Arrivés un samedi midi à l’aéroport de Tel-Aviv, nous avons sauté dans un sherouk pour Jérusalem (seul transport en commun en fonctionnement pendant le shabbat). Un peu d’attente le temps que les 10 places du mini bus soient occupées, et nous voilà en route. 45 minutes plus tard, on débarque à hauteur du marché. L’ambiance est un peu surréaliste - tous les magasins sont fermés, le tram ne roule pas, très peu d’habitants sont de sortie. On passe déposer nos bagages au Jérusalem Hostel - un bâtiment un peu decati mais très charmant de la Jaffa Road.
On est venus ici (aussi) pour le houmous, alors notre première étape est Lina, un petit restaurant connu pour servir le meilleur de Jérusalem, à la lisière des quartiers chrétien et musulman de la vieille ville. Dès les premiers pas à l’intérieur des vieux remparts, l’ambiance change. Commerces ouverts, odeurs de nourriture, discussions animées: le shabbat n’a pas cours ici. Lina remplit ses promesses: si le décor est quelconque et les serveurs toute en retenue, le houmous est à tomber.
Requinqués, nous voilà en route pour le Mont des Oliviers - les églises (chrétiennes) y sont ouvertes même le samedi. Pour y arriver, on emprunte la Via Dolorosa, parsemée des stations du calvaire du Christ. Une fois la porte des Lions franchie, on aperçoit les premières églises. Beaucoup de touristes en grappes se pressent pour les visiter, on se contente d’en admirer les façades pour éviter la foule. Un bus monte au sommet, mais nous optons pour l’option marche. Sous un soleil de fin d’après-midi, on longe le magnifique cimetière juif et on découvre face à nous le Dôme de l’Esplanade des Mosquées. Si le lever du soleil doit offrir une vision plus belle encore, on se satisfait largement de ce qu’on découvre aujourd’hui.
Le soleil se couche tôt en cette fin octobre, alors on remet le cap vers la vieille ville. Au hasard du dédale de rues, on se retrouve au pied du Mur des Lamentations. Chacun de son côté, on observe femmes et hommes réciter la Torah en silence, animés par un léger mouvement de balancier. Croyants ou non, l’ambiance de l’endroit prend aux tripes. On file ensuite boire une bière chez Versavee, à quelques encablures de la porte de Jaffa. L’ambiance est cool, à mi chemin entre l’auberge de jeunesse et le bar branché.
Deux bières plus tard, on met le cap pour Barood pour le souper. Dans une petite ruelle sympa qui relie Jaffa street à la place des bars, on se régale de plats frais et typiques. Ce n’est pas donné ni super copieux, mais on passe un très bon moment.
Le dimanche matin, debouts à l’aube ou presque pour aller visiter l’esplanade des Mosquées. 1h30 de file plus tard, on accède à cet endroit immense d’un calme absolu. Un merveilleux souvenir. Sortie par le souk et thé à la menthe avant de se diriger vers l’église du Saint-Sepulcre. Des trois hauts lieux religieux visités, ce sera celui qui nous aura le moins marqués - est-ce la foule, l’habitude plus grande des églises? On ne traîne pas. Avant de quitter la vieille ville pour aujourd’hui, on file se perdre sur les toits grâce à l’escalier métallique au croisement des rues St Mark et Habbad. Si la vue n’est pas spectaculaire, l’ambiance qu’on perçoit sous ses pieds vaut largement le coup. Le chant du muezzin et le bruit des cloches s’entremêlent, c’est assez magique.
Après un super repas chez Rahamou, dans une ruelle du marché, on saute dans le tram en direction du musée Yad Vashem. Après 10 minutes de marche, on pénètre dans le musée de l’histoire de l’Holocauste. Triangulaire, il s’avance vers les plaines israéliennes. A l’intérieur, on passe des prémices du nazisme à l’établissement des survivants en Israël. En 1h30, l’angoisse monte, les images se font de plus en plus dures à supporter - un coup de poing dans le ventre. L’arrivée sur la terrasse est salutaire - le soleil, le ciel bleu et le silence pour se remettre. On fait un détour par le Mémorial aux Enfants - deuxième coup de poing - avant de reprendre le tram vers le centre-ville.
De retour à l’hôtel, on profite des derniers rayons de soleil sur le rooftop avant de filer prendre l’apéro. Pour le souper, on mise sur Houmous Ben Sira. Dans l’assiette, du houmous donc, mais aussi de delicieux falafels faits minute. Le tout accompagné par une bière artisanale, dans un cadre très chaleureux et à prix démocratiques, on signe!
Lundi, on a décidé de mettre le cap sur la Mer Morte. Notre guide préféré renseigne la plagr de Ein Gedi, mais un check sur internet nous permet de constater qu’elle a fermé très récemment suite à des éboulements. On vise donc Ein Bokek, 30km plus au sud. 2h de bus - très confortable, ponctuel et doté du wifi - et nous voilà en pleine oasis. Grands hôtels et minimarkets russes bordent la plage, pas vraiment très sauvage! L’avantage, c’est que la plage est en sable - pas besoin de tongs comme ailleurs autour de la Mer Morte. Vu la chaleur, la séance de bronzage est rapidement interrompue par un plongeon. Comme prévu, on flotte! L’eau est vraiment huileuse, la sensation est très particulière. On s’offre une petite séance photos avec notre guide préféré à la main avant de mettre le cap vers Masada.
Une demi-heure de bus plus tard, nous voilà au pied du téléphérique qui monte à la forteresse. Des courageux le font à pied, mais la chaleur et le timing nous en dissuadent. Au sommet, la vue est à tomber. Paysage désertique, mer turquoise, reliefs grandcanyonesques… Le tout au milieu de ruines assez impressionnantes. On déambule une heure sous le soleil avant d’entamer la descente et de sauter dans le bus retour vers Jérusalem.
Pour l’apéro, on mise sur Carves, un bistrot du quartier du marché. Excellents cocktails, ambiance jeune et cool, on adore. Direction l’autre côté de Jaffa street pour le repas: The Eucalyptus nous attend, au milieu de The Artist Colony. Pour cette dernière soirée à Jérusalem, on s’offre le menu dégustation (72€). En 12 étapes, un voyage fou à travers la cuisine israélienne et irakienne (pays d’origine du chef, qui vient tailler une bavette à chaque table), teintées d’Italie (le chef est un des représentants du mouvement Slow Food) et de bien d’autres influences. On en ressort comblés, comme de ces 72h dans la ville. A bientôt!