Impossible de voyager en Sardaigne sans faire la découverte de Sassari. Cette ville authentique vous réserve de belles surprises. Parmi les visites incontournables :
- La ville médiévale : de taille respectable, elle est circonscrite d’un côté par le corso Margherita et de l’autre par le corso della Trinità (avec le rempart de ville). Jadis entourée d’une enceinte dont il subsiste quelques vestiges. L’épine dorsale en est le corso Vittorio Emanuele II, avec 2 pittoresques rues qui lui sont parallèles : la via Turritana (qui part de la via Brigata Sassari) et la via Lamarmora (qui part de la via al Carmine) ;
- Duomo di San Nicola : élevé au XIIIe s, il a subi de nombreuses transformations et agrandissements au fil des siècles. Sublime façade sculptée baroque du XVIIIe s, festival d’ornements végétaux, frises, fleurs, chérubins... Dans des niches, les 3 saints martyrs de Porto Torres (Gavino, Proto et Gianuario) et, au-dessus, saint Nicolas. Le clocher octogonal date de 1756. L’intérieur, en revanche, se révèle décevant. On y retrouve le même côté hybride, avec arches romanes et voûte gothique, quelques tableaux des XIVe-XVIIe s dans les chapelles latérales et de riches retables baroques ;
- Pinacoteca nazionale di Sassari : installé dans le 1er collège jésuite de Sardaigne construit à la fin du XVIIe s, ce musée à l’ancienne mode ne contient pas de chef-d’œuvre d’envergure, mais seulement des toiles de peintres moins renommés (du XVe au XXe s), quoique souvent tout aussi talentueux, parmi lesquels une belle brochette d’artistes sardes. Le rez-de-chaussée présente des objets, sculptures et peintures allant du Moyen Âge à la Renaissance. Le 1er étage est consacré aux peintures des XVIIe et XVIIIe s, présentées par thèmes (paysage, nature morte, portrait...). Enfin, le 2d étage s’attache aux XIXe et XXe s, avec des salles dédiées à Giovanni Marghinotti (dont de nombreux portraits), Giuseppe Biasi, Carmelo Floris ou encore Antonio Ballero. Expos temporaires également ;
- Chiesa di Santa Maria di Betlem : la plus importante église après le duomo. Fondée au début du XIIIe s par les Bénédictins, puis les Franciscains leur succédèrent. Architecture extérieure assez hybride tant les modifications et ajouts furent nombreux. Des origines ne subsiste que la sobre façade. Petite curiosité, le campanile rond évoquant... un minaret ! À l’intérieur, le style gothique original est noyé sous un décor baroque chargé en statues ! À noter, la richesse des autels latéraux en bois ciselé doré (particulièrement celui de saint Antoine de Padoue), croulant sous un décor végétal touffu. Seule la cappella dei Muratori, toute simple, présente encore son style gothique d’origine. Dans cette église sont entreposés les énormes chandeliers portés lors de la célèbre festa dei Candelieri ;
- Fontana di Rosello : superbe fontaine de 1606 bâtie au-dessus d’une source par des Génois amoureux du style Renaissance. Elle demeure pour les habitants l’un des symboles de la ville car on avait l’habitude de traverser tout Sassari pour recueillir, par ses nombreuses petites gueules de lion, l’eau la plus pure qui soit. Après, ne reste plus qu’à remonter le corso della Trinità pour rendre visite à la portion de muraille (XIIIe s) la plus longue de la ville ;
- Piazza d’Italia : le soir, c’est peut-être l’une des plus belles places de Sardaigne ! Au centre, la statue de Vittorio Emanuele II (l’air bougon, sans doute à cause des herbes folles qui poussent à ses pieds). Dominée par le palazzo della Provincia, construit à partir de 1873 dans un style néoclassique dont la monumentalité ne rompt pourtant pas l’harmonie du site. De l’autre côté de la place s’élève le palazzo Giordano, construit en 1878 dans le style néogothique et qui héberge désormais le siège d’une banque sarde.
