“Les touristes sont un peu comme les troupeaux de moutons”.
J’aime bien cette phrase, en grande partie vraie, mais faut quand même la remettre dans son contexte, celui de Cuba.
Déjà, faut savoir que le tourisme individuel n’a jamais été apprécié du gouvernement. Devant la demande du tourisme, de plus en plus grandissant, et le manque d’hébergements, le gouvernement a laisser se créé l’hébergement chez l’habitant pour le touriste (il existait pour le résident cubain, mais était interdit pour le touriste). C’était une rentrée d’argent garantie, par les taxes et impôts, cheval un peu de bataille pour Raul. Coup double ; rentrée d’argent et hébergement en plus.
Ensuite, le tourisme de masse et le tourisme organisé restent largement majoritaires. Le métier de “guide touristique” reste dans le domaine de l’état, et n’est pas autorisé en “cuenta propria”. Le tourisme est contôlé par l’état, les zones interdites de passage pour les agences existent, comme les zones fortement recommandées voire obligatoires aussi, par exemple le mausolée et musée du Che à Santa Clara.
Donc oui, le touriste est un peu un mouton qui suit le troupeau, plus ou moins de force.
Hors des sentiers battus, ça devient donc plus dur. Trouver un taxi qui vous y emmène et vous ramène, quitte à vous attendre, c’est possible, pas toujours facile. A moins d’avoir une voiture, et d’être libre, ou profiter du réseau de bus là où il y en a. Loger chez l’habitant, parler espagnol, et vos logeurs se feront un vrai plaisir de vous aider, vous conseiller. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai dévouvert mon coup de coeur, La Boca près de Puerto Padre. On logeait chez la mère des demi-frères de mon ami, sur le cayo, quand on nous a conseillé d’aller à la Boca. Là, on a pris une barque de pêcheur pour faire un tour dans la baie (vraiment très beau tout le village le long de l’embouchure, puis les mangroves…). On est allés jusqu’au cayo où ils nous ont apportés à boire avec un bon “batido de fruta bomba” (papaye), puis retour à la Boca. On n’a vu aucun touriste, une superbe grande plage vide (c’était fin avril).
Aujourd’hui, un bus vous conduit depuis Puerto Padre à El Sacucho (face à la Boca) pour prendre la lancha (souvent en panne) et traverser l’embouchure en 2-3 minutes. Il y a quelques touristes, mais c’est encore protégé, et très beau.