En 2019, les avions volaient et nous sommes partis 10 jours à Mayotte en août, juste pour voir, sans connaitre personne.
Il est tellement difficile de trouver des informations que j’ai finalement décider de faire un retour, pour ceux qui s’interrogent ou juste qui sont curieux.
Nous avions lu des horreurs sur la sécurité, nous avions aussi lu l’inverse. Nous étions perplexes, partagés.
Mayotte, c’est le 101ème département français, seulement depuis 2011. Mayotte, c’est 30% de logements qui n’ont pas l’eau courante (contre 60% avant la départementalisation) et dans ceux qui l’ont, l’eau chaude n’est pas si fréquente (donc posez la question si vous allez chez l’habitant ou en hébergement simple).
Mayotte, c’est la moitié de la population qui a moins de 25 ans.
Mayotte, c’est la plus grande maternité de France : plus de 9000 naissances pour 200 000 habitants officiels (et un nombre inconnu de clandestins).
Mayotte, c’est un droit du sol particulier qui ne donne la nationalité française qu’aux enfants nés sur place de parents en situation régilière depuis plusieurs mois.
Mayotte, c’est 95% de musulmans, avec 200 mosquées pour 200 000 habitants mais un islam régulièrement qualifié de “matriarcal”.
D’une façon générale, la mahoraise est une sacrée nana, qui affronte la vie pas facile du plus pauvre département français. La mahoraise est coquette à n’y pas croire, même pour aller pêcher, elle porte salouva coloré et bijoux, les cheuveux artistiquement coiffés et souvent ornés de fleurs. La mahoraise papote, chante, rit, je pense qu’elle a du courage.
De fait, nous avons trouvé les mahorais plutôt avenants et accuillants.
Certes, à Mayotte, on pratique assidument la grève et la manifestation mais pas sûr que ce soit pire qu’à Paris. Certes, la prudence est de mise car il peut y avoir des débordements. Certes, il y a des vols mais est-ce qu’on ne risquerait pas autant de se faire voler son smartphone laissé dans le sac sur la plage pendant que la famille se baigne si on était sur la côte d’Azur ?
Mais à Mayotte, on trouve des plages de sable fin de toutes les couleurs, une eau tellement turquoise qu’on dirait du colorant, des boabas multicentenaires avec des lémuriens (qu’il ne faut pas nourrir) et 2 barrières de corail pour être sûr de ne pas avoir de vagues.
Snorkleurs de petit niveau, nous avons eu le coup de foudre pour les fonds marins, des fonds magnifiques, accessibles même aux enfants, des tortues marines qui sur certains sites, broutent à coté de vous (rappel : ne PAS les toucher). A certains endroits, la barrière est si proche que quelques minutes de palmes suffisent à accéder à une mosaïque de corail et d’éponges où patrouillent des foules de poissons colorés.
Dans le doute en matière de sécurité, nous avons fait le choix de la très grande prudence : réservations faites via une agence métropolitaine, transferts gérés par l’hôtel et journée d’excursion avec un (super) chauffeur-guide réservé par l’hôtel qui nous a fait découvert l’île hippocampe et sa culture (au delà de la sécurité, je conseille vivement pour la découverte).
A noter pour les personnes intéressées : Mayotte est une destination chère. Air Austral dispose d’un monopole qui lui autorise prix élevés et prestations médiocres, avec des changements intempestifs et non dédommagés.
Sur place, la vie est chère, même juste pour faire les courses car la production locale est modeste, les normes et les salaires sont (en partie, rattrappage en cours) ceux de la France et il faut ajouter “l’octroi de mer” et les coûts d’acheminement depuis la métropole, sans compter le manque d’infrastructures et de services qui obligent souvent à faire venir fournisseurs et prestataires de la Réunion.
En résumé, Mayotte est à vraiment à part, un bout de “France africaine” qui nécessite quelques précautions mais dépaysante et magnifique.
karinejerome
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Coquille : 280 000 habitants 