Etonnant combien Madagascar peut générer de fantasmes ! Paradis perdu ou enfer peuplé de bandits et infesté de maladies…
C’est pourtant, à y demeurer depuis 16 ans, et ayant investi dans un hôtel que je gère au quotidien et depuis 6 ans à Belo sur mer (Entremer), un pays paisible, certes pauvre, certes corrompu dans ses hautes sphères, mais où il est moins dangereux de vivre qu’à Mayotte par exemple, où il faut aller nager avec sa boite étanche pour y garder ses clés de voiture…
Je n’ai attrapé ni la peste, ni le choléra, je n’ai été ni dévalisée ni fanafoudée (envoutée par des sortilèges), je travaille en bonne entente avec mon équipe de gens de Belo, les villageois, et les administrations (sans jamais pratiquer les dessous de table).
Mais comme dans tout autre pays, il faut appliquer son bon sens : ne pas traîner la nuit en état d’ébriété, après une soirée partagée avec de jeunes filles possiblement consentantes, et avec un portefeuille bien garni dans la poche. Ne pas se fier au premier prestataire venu qui vous promet de vous emmener où vous voulez, “pas cher”, en particulier quand il s’agit de prendre la mer. Ne pas voyager de nuit en taxi-brousse. Ne pas aller mettre un nez trop curieux dans des domaines sensibles comme la drogue ou les pierres précieuses.
Quant aux maladies, là aussi, du bon sens : ne pas boire l’eau du robinet, ou l’eau de rivières même claires, ne pas manger de fruits sans les laver, éviter les petits restaurants à la carte trop longue (mais privilégier les gargottes avec un ou deux plats qui sont sur le feu depuis le matin !), en deux mots, voyager intelligemment, sans croire que les gens pauvres sont nécessairement vertueux (ni nécessairement démoniaques), et ne jamais oublier qu’un étranger, ignorant des non-dits et des codes, et plannant un peu parce qu’il est en vacances, est une proie facile pour des personnes mal intentionnées. Comme partout ailleurs.