Bonjour,
Je trouve les échanges intéressants car chacun vit et a vécu son/ses expérience/s avec sa sensibilité, son regard et ses attentes. Pour une personne ou un groupe qui découvre pour la première fois la Tanzanie, il est normal de vouloir recueillir le maximum d’infos. On veut savoir où il faut aller, combien de temps rester dans tel parc, puis par rapport au climat… Sauf que, l’avis de l’un ne correspond pas forcément à l’avis de l’autre. Pour preuve les réponses données précédemment.
Comme tout le monde le sait, le climat a perdu sa raison. Il faut donc composer avec. Mais alors, faut-il partir au mois de Mars en Tanzanie ? Pourquoi ne pas partir en mars finalement ? Personne ne peut garantir qu’il ne pleuvra pas mais personne peut garantir des pluies incessantes. Actuellement, à Tarangire c’est hyper vert. Il y a aussi eu des crues dans la région d’Oldupai (ex Olduvai). Nous sommes mi-janvier. Rien de grave, c’est ainsi et ça peut occasionner un peu d’attente quand on est embourbé.
Un safari, c’est avant tout accepter que tout ne soit pas comme on l’avait prévu. La faune est abondante où que l’on aille. En tout cas rien à voir avec l’Afrique de l’ouest. Néanmoins, il faut aussi composer avec les autres touristes, d’où un nombre parfois important de 4x4, et avec la bonne volonté des animaux. Tous les parcs nationaux sont différents, donc complémentaires. Et pour un premier voyage, je conseille souvent de partir avec l’intention de découvrir plusieurs parcs sur une durée de 10-12 jours. Malheureusement, cela représente un coût qui est malgré tout variable en fonction du tour-opérateur. Et c’est là qu’il y a parfois des déceptions. On vous annonce un chauffeur-guide francophone. Il y en a des très bons, des bons, des moyens et des pas bons ! C’est une loterie. Je me souviens d’un touriste Français que j’ai croisé l’an passé en haut du cratère Ngorongoro et de sa grande déception à l’égard de son chauffeur qui ne connaissait rien sur la vie des animaux.
Pour le guide que je suis, et l’expérience que j’ai acquise au fil du temps, un safari en Tanzanie sera de toute façon toujours une réussite sur le plan animalier s’il s’agit d’un premier voyage. Tout le monde en prend plein les yeux que ce soit dans le nord ou dans le sud. Reste effectivement la question du Serengeti, de Ndutu et du cratère. Est-ce que ce sont vraiment des incontournables ? Sur le papier, je dirai presque oui mais je reste nuancé. Se retrouver dans le Serengeti avec 30 autres 4x4 à suivre un guépard recherchant le calme ou un lieu en vue de cibler une éventuelle proie, j’avoue que je n’en peux plus de ce type de scénario. A peine le guépard debout, les véhicules embrayent la première et c’est parti, l’animal est suivi jusqu’à temps qu’il se recouche ! Je décris là une scène fréquente dans le Serengeti et ça me navre. Et j’avoue que j’ai beaucoup moins de plaisir à aller dans ce parc exceptionnel que dans les années 90. De plus, la situation du guépard est alarmante mais rien est fait pour le préserver.
De toute façon, à cette période de l’année, c’est à Ndutu qu’il est préférable d’aller. Vous restez ainsi dans l’aire de conservation de Ngorongoro, d’où l’économie d’une entrée de parc. Mais perso, même si le Parc National de Manyara a vu le niveau du lac monter dans des proportions impressionnantes, je ne trouve vraiment pas qu’il n’y a que des éléphants et des babouins. Il y a des espèces que l’on ne voit pas dans les autres parcs et une multitude d’oiseaux. Buffles, zèbres, girafes, impalas, lions que l’on peut voir dans les arbres (tout comme à Tarangire et à Ndutu).
Quant à Tarangire, c’est le parc du nord que je préfère. Bon, y a la tsé-tsé sur certains secteurs, mais on s’adapte, ça ne dure pas. Par contre, sur le plan animalier, ce n’est que du bonheur. J’y ai régulièrelent vu les trois grands félins que sont les lions, léopard et guépards dans la même journée. Et là aussi, c’est un lieu idéal pour l’observation des oiseaux.
On ne va surtout pas en Tanzanie pour courir. Il faut effectivement prendre son temps, savourer chaque instant même s’il y a des moments où c’est plus calme. Si votre chauffeur est un bon professionnel, vous vous arrêterez pour observer le temps que vous voudrez. Il y a parfois des impératifs horaires mais dans la journée, posez vous et soyez patients. Mais si le chauffeur n’a pas grand chose à vous raconter, dans ce cas, vous passerez à côté d’histoires et d’anecdotes qui sont pourtant précieuses.
N’hésitez pas à partir en mars et s’agissant de la durée, c’est peut-être votre budget qui le décidera. Et même si vous n’allez ni à Ndutu, ni dans le Serengeti, vous aurez vu des choses extraordinaires et vous serez ravis. C’est vrai que c’est un festival à Ndutu à cette période du fait de la présence des grands troupeaux d’herbivores, des naissances et des prédateurs qui vont avec. Mais pour sûr, ça augmente quand même bien le budget.
Si vous restez sur les parcs que vous mentionnez, commencez par Arusha NP, faites ensuite Manyara, puis le cratère de Ngorongoro et terminez par Tarangire. C’est ainsi que je proposerais ce circuit à des clients.
Pascal Fournié
