Haute-Garonne : Saint-Bertrand-de-Comminges, joyau occitan

Haute-Garonne : Saint-Bertrand-de-Comminges, joyau occitan
© Aurélie Michel

Classé parmi les plus beaux villages de France, Saint-Bertrand-de-Comminges se situe au sud du département de la Haute-Garonne, à une centaine de kilomètres de Toulouse. Perché sur son promontoire rocheux, il camoufle derrière ses remparts de jolies maisons à colombages, mais laisse néanmoins surgir une imposante cathédrale : Sainte-Marie. Dans la ville basse, on aperçoit ici et là de mystérieux vestiges, témoins d’une autre cité, qui remonte à l’Antiquité… Saint-Bertrand-de-Comminges cache bien des secrets, enfouis dans 2 000 ans d’histoire. Allons les découvrir !

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La ville haute de Saint-Bertrand-de-Comminges

La ville haute de Saint-Bertrand-de-Comminges
© Aurélie Michel

Saint-Bertrand-de-Comminges se repère de très loin, grâce à son imposante cathédrale que l’on aperçoit des kilomètres à la ronde. Une fois la voiture garée, on crapahute dans les ruelles fleuries de la ville haute, où se dressent de jolies maisons à colombages des 15e et 16e siècles. Il faut notamment jeter un œil à la maison Bridault (16e).

Au départ de la porte principale, la porte Majou, la rue pavée mène droit vers la cathédrale. Nous voilà tout en haut, sur le parvis, face à Sainte-Marie. Quelle prestance ! Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Saint-Bertrand était en effet une étape importante sur la voie du Piémont, voie secondaire de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle abrite les reliques de l'évêque Bertrand-de-l'Isle (1083-1123), canonisé au 13e siècle.

Sa construction remonte au 11e siècle, mais elle fut maintes fois remaniée, à l’époque gothique et à la Renaissance. On admire donc des strates d’époques et de styles variés. De l’époque romane subsistent notamment la tour carrée du clocher et le tympan, mais aussi l’une des galeries du cloître. Ce dernier, l’un des plus beaux des Pyrénées, est ouvert sur l’extérieur, à même la colline. Une vraie splendeur.

La cathédrale Sainte-Marie

La cathédrale Sainte-Marie
© Aurélie Michel

La nef gothique témoigne de l’agrandissement de la cathédrale au 14e siècle. En son centre se déploie l’imposant chœur de stalles sculptées (70 !) tout en bois de chêne. Celui-ci fut construit au 16e siècle, à la Renaissance, afin de séparer la communauté religieuse (les chanoines) des pèlerins de passage, venus prier sur les reliques de Saint-Bertrand.

On aura vraiment vu la cathédrale sous tous ses angles ! Enfin presque : il en reste un, et pas des moindres : celui qui accueille le grand orgue en bois, lui aussi Renaissance. Une disposition unique ! Supporté par 5 colonnes corinthiennes cannelées, il mesure 16 m de hauteur et renferme quelque 3 000 tuyaux… Il joue encore : lors de la messe, mais aussi du célèbre festival du Comminges, qui a lieu tous les ans en juillet, août et septembre.

À la sortie, on pousse la porte du centre d’informations touristique et culturel, installé dans l’ancien couvent des Olivétains (19e s). Il abrite une superbe librairie culturelle (on y trouve notamment de nombreux guides de randonnées) et accueille chaque année une exposition temporaire. Avant d’explorer le reste du village, on s’accorde volontiers une pause en terrasse, sur l’adorable place du Bout du Pont.

Les secrets de la ville basse

Les secrets de la ville basse
© Aurélie Michel

La ville haute a tendance à voler la vedette à la ville basse… Pourtant, on aurait tort de passer à côté. Plus secrète, plus discrète, elle recèle notamment de splendides fermes commingeoises.

C’est aussi là que l’on croise les Commingeois. Ils se livrent volontiers à un brin de causette et ne sont pas avares en bons conseils : un chouette point de vue pour admirer la cathédrale, une bonne adresse pour acheter du fromage… à bon entendeur !

Pour la rejoindre depuis la ville haute, on peut emprunter l’escalier aux 142 marches, près de la porte Cabirole. Sinon, autre solution (notre préférée), emprunter le joli petit chemin qui part de la route principale, près de la porte l’Hyrisson. Il nous y emmène à travers champs (de moutons), nous livrant au passage l’une des plus jolies vues sur la cathédrale Sainte-Marie.

Dans la ville basse, on fait un coucou à Isabelle, la sabotière du village. Dans son atelier baptisé « Les sabots d’Isa », elle fabrique du sur-mesure. Puis on jette un œil à la ferme commingeoise, juste à côté : elle nous dévoile une magnifique façade charpentée et des claustras, caractéristiques. Un peu plus loin, on admire les maisons de la jolie place du Plan. Elle abrite une bonne table, au nom impossible à oublier : la Table de Saint-Bertrand.

Tiens, des bêlements ! C’est le berger qui passe, avec son troupeau de brebis et ses deux chiens. Décidément, la ville basse de Saint-Bertrand nous réserve de bien beaux moments, où le temps semble suspendu.

À pied vers Saint-Just, à Valcabrère

À pied vers Saint-Just, à Valcabrère
© Aurélie Michel

Toujours à pied, on se rend à Saint-Just de Valcabrère, à un kilomètre de la ville basse.

Le coin ne peut d’ailleurs que plaire aux randonneurs. Plusieurs GR passent par ici, et notamment le GR78, chemin du Piémont pyrénéen. Et puis, évidemment, le petit dernier, baptisé l’an dernier : le GR861. Surnommé Via Garona, il relie Toulouse à Saint-Bertrand, en longeant la Garonne (compter 7-10 jours). Ce sentier de 170 km était très fréquenté au 12e siècle par les pèlerins en provenance du Puy-en-Velay, de Conques et de la voie d’Arles.  

La basilique Saint-Just de Valcabrère est, elle aussi, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins s’arrêtaient d’abord ici pour prier sur les reliques de saint Just et saint Pasteur, avant de se rendre à la cathédrale Sainte-Marie.

Cette basilique romane (12e siècle) au beau milieu des prés donne à la campagne des airs de Toscane. En poursuivant légèrement la route, on jouit d’une vue incroyable, à la fois sur la basilique, mais aussi sur l’imposante cathédrale de Saint-Bertrand, qui surgit à l’arrière-plan.

Saint-Just mérite assurément une visite. On s’attarde d’abord devant le portail, au tympan remarquable (on distingue des traces de polychromie), avant de pénétrer à l’intérieur, tout en sobriété. À regarder les murs de plus près, on s’aperçoit vite qu’ils s’apparentent à un vaste patchwork, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Et pour cause : la basilique a été construite à 80 % avec du réemploi antique. Voilà pourquoi on retrouve, ici et là, des dalles de sarcophages, récupérées et redécoupées.

Mais au fait, pourquoi antiques ? Ah oui, on ne vous avait pas dit : bien avant de devenir une cité médiévale, Saint-Bertrand était, il y a 2 000 ans, un haut-lieu de l’Antiquité romaine…

Saint-Bertrand-de-Comminges à l’époque romaine

Saint-Bertrand-de-Comminges à l’époque romaine
© Aurélie Michel

L’importante cité romaine s’étendait sur quelque 30 hectares. Son nom ? Lugdunum Convenarum, le Lyon Convènes. Elle comptait quelque 10 000 habitants (autant qu’à Pompéi !) contre 250 actuellement…

De nombreux vestiges romains sont là pour en témoigner, comme les thermes derrière l’école, le marché, le forum, mais aussi le théâtre, dont on distingue bien les gradins. Il pouvait accueillir 5 000 personnes !

Des fouilles archéologiques ont régulièrement lieu. Cet été, l’université de Lille s’intéressait à un champ près de la basilique Saint-Just, au niveau de l’ancienne nécropole.

Une partie des objets trouvés est visible lors d’expositions temporaires l’été au « musée » archéologique, dans la ville haute (ce n’est pas un musée à proprement parler : en dehors des expositions, il n’est pas ouvert au public). À l’été 2018, il a accueilli une intéressante exposition sur les autels votifs (dons pour remercier une divinité), retrouvés dans la carrière de marbre de Saint-Béat, près de la frontière espagnole.

Le centre d’informations touristiques des Olivétains accueille quant à lui un trophée hispanique en marbre (16-13 avant notre ère), commandé par l’empereur Auguste. Une statue de femme, qui présente des traces de polychromie, retrouvée en 1926 derrière l’école. Fascinant.

Fiche pratique

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Office de tourisme de Haute-Garonne

Comment y aller ?

En voiture : depuis Toulouse, compter environ 1 h 20 (110 km).

En avionaéroport de Toulouse Blagnac  et 1 h 20 de route ; aéroport de Tarbes Lourdes Pyrénées (à 45 min en voiture) ; aéroport de Pau Pyrénées (à 1 h 10 en voiture). Tous trois sont reliés à d’autres aéroports français par HOP ! Air France.

Où dormir ?

Hôtel du Comminges : parvis de la Cathédrale. Face à la cathédrale, un bel hôtel de famille qui a conservé tout son cachet. Doubles 61-69 €.

Où manger ?

- La table de Saint-Bertrand : ville basse, quartier Le Plan, Saint-Bertrand-de-Comminges.  Du bon fait maison, des produits locaux et de saison… voilà une adresse qui nous gâte, dans la ville basse, sur la jolie place du quartier Le Plan. Terrasse ombragée très agréable, aux beaux jours. Service adorable. Menu environ 17 euros.

Texte : Aurélie Michel

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