Je reviens de Birmanie
Je voyage en routarde depuis très longtemps. J’ai connu l’Asie du Sud est avant qu’il y ait tous les grands hôtels, et beaucoup de touristes,et c’est vrai que j’imaginais la Birmanie qui était restée très fermée, un peu “comme avant”, mais
les touristes étaient en masse, surtout les groupes et pas toujours vraiment respectueux.
Le mois de février était une mauvaise période.
J’ai trouvé les hôtels chers. Les pas chers souvent complets.
J’ai du réserver, ce que je n’ai jamais fait de ma vie.
Je me suis donc sentie un peu cadrée.
Il faut dire que’avec le circuit Mandalay-Bagan-lac Inlé, je ne pouvais pas m’attendre à autre chose, tous les touristes y vont.
Je me suis sentie un peu vache à lait, malheureusement pas pour la population, mais par les taxes du gouvernement.
Mais au milieu de tout ce bordel, des difficultés de vie, du travail non stop 7 jours sur 7, j’ai trouvé les birmans particulièrement cool, serviables, gentils, le plus souvent souriants, sauf dans quelques villages très pauvres où j’ai senti de mauvaises vibrations, normale, déjà trop de touristes à venir les regarder avec l’appareil photo.
Ce n’est pas le voyage que j’espérais, mais j’ai vu de belles choses et j’ai fait quelques belles rencontres.
Je n’ai pas très envie d’y retourner et pourtant grâce à mes rencontres, je sais que je pourrais sortir des sentiers battus.
Je m’inquiète pour eux, de cet afflux de touristes qui ne leur profite pas vraiment.
Au lac Inle, où les grosses pirogues à moteur font un bruit effroyable, dérangent les pêcheurs, manquent de faire chavirer les petites pirogues des habitants et amènent tous les matins des touristes, on peut imaginer que le sourire se fige.
L’année dernière 300000 touristes, cette année, le double, qu’en sera-t-il du Lac Inlé, si la Birmanie accepte 14 millions de touristes comme en Thaïlande ?
Et puis on voit nettement que c’est un tourisme pour les riches qui est en train de se développer.
Personnellement je préfère la petite case avec terrasse, plutôt que ses grands hôtels très fermés, parfois sans fenêtre, mais avec l’air conditionné et une salle de bain à l’occidental.
Donc je suis un peu déçue, mais j’ai beaucoup apprécié les gens.
Je n’ai été confrontée qu’une fois à de la violence dans un couple de Birmans.
Les chiens n’aboient pas, les enfants ne pleurent jamais sauf s’ils se sont faits très mal.
On est dans un pays boudhiste.
Je peux comprendre Babou, parce que de temps en temps quand il y avait trop de groupes, je me demandais ce que je faisais là, dans la pollution, la poussière, alors qu’après Paris, maintenant je vis dans les Cévennes au milieu des bois.
Il faut bien préparer son voyage, et prévoir quelques petites escapades loin des sentiers battus.
Mais c’est sûr qu’il faut se dépêcher d’y aller.
Bon voyage à tous ceux qui vont partir