La Martinique, bien plus que des plages…

La Martinique, bien plus que des plages…
Saint-Pierre et la Montagne pelée © Olivia Le Sidaner

Dans l’imaginaire collectif, la Martinique évoque immanquablement de magnifiques plages de sable bordées de palmiers et des paysages à la végétation luxuriante. Si la carte postale se vérifie, la petite île antillaise de 1 128 km2 recèle bien d’autres trésors : une culture riche, marquée par une identité forte et complexe, des traditions bien vivaces et une gastronomie à laquelle on ne peut que succomber, sans oublier son rhum, le seul au monde à posséder une AOC. En explorant cette île attachante, c’est tout un patrimoine culturel et naturel qui se dévoile, à découvrir sans plus tarder.

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Bons baisers de Fort-de-France

Bons baisers de Fort-de-France
Cathédrale de Fort-de-France © Olivia Le Sidaner

Ouvert sur la baie des Flamants, le chef-lieu de la Martinique a connu une histoire mouvementée. Bâti sur des terres marécageuses asséchées au 17e siècle, Fort-de-France fut victime d’inondations, de cyclones, de séismes et du grand incendie de 1891. Les maisons étant alors majoritairement construites en bois, on comprend qu’il reste aujourd’hui peu d’édifices antérieurs à la fin du 19e siècle.

Pas particulièrement belle, la cité possède cependant un charme suranné et quelques monuments remarquables, comme la cathédrale Saint-Louis, de style roman byzantin (1895).

Conçue pour résister à toutes les catastrophes, elle fut dotée d’une belle ossature métallique par l’architecte Pierre-Henri Picq. Il est aussi l’auteur de la bibliothèque Schœlcher, dont la façade délicatement ouvragée est surmontée d’une coupole de style Eiffel.

Devant elle s’étend la place de la Savane, vaste esplanade plantée de palmiers, où l’on découvre une statue de Joséphine de Beauharnais, décapitée en 1991 par un commando reprochant à la célèbre Créole d’avoir encouragé son époux Napoléon à rétablir l’esclavage en 1802. Il y avait là, en effet, de quoi perdre la tête…

Au bout de la place, face à la mer, se dresse le fort Saint-Louis, l’ancien fort Royal qui fut le théâtre de batailles entre la France et la Hollande en 1674, avant d’être achevé en 1703. Il est aujourd’hui occupé par la Marine nationale.

Marché de Fort-de-France © Olivia Le Sidaner

Se balader dans le centre de Fort-de-France est aussi l’occasion de goûter à l’ambiance de la ville, à la vie quotidienne de ses rues commerçantes où s’alignent notamment des magasins de tissus et de vêtements.

Devant certaines boutiques, des « crieurs » à la voix puissante haranguent le chaland. Au pied de l’élégant bâtiment qui abritait autrefois le magasin Printemps, rue Antoine-Siger, il est difficile de ne pas craquer devant les stands de nougat pays, noix de cajou et autres friandises sucrées.

Enfin, passage obligé au grand marché couvert. On y grignote des mets locaux, et l’on admire les étals colorés de légumes et de fruits exotiques : pomme cannelle, différentes espèces de bananes (figue-pomme, frécinette), ou encore la groseille-pays, quand c’est la saison (avant Noël).

D’autres marchands vendent des épices (colombo, curry, massalé, sel Caraïbes…), de l’artisanat, des confitures et du miel, sans oublier le rhum, sous forme de punch aromatisé (coco, passion…) et le fameux bois bandé, « punch aphrodisiaque » qui, si l’on en croit la pancarte affichée sur le stand de Sissi, « redresse zizi et clicli »… Si, si !

Les terres du Nord de la Martinique

Les terres du Nord de la Martinique
Sacré-Cœur de Balata © jsbpics - stock.adobe.com

En empruntant la N3 vers le Nord, on plonge au cœur du vert. En chemin, on croit avoir la berlue en apercevant une église ressemblant furieusement au Sacré-Cœur de Montmartre. Et pour cause : le Sacré-Cœur de Balata en est la réplique miniature ! Ne pas hésiter à s’y arrêter, ne serait-ce que pour la vue panoramique que l’on a depuis l’esplanade.

Plus loin, on visite le jardin botanique de Balata, créé en 1982 par Jean-Philippe Thoze, horticulteur et paysagiste passionné qui a rassemblé autour de la maison créole plus de 3 000 essences tropicales, collectées durant ses voyages.

Domaine d’Émeraude © Olivia Le Sidaner

Puis, direction le Domaine d’Émeraude, serti au creux de pitons recouverts d’une végétation dense et conçu par le parc naturel régional de la Martinique. Dans le grand jardin, on découvre une riche collection de plantes, liées à l’histoire des hommes : la vanille, si difficile à cultiver, le balata, arbre de sinistre mémoire puisqu’on y pendait jadis les esclaves rebelles, le roucou, dont les Indiens utilisaient les graines rouges pour se protéger du soleil…

Près d’une case créole, on trouve un jardin de plantes médicinales, puis, plus loin, un agréable sentier aménagé dans la forêt. Une expo retrace aussi l’histoire du peuplement de la Martinique, tandis que l’espace muséal présente de manière ludique la géologie de l’île, sa biodiversité, son climat.

Enfin, dans la boutique, c’est le savoir-faire local qui est mis à l’honneur à travers les produits du cru : miel, Shrubb (punch aux écorces d'agrumes), sirop batterie, cosmétiques, chapeaux traditionnels, sans oublier les confitures des sœurs bénédictines du monastère de Sainte-Marie-des-Anges, à se pâmer !

Saint-Pierre, la cité déchue de Martinique

Saint-Pierre, la cité déchue de Martinique
Saint-Pierre © Olivia Le Sidaner

Elle a bien changé, celle que l’on surnommait autrefois le « petit Paris des Antilles ». Du temps de sa splendeur, Saint-Pierre était une ville florissante, tant culturellement qu’économiquement, avec sa cathédrale, son théâtre, son jardin botanique et ses riches demeures de pierre, avant que ne survienne la catastrophe, en 1902 : l’éruption de la montagne Pelée, qui réduisit la cité à néant, faisant 28 000 victimes. Depuis lors, c’est sa vieille rivale, Fort-de-France, qui a pris l’avantage.

En se promenant dans le bourg, qui a obtenu le label Ville d’art et d’histoire, on découvre les vestiges du théâtre, les ruines de l’ancienne église du Fort, la reconstitution de la Maison de la Bourse – l’ancienne chambre de commerce –, et de modestes maisons colorées quelque peu déglinguées, alignées le long de la plage de sable noir, où sèchent des barques.

Pour le farniente, on lui préférera la longue plage du Carbet, alanguie le long de la mer des Caraïbes et bordée de palmiers, un peu plus au sud.

L’habitation Clément, du rhum à l’art contemporain

L’habitation Clément, du rhum à l’art contemporain
Habitation Clément © Olivia Le Sidaner

Le terme « habitation » désignait autrefois un domaine agricole comprenant les champs et les bâtiments de l’exploitation, mais aussi la maison de maître et les cases des esclaves.

L’une des plus remarquables de l’île est l’habitation Clément, sur la commune du François. Ce vaste domaine (160 ha) est l’un des grands sites touristiques de la Martinique.

Installée sur un morne, la maison coloniale du 18e siècle, classée aux monuments historiques, a été restaurée et remeublée. Dans le vaste jardin planté d’arbres remarquables (figuier maudit, fromagers…), ont été disposées des œuvres d’art. La Fondation Clément mène en effet des actions de mécénat pour valoriser les arts et le patrimoine culturel martiniquais et organise des expositions dans son Centre d’art contemporain, inauguré en 2016. On admire également une belle collection de palmiers (dattier, épineux, royal, glou-glou, bouteille…).

Si la canne à sucre n’est plus broyée ici, l’ancienne distillerie a été conservée et transformée en centre d’interprétation du rhum. Plus loin, l’enivrante boisson vieillit dans des fûts, attendant le bon moment pour être dégustée. Ce que l’on ne manque pas de faire à la fin de la visite…

La mémoire noire de la Martinique

La mémoire noire de la Martinique
Savane des Esclaves © Olivia Le Sidaner

Au sud de Fort-de-France, sur la commune des Trois-Îlets, le douloureux passé de la Martinique ressurgit à la Savane des Esclaves. Mu par le devoir de mémoire, Gilbert Larose a construit ce lieu tout seul, il y a 20 ans. Il y a reconstitué un village amérindien et la rue Case-Nègres, où l’on apprend quel était le mode de vie des esclaves dans les habitations, mais aussi celui des habitants des campagnes après l’abolition de l’esclavage (1848), jusqu’en 1960.

Dans le luxuriant parc de 3 ha, où poussent des plantes médicinales, des fruits et des légumes locaux, sont disposées 20 cases traditionnelles. Passionné par l’histoire, mais aussi par les traditions, les savoir-faire et la nature de son île, le souriant Gilbert est une mine d’informations, qu’il distille avec générosité aux visiteurs curieux de découvrir cette face méconnue de la Martinique.

Plus au sud, sur la commune du Diamant, le mémorial de l’anse Caffard, Cap 110, se dresse face à la mer. Il commémore le naufrage d’un navire négrier illégal dans la baie du Diamant, en avril 1830. La traite des Noirs avait été interdite en France en 1827, mais pas l’esclavage, si bien que le commerce triangulaire continuait à sévir.

Les quinze statues, massives, sont l’œuvre de l’artiste martiniquais Laurent Valère. Elles ont été érigées en 1998 sur le lieu où furent inhumés les Africains retrouvés morts sur le rivage après le naufrage.

De la presqu’île de la Caravelle à Sainte-Marie

De la presqu’île de la Caravelle à Sainte-Marie
Château Dubuc © Olivia Le Sidaner

Au bout de la presqu’île de La Caravelle, se dressent les ruines du château Dubuc, une ancienne habitation sucrière fondée en 1725. Les propriétaires des lieux étaient tristement connus pour se livrer à la contrebande et au trafic d’esclaves, détenus dans des cachots encore visibles dans le grand parc.

Abandonné après le cyclone de 1766, le domaine fait désormais partie de la réserve naturelle de la Caravelle. D’ici, le panorama sur l’océan Atlantique est superbe (tout comme depuis la table d’orientation située près du phare, à 2 km de là).

Partant du château Dubuc, deux circuits permettent d’explorer les écosystèmes de la presqu’île. En optant pour le petit tour (1h30), vous cheminerez à travers la mangrove et la forêt sèche, où vivent des milliers de petits crabes et où se côtoient plusieurs espèces de palétuviers (rouges, noirs, blancs, gris), des gommiers rouges et de dangereux mancenilliers. Si vous avez plus de temps, vous pouvez continuer sur le grand sentier (3h20), qui longe le littoral atlantique.

Plus au nord, la paisible commune rurale de Sainte-Marie veille sur ses traditions, à commencer par le bèlè, mêlant chants, tambour et danse (une Maison du bèlè y a été ouverte en 2003). Ne pas manquer d’aller voir la distillerie Saint-James et son musée du Rhum. Enfin, direction le musée de la Banane, où vous saurez tout sur la première culture agricole de l’île, et conclurez la visite par une agréable balade dans le jardin… planté de bananiers.

Fiche pratique

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Comment y aller et se déplacer ?

- En avion. La Martinique est desservie quotidiennement par Air France, Corsair et Air Caraïbes au départ de Paris.  Trouvez votre billet d’avion

- Sur place, le plus facile pour se déplacer est de louer une voiture. Les routes sont en bon état. Un seul souci : les embouteillages, en particulier autour de Fort-de-France aux heures de pointe. Armez-vous de patience !

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La tradition des Chanté Nwel

Dès la fin de la Toussaint commence la période de l’Avent, et, avec elle, celle des Chanté Nwel, des soirées qui se déroulent partout dans l’île. Un orchestre y joue des musiques de Noël, les cantiques et les ritournelles en créole étant reprises en chœur par toute l’assemblée. Chacun apporte à boire et à manger (jambon de Noël, pâtés, boudins, acras…). Bonnets de père Noël de rigueur, et ambiance conviviale et festive garantie !

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