Capri, sous le soleil du golfe de Naples

Capri, sous le soleil du golfe de Naples
Monte Solaro © Sergii Figurnyi - stock.adobe.com

À 30 minutes de ferry de Positano, 50 de Naples, c’est un caillou de calcaire de six kilomètres sur trois qui magnétise, depuis les années 1950, toute la jet set européenne et américaine. Nous, pauvres mortels, on hésite toujours avant d’aller à Capri. Trop bondée (l’île compterait un peu plus de 7 000 résidents permanents mais accueillerait près de 10 000 touristes par jour en été), trop chère, trop snob, trop d’attente pour entrer (en payant) dans la Grotta Azzurra…

Et pourtant, à quelques mètres de Capri-ville et des boutiques de luxe de la rue Camerelle, en osant certains chemins de traverse ou sentiers de randonnée, l’île se met soudainement à respirer, offrant à ceux qui osent l’aventure de somptueux panoramas sur ses 17 km de côtes, ses eaux turquoise et ses trois stacks-stars qui déchirent la mer Tyrrhénienne, les fameux Faraglioni di Capri.

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Capri-ville, passeggiata chic

Capri-ville, passeggiata chic
Marina Grande - Capri © Roman Babakin - stock.adobe.com

Commencer par Capri-ville, à l’est, a de quoi inquiéter. Cafés surpeuplés, amoureux sur leur 31 qui traquent la bonne lumière, brouhaha permanent même si son centre reste interdit aux voitures et scooters.

Pour ceux qui n’auraient pas loué de deux-roues en sortant du ferry, le funiculaire (2 € l’aller) pourra vous élever de la Marina Grande à la place Umberto I (appelée aussi Piazzetta), d’où vous aurez une superbe vue.

La via Camerelle, avec ses maisons blanches, ses murs palissés de bougainvilliers et ses boutiques de luxe reste un incontournable. Capri-ville est le point de départ des balades menant à la villa Jovis, à l’Arco Naturale ou aux jardins d’Auguste.

Anacapri, village avec vue sur le golfe de Naples

Anacapri, village avec vue sur le golfe de Naples
Monte Solaro © neirfy - stock.adobe.com

Anacapri, l’autre « grande » ville de l’île, se situe au nord-ouest. Bien moins rutilante, elle ne doit pas être négligée pour autant. Arpentez sa rue principale, la via Giuseppe Orlandi, arrêtez-vous devant ses maisons blanches et la Casa Rossa (rouge donc), construite à la fin du 19e siècle dans le style éclectique, mélangeant colonnes classiques, fenêtres mauresques et crénelage plus oriental.

À quelques mètres, poussez la porte de la chiesa di San Michele Arcangelo (2 €), typique de l’art napolitain du 18e s. À l’intérieur, surprise, un pavement de majoliques représentant l’Eden, juste avant qu’Adam et Ève ne gâchent tout. Montez à l’étage pour profiter de l’œuvre dans son ensemble. L’autre église, Santa Sofia, a moins de charme, mais sa façade proprette a fière allure. Le quartier attenant, nommé le boffe d’après ses habitations en voûtes en berceau, mérite de s’y attarder.

C’est d’Anacapri, piazza Vittoria, qu’on accède en télésiège (Seggiovia di Monte Solaro, 9 € l’aller simple, 12 € l’aller/retour) au mont Solaro, le point culminant de l’île (589 m), en une quinzaine de minutes. Pour les plus sportifs, l’ascension peut se faire à pied par la via Monte Solaro, comptez une petite heure et une récompense, l’ermitage de Santa Maria a Cetrella qui offre de beaux points de vue sur le vallon du même nom.

Les sentiers pédestres : Capri à pied

Les sentiers pédestres : Capri à pied
Arco Naturale © Florent Oumehdi

Certes, ça peut grimper. Certes, il fait chaud. Certes, certes, certes… Sauf que voilà. Il suffit parfois de s’écarter de quelques mètres de la rue Camerelle pour avoir une paix royale. Et de s’écarter de quelques kilomètres pour en prendre plein les mirettes.

La passeggiata del Pizzolungo vous permettra de découvrir le sud-est de l’île. Elle part de la Piazzetta de Capri-ville, crochète par l’Arco Naturale, superbe arche calcaire de 18 m de hauteur (une ancienne grotte qui s’est affaissée) qui ouvre sur un paysage de roman d’aventures et de teintes bleu céleste et mers du sud. Profitez-en pour siroter un verre au bar-restaurant le Grottelle (c’est cher).

Direction ensuite la grotta di Matermania (ne vous étonnez pas de trouver d’autres orthographes, Matormania, Matromania) après avoir descendu quelques marches bien raides. Puis cap sur le Capo Masullo, l’iconique Villa Malaparte (qui ne se visite pas) tout de rouge vêtue, ses escaliers en pyramide inversée et son toit-terrasse sur lequel Brigitte Bardot bronze, moins vêtue elle, dans « Le Mépris » de Jean-Luc Godard, un bouquin pour seul couvre-fesses. Elle est le chef-d’œuvre de l’architecte Adalberto Libera qui, à la demande de l’écrivain Curzio Malaparte, réussit à faire tenir ce rectangle de pierre de 54 m de long et 10 de large sur un promontoire rocailleux, 32 m au-dessus de la mer.

Une fois la villa (pas Brigitte) scrutée sous toutes ses coutures, les Faraglioni dépassés, vous finirez au belvédère de Tragara et sa vue imprenable sur la Marina Piccola pour revenir à Capri-ville.

Faraglioni © janoka82 - stock.adobe.com

Le chemin du Passetiello (sentier difficile, à ne pas mettre sous les pieds de tout le monde), cet ancien parcours qu’empruntaient les muletiers, débute à Capri, au bar Due Golfi, pour finir à Anacapri en passant par le mont Solaro. Comptez cinq bonnes heures pour l’ensemble du périple que vous pourrez écourter de moitié en prenant le télésiège au mont Solaro. Surtout pour les amoureux de grimpette et de maquis méditerranéen (châtaigners, chênes verts, pins noirs), mais les tableaux sur la vallée de Cetrella et l’Anginola, sur les Faraglioni et la Marina Piccola ne sont pas en reste.

Le chemin des fortins (sentiero dei Fortini), de la Punta Carena (allez faire un plouf à la Lido del Faro, pas une plage de sable fin mais un bain rafraîchissant) à la Punta dell’Arcera, est un sentier balayant l’ouest de l’île. On traque les anciens fortins, construits dans la pierre entre les 9e et 15e siècles, remodelés par les Anglais et les Français pendant les conquêtes napoléoniennes. Et sur les trois heures de balade, on a l’embarras du choix entre ceux de Pino, de Mesola de forme semi-circulaire sur la punta de Campetiello ou d’Orrico sur la punta del Miglio.

Escalier phénicien © EugeS - stock.adobe.com

Même s’il n’a rien de phénicien, puisqu’il serait le travail des Grecs, l’escalier phénicien et ses 921 marches (dont certaines sont sculptées dans la roche) relie, en une heure, la Marina Grande à la Villa San Michele. Ce chemin vous permettra d’apprécier la richesse florale de l’île. Dans votre ascension, vous traverserez la Porta della Differenzia, symbole de l’ancienne rivalité entre les différentes communes de Capri.

Les villas et jardins de Capri

Les villas et jardins de Capri
Via Krupp © Florent Oumehdi

Commençons, à 5 min à pied du centre de Capri-ville, par les incontournables jardins d’Auguste (1 €) qui, outre les vues bien dégagées qu’ils offrent sur le littoral, permettent surtout d’accéder à la sinueuse, calligraphique et fichtrement photogénique via Krupp, construite entre 1900 et 1902 pour l’industriel allemand (très barré dans son genre) Friedrich Alfred Krupp. Elle tortille entre Certosa di San Giacomo (chartreuse Saint-Jacques de Capri) et la Marina Piccola.

Pas connu pour faire dans la dentelle, l’empereur Tibère, qui y aurait piloté l’empire romain de 27 à 37 après J.-C., aimait balancer du haut de sa luxueuse villa Jovis (6 €) ses récalcitrants. La villa, bien conservée, était divisée en quatre zones, le quartier des serviteurs, celui de l’empereur, les thermes et la salle du trône. Même à l’état de ruines, la construction transpire la mégalomanie.

Villa San Michele © Francesco Bonino - stock.adobe.com

Autre résidence construite par Tibère (il en aurait fait bâtir 12 à Capri. Quand on aime…), pas très loin de la grotte bleue, la villa di Damecuta, cernée de pins, est bien moins pimpante que sa sœurette Jovis, elle qui a souffert de l’éruption du Vésuve de 79 et d’adjonctions tardives. Ne lui reste plus grand-chose, si ce n’est son horizon sur la baie de Naples et Ischia.

La villa San Michele (qui abrite le musée Axel Munthe), tout au bout de l’escalier phénicien, est le bijou offert à l’île par l’écrivain et médecin suédois Axel Munthe (auteur de L’histoire de San Michele) qui en était gaga et fit tout pour protéger les oiseaux migrateurs du mont Barbarossa. Jolie promenade sous un treillage végétal, jardin panoramique du plus bel effet (10 €) et sphinx pensif qui contemple la baie de Sorrente.

Enfin la villa Lysis (ou villa Fersen), pas très loin de la villa Jovis, constitue une parenthèse architecturale romantique.

Fiche pratique

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Adresses

Il Tramonto : via Migliera, 30/b. Doubles 60-170 € ; familiales. B & B de 4 chambres superbement situé en surplomb d’Anacapri, avec la mer en fond de tableau, le tout dans un joli jardin.

Hotel Villa Krupp : viale Matteotti, 12.  Congés : fin oct-début avr. Doubles 170-220 €. Dans une pinède, belle villa blanche accrochée à la colline en face des Faraglioni, offrant un splendide point de vue. Chambres très agréables et bien meublées pour cette adresse chic.

Il Solitario : via Orlandi, 96, à Anacapri. Repas env 30 €. Une trattoria accueillante et bien cachée qui propose les classiques italiens et caprésiens à la carte. Ici, tout est fait maison avec un bon rapport qualité-prix pour l’île.

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Texte : Florent Oumehdi

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