Si quelques élégantes bâtisses Art nouveau jalonnent le centre (le long de Riva et autour du marché notamment), Rijeka ayant été partiellement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, elle recèle moins de trésors architecturaux que d’autres villes de la région.
Le musée d’Histoire maritime et du littoral croate : Ce musée occupe depuis 1961 l’ancien palais des gouverneurs hongrois (et celui, un temps, de Gabriele D’Annunzio), une pompeuse bâtisse néo-Renaissance construite en 1896 par l’architecte hongrois Hauszmann. Au 1er étage, dans des salons et chambres du palais, des meubles anciens, horloges, armes... La collection maritime se trouve au 2e étage : instruments de navigation, maquettes de bateaux, tableaux, figures de proue... On y évoque aussi succinctement les chantiers navals de la ville. Dans le jardin, un affût de lance-torpilles. C’est à Rijeka que furent fondues et mises au point par l’ingénieur britannique Whitehead les 1res torpilles, pour la marine de guerre austro-hongroise.
Le musée de la Ville de Rijeka : L’ancien musée de la Révolution accueille désormais des expos temporaires originales et de bon niveau, ainsi qu’une petite expo sur le Galeb, le fameux yacht de Tito.
La tour de la Ville : Édifiée à la place d’une ancienne porte de ville, la tour de l’Horloge est l’un des rares monuments historiques à avoir survécu aux tremblements de terre. Relookée à la sauce baroque en 1890, elle affiche, sous l’horloge, l’emblématique aigle à 2 têtes des Habsbourg ainsi que les portraits de 2 empereurs autrichiens : Léopold Ier, qui donna à la ville son blason en 1659, et Charles VI, qui proclama la ville port libre en 1719.
Le château de Trsat : Perché sur une colline aux flancs abrupts (vue superbe sur le golfe du Kvarner), ce château fut bâti au XIIIe s par les célèbres comtes Frankopani de l’île de Krk, qui s’étaient vu confier l’administration de Trsat. À demi ruinée, la forteresse fut rachetée et restaurée en 1826 par un officier supérieur de l’armée autrichienne. Original pétri de romantisme, il s’y fit construire un mausolée incongru... sous la forme d’un temple grec ! En plus du château, l’un des 1ers Frankopani fit ériger sur la colline voisine une église : Notre-Dame-de-Trsat, aussi appelée la « Nazareth croate », car, le 10 mai 1291, la maison de Marie et Joseph (où eut lieu l’Annonciation), en transit pour Loretto, aurait été déposée ici quelque temps par des anges...
Du coup, l’église est devenue le lieu d’un important pèlerinage, renforcé par le don au XIVe s par le pape Urbain V d’une superbe icône aux pouvoirs miraculeux, peut-être peinte par saint Lucet, et par l’érection sur le parvis d’une statue géante de Jean-Paul II ! De quoi multiplier l’afflux des pèlerins qui y viennent en escaladant la colline de calvaire en calvaire : 10 mai, 15 août, 8 septembre...
Le Yacht Galeb : à la dissolution de la Yougoslavie, le yacht de prestige du président Tito devint la propriété du Monténégro, qui le revendit en 2009 à la Ville de Rijeka. Le Galeb est entré en restauration en prévision de l’année 2020, où Rijeka devait devenir Capitale européenne de la culture avant qu’un séisme, puis une épidémie mondiale ne viennent s’en mêler. Il faudra encore patienter un peu pour découvrir les appartements de Tito et la salle des machines qui serviront de musée. Le navire accueillera aussi des activités culturelles et des restos.