La Crète par Alain Pallier
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Alain, rédacteur au Routard, nous livre ses impressions sur la Crète où il s’est rendu récemment.
Alain a longtemps été lecteur du Routard, qui l’accompagnait toujours pendant ses vacances d’enseignant. Après un premier contact, à la suite d’un courrier de lecteur, la direction l’a sollicité pour quitter le chemin de l’enseignement. Il a alors trouvé son bonheur sur les routes buissonnières en devenant rédacteur, responsable de titres. Avec, comme terres de prédilection, le pourtour méditerranéen et l’Afrique.
En quoi cette destination est-elle unique ?
Un peu à la manière de la Corse, la Crète est une sorte de continent miniature qui offre à peu près tout ce dont on peut rêver dans le bassin méditerranéen. Une fois sur place, on ne se sent pas du tout sur une île. La Crète présente une grande variété de paysages spectaculaires : fières montagnes qui plongent dans la mer, gorges spectaculaires, cascades… Mais surtout c’est un territoire qui a une âme et a gardé ses coutumes ancestrales (voir un mariage crétois permet de s’en convaincre !).
Une activité à pratiquer ?
La géologie fait que de très nombreuses gorges entaillent profondément le sol crétois, dont les plus connues sont celles de Samaria, également les plus longues d’Europe. Particularité : on part à 1230 m d’altitude et on descend jusqu’à un village du littoral sans aucun accès routier, d’où l’on repart donc en bateau, une fois la rando terminée, à moins qu’on ne préfère s’y poser un peu et y séjourner. Pour ceux qui trouveraient ces gorges un peu longues, ou trop fréquentées (inutile de le cacher, en été, il y a du monde), il en existe d’autres moins célèbres, moins spectaculaires mais tout aussi impressionnantes et… moins difficiles.
Un moment à partager ?
Une fête de village au son de la lyra. Cet instrument à cordes à la sonorité orientale, quasi unique en Grèce (on en joue aussi dans une ou deux îles du Dodécanèse mais pas ailleurs) rythme les festivités, nombreuses sur l’île. Qui dit musique dit danse et les danses crétoises, où les hommes vêtus de noir font des bonds étonnants, sont très différentes de ce que l’on peut voir dans le reste de la Grèce. Ces fêtes nécessitent une certaine endurance, elles durent une bonne partie de la nuit, le raki (l’eau-de-vie locale) coule à flots et les participants, jusqu’aux plus âgés, semblent animés d’une incroyable énergie.
Un livre à emporter avec soi ?
Il y a le choix. Sans doute un roman de Nikos Kazantzaki, l’auteur le plus connu et le plus emblématique de l’île. Il n’y a pas meilleur auteur pour comprendre ce qu’est véritablement l’âme crétoise. Par exemple La Liberté ou la Mort, retraçant une des innombrables révoltes crétoises contre les Ottomans ou bien Alexis Zorbas, qu’on connaît principalement par le film qui en a été tiré. Ou pour ceux qui préfèrent le penseur au romancier, lire Rapport au Gréco, retraçant le parcours intellectuel de Kazantzaki.
Un souvenir à rapporter ?
Pas vraiment un « souvenir » mais un produit. La Crète est une île où poussent de nombreux caroubiers. On en récolte le fruit, sous forme de gousses. Sans gluten, succédané du cacao (pauvre en matières grasses), la poudre de caroube est devenue un produit star qui rencontre un succès grandissant, à tel point qu’on en parle désormais comme de « l’or noir » de la Crète. On la trouve dans de nombreuses boutiques.
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