Bonjour Iza.
Ravi de faire ta connaissance également et merci d’avoir gentiment pris le temps de me répondre. Au fait moi c’est Bertrand. Donc tu dis qu’à Siem Reap, pourtant très touristique, c’est impossible aussi d’ignorer la misère car elle est partout visible… Et c’est donc fort logiquement qu’à PP, il en aille de même voir pire sans doute. Mais “plus concrètement”, tu as déjà donné des exemples, mais dans la rue, c’est genre, tous le monde s’ignore, fait ce qu’il a à faire, il y a une certaine proportions de mendiants par ci par là… Globalement, les gens, ils sont comment, c’est des robots, ils sont souriants, indifférents? Pas plus ni moins que dans n’importe grandes villes de la péninsule indochinoise…
C’est en partie grâce au tourisme que les cambodgiens vivent, selon toi, quels liens ont-ils développé avec eux, les étrangers? Font-ils une différence entre un australien, un malaisien et un français ? Ou c’est juste les même stéréotypes que dans toutes les mégapoles de pays en voie de développement?
Je dois avouer que je suis assez surpris que mon message soit bien passé, sans vouloir être offensant (d’habitude c’est juste pas le cas!) et tu as bien saisi ce qui me tourmentait. J’ai du me relire au moins dix fois, ça a dû jouer aussi… Bref! Donc, oui, je partage ton jugement : on ne peut pas changer son mode de fonctionnement, on peut juste essayer avec les années de tenter d’en maîtriser les subtilités, je suppose… Faut expérimenter, pour finalement mieux se connaître, etc.
Une part de moi redoute donc de partir pour cette contrée pourtant l’autre part, a déjà essayé d’accepter l’imperfection de ce monde, un processus long et j’avoue que certains jours, ça devient juste un p####n de défi métaphysique… bref, tu sais c’est quoi le pire, c’est que je suis même plus indigné, non, je suis résigné maintenant, je suis devenu cynique (depuis mon canapé seulement !) Est-ce que c’est l’étape juste avant de devenir comme toi, peut-être bien ou j’ai mal compris… Connaître le pays, le comprendre, je crois pas que ça ne me soit nécessaire, le cambodge a ses spécificités c’est évident, j’ai étudié ce pays de loin, mais en définitive c’est toujours le même cirque : le monde est une sorte de gigantesque festival de théâtre de guignol où il y aurait 196 troupes de marionnettistes (un par pays) et les gens ben soit ils font parti des spectateurs fidèles soit pas…
Néanmoins, je suis impressionné par ce pays, de ce que j’en connais, c’est un pays qui m’inspire, riche en histoire, etc. Je pourrais continuer la liste mais je m’égarerai du sujet de ce post… Quoi que, les expériences que tu as pu accumulé en la matière me serait certainement précieuse…
Alors est-ce que je suis prêt ou pas, je le saurais qu’en y allant mais mon instinct me dis “non” et mon intuition me dis de le faire. Quel b##del dans ma tête… Je peux vous dire à toi qui me lit, à vous qui me lisez peut-être, que c’est vraiment un p####n de handicap, cette hypersensibilité, elle ne sert à rien, y en a qui sont doué en math, y en qui sont doué dans un sport mais ce don là, cette aptitude là, c’est juste un fardeau qui vous fait voir le monde avec des lunettes sombres… Oh biensur, chacun son fardeau, faut relativiser, etc. Et pour cause, ce genre d’élan d’apitoiement sur soi frôle l’indécence vu ce que certaines populations du monde traversent et Dieu sait que j’en ai été témoin…
Quoi qu’il en soit, je suis ravi que, toi, tu es pu trouver une sorte d’équilibre. Je ne te connais pas, je ne sais pas depuis combien de temps tu y vis et surtout si tous les conseils que tu donnes marche sur toi finalement. Mais c’est sans doute la seule démarche à adopter si je veux être capable un jour de m’ouvrir au monde. Après tout, on ne peut pas sauver toutes les étoiles de mer échouées sur les plages du monde mais pour chacune qu’on croisera et qu’on remettra dans l’eau, pour elles, ça changera tout… Ou dans le même style, comme disait Gandhi : “Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.” Encore une fois, je m’égare.
A propos des mésaventures de ton ami Belge (au passage, “allez la Belgique!”), c’est assez inquiétant. D’autant plus que la réussite de mon séjour est basé là-dessus. Je cherche toujours à me renseigner davantage sur ce club où je suis sensé allé mais étant donné qu’il m’a été suggéré par M. MEAM Sisara (Président de la Fédération des art martiaux khmers), j’aime à croire que je n’ai pas à m’inquiéter à propos de l’enseignement qui sera proposé dans ce club. Néanmoins, si tu as la possibilité d’en savoir plus ou voir même simplement si tu peux me donner par mp (je sais pas si c’est possible ici) son adresse email, ça me serait sûrement très utile…
Concernant ma solitude relative ajouté au désoeuvrement, toute cet ensemble risque de me créer un terrain où je serai forcément tenté par des femmes, j’en suis conscient. Mais à ce niveau là, je ne crois pas être trop vulnérable, j’ai l’habitude de l’inversement des rôles proie/prédateur (passez moi l’expression svp), je parle évidemment en ce qui me concerne car je n’ignore pas que pour une proportion relativement importante de touristes, ces rôles là, ne sont pas du tout inversé… Ne parlons pas de ceux-là… Par expérience, je connais que trop bien ce genre de rapports, ça m’a plu au début mais c’est épuisant et j’avais de l peine pour elle finalement (évidemment !) mais j’ai appris à gérer ça, il a bien fallu…
Cette expression “Coeur d’artichaud”, je la connaissais de nom mais j’avoue que, jusqu’à ce que j’en cherche la signification, j’ignorais le vrai sens de cette expression. Et à 33 ans, je ne crois pas avoir jamais été amoureux. Pour moi, avant de me considérer, comme un être pensant, je me considère avant tout comme un être vivant, un animal qui a conscience de lui-même. Et pour moi, l’amour est un concept, au mieux, sorti de l’imagination d’un de ses pieux troubadours du moyen-âge pour donner du courage aux soldats et à leurs épouses. On tombe amoureux comme on tombe malade, c’est une pathologie, un cocktail d’obsession, de masochisme et d’héroine ! C’est juste de la bio-chimie pour moi mais bon, ça à l’air cool donc pourquoi pas après tout, c’est une expérience, c’est THE experience ! Comment ne pas céder à la pression social, comment ne pas finir par y croire, c’est une question de temps avant que je ne devienne comme les autres je suppose. C’est juste que, statistiquement, ça semble juste hyper-aléatoire donc moi le loto, j’ai pas la patience d’y jouer… Et allez, je me suis encore bien égaré cette fois. Mais c’est la dernière.
En résumé, le conseil à suivre serait et là, je te citerai :
" je pense que tu devras prendre sur toi si tu veux que ton séjour se passe bien mais renseigne toi bien avant de venir à propos de l’école de boxe"
Tout est dit là, c’était pas la peine d’en faire tout un roman. Désolé pour les digressions. Au plaisir de te lire Iza.