Bonjour!
Avant de continuer, je veux préciser qu’en France, l’ayahuasca est inscrite au registre des stupéfiants. En Colombie, je suis moins sûr, mais je pense que le principe actif principal, la Diméthyltryptamine (DMT), est classé comme drogue également.
Je n’ai pas beaucoup d’infos à ce sujet. Ce que je sais, c’est qu’on trouve du yagé (ou yajé) principalement dans le département de Putumayo, même si une consommation urbaine semble exister. C’est à la base un purgatif et un hallucinogène utilisé dans des cérémonies traditionnelles, soit de rite de passage à l’âge adulte, soit pour le traitement traditionnel de maladies (ou plus exactement pour aider au diagnostic, le médecin traditionnel, communiquant avec la maladie du patient pour savoir comment traiter celle-ci).
Ce que je sais également, c’est que la prise de cette susbstance hallucinogène doit se faire de manière controlée, avec un véritable taita (médecin traditionnel, chamane), mais jamais seul sans contrôle. Il y a quelques cas d’européens morts pour avoir consommé cette drogue sans contrôle. J’en ai parlé à un ami Colombien qui m’a confirmé qu’il fallait que cela soit fait de façon controlée, avec toute une phase préparatoire avec certains produits prohibés durant cette phase de préparation.
Voilà pour les informations “objectives”. Maintenant mon avis personnel.
Je pense que c’est une très très mauvaise idée que de voyager en Colombie pour aller consommer de la drogue. Je comprend bien l’idée de l’expérience mystique, de toute la dimension spirituelle que l’on peut y trouver, mais au final, les faits sont là, c’est une substance hallucinogène (dans le sens clinique du terme, c’est à dire une modification de la perception de la réalité), considérée comme un drogue.
Que des indiens, dans une démarche liée à leurs croyances, se voient administrer du yagé par un taita, c’est une chose. Qu’un étranger viennent en faire une consommation récréative, c’est autre chose.
Par ailleurs, la Colombie se débat dans les problématiques de la production de drogue, mais également de plus en plus dans un problème sanitaire de consommation locale. C’est alimenter un marché local, et donc renforcer la criminalité que de venir en Colombie consommer de la drogue.
La Colombie a bien plus, et bien mieux, à offrir que d’aller ingérer une bouillie hallucinogène qui vous renverse les intestins et vous file la chiasse.