Difficile de se prononcer sur ce que sera la situation à Cuba dans 2 mois.
La situation de crise est bien réelle, elle est alimentaire, sanitaire, économique et politique…
Les touristes y sont attendus, cela ne fait aucun doute. A la fois par les propriétaires de “casas particulares” qui viennent de passer 18 mois sans voir un client, mais aussi par l’état qui espère faire rentrer quelques devises dans ses caisses désésperément vides. D’ailleurs l’info la plus commentée de la semaine à Cuba est l’arrivée d’un cargo déchargeant 800 voitures coréennes neuves, destinées aux loueurs de voitures de l’île (c’est l’état, et surtout l’armée, qui gèrent ces entreprises).
Pour la crise alimentaire, les touristes ne vont pas la subir comme les cubains, mais il est clair qu’il ne faut pas s’attendre à des découvertes gastronomiques et les tarifs vont fortement évoluer à la hausse. Pour la situation sanitaire, il y a maintenant suffisament de sources d’informations non gouvernementales pour avoir une idée de l’évolution. L’un des problèmes majeurs est l’extrême rareté des médicaments, donc, si vous choissisez d’aller à Cuba, il va falloir tout prévoir de ce côté là.
La crise économique (covid + réforme monétaire mal ficelée) se traduit par une inflation assez terrible (on m’a assuré qu’un litre d’huile de colza se vendait à 15 USD au marché noir la semaine dernière) et une pratique très répandue du change au noir. La différence entre le cours officiel et le cours réel est assez énorme, si vous changez dans le système bancaire d’état, vous avez 25 pesos cubains pour 1 euro, alors qu’au change parallèle, vous en aurez 80…
Ceci dit, tous les cubains qui auront quelque chose à vous vendre auront une grosse préférence pour le paiement en devises étrangères.
Pour la crise politique, il est possible que vous assistiez aux derniers jours du castrisme… Le système cubain émet de nombreux signaux qui laissent penser que sa fin est proche.
La période à observer est celle du 15 novembre, de nombreux appels à manifester ce jour là circulent dans l’île.
Enfin, si vous souhaitez encore découvrir ce pays à une époque assez trouble, sachez qu’une maîtrise correcte de l’espagnol me semble obligatoire.