y voit si peu de touristes.
Cordialement.