Toutes ces statuettes que l’on peut voir dans beaucoup de sanctuaires bouddhistes sont à l’effigie de Jizô.
Dans toute la religion bouddhiste, c’est un bosatsu. Une divinité qui aspire à devenir un bouddha lorsque l’ensemble de son oeuvre sera accomplie. Il s’est donné la lourde tâche de guider toutes les âmes perdues vers le salut éternel. Comme cette mission est infinie, il ne l’accomplira jamais totalement et ne parviendra pas au rang de bouddha.
Au Japon, son “rôle” est légèrement différent. Il est le protecteur des enfants morts en bas âge. Il est chargé de les aider à franchir les étapes qui leur permettront de passer le fleuve Sanzu, frontière avec l’au-delà. Chacun doit pouvoir passer ce fleuve en ayant accompli des bonnes actions durant toute sa vie. Comme ces petits enfants n’ont pas eu le temps de les faire par eux mêmes, il va les leur enseigner en les accompagnant vers l’au-delà.
Les petits bavoirs rouges sont confectionnés par les mères ayant perdu un enfant en bas âge, mort né ou ayant fait une fausse couche. Par extension, Jizô est devenu la divinité protectrice des enfants malades. Si on observe bien les statues groupées de Jizô, on peu voir des petits jouets devant certaines d’entre elles. C’est le remerciement des familles dont l’enfant malade a guéri.
Un lieu particulièrement beau où on peut voir plus de 20 000 statuettes est le temple de Hase-Dera, à Kamakura. Si vous cherchez bien à Kiyomizu-dera, à Kyoto, vous trouverez également une partie du temple dédiée à Jizô.
Quand on connait cette partie de l’histoire du Japon, on ne regarde plus ces statuettes de la même manière…