À des années-lumière de la quiétude des temples de Bagan, voici un événement...
Aung San Suu Kyi, la Dame libre de Birmanie
La Dame emprisonnée
Le prix Nobel de la Paix
Le vol des élections de 1990 isole encore un peu plus la Birmanie, mais les militaires au pouvoir font mine d’ignorer les réactions de plus en plus négatives des États étrangers et des organisations internationales prônant les droits de l’homme. Les militaires subissent cependant un terrible camouflet lorsque Aung San Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la Paix en 1991.
L’assignation à résidence
Respectueusement surnommée « la Dame » par ses partisans, Aung San Suu Kyi s’est vue proposer de quitter le pays mais a refusé cette offre. Ce faisant, elle représente pour la junte un problème insoluble. Se débarrasser d’elle physiquement aggraverait considérablement l’image des militaires. La contraindre à céder sur ses principes en la maintenant assignée à résidence est la solution qui est finalement choisie. Or, intouchable en raison de sa notoriété, la Dame tient bon.
Afin d’apaiser la communauté internationale et les Birmans, le clan des militaires au pouvoir, qui a porté le général Than Shwe a sa tête en 1992, lance plusieurs projets de constitution qui ne seront jamais concrétisés. Un cessez-le-feu est conclu avec les minorités ethniques. En 1995, les militaires libèrent Aung San Suu Kyi, laquelle se voit néanmoins interdire de recevoir ses enfants et son mari restés en Angleterre. Ce dernier meurt d’un cancer en 1999 sans qu’elle ait pu le revoir.
Briser la résistance de cette opposante demeure un objectif prioritaire. Interdite de meetings, Aung San Suu Kyi ne désarme pas : tous les samedi et dimanche, elle prend la parole à 16 h du portail de son domicile devant une foule attentive. Elle est de nouveau assignée à résidence en 2000 pour deux années.
En 2003, au cours d’un déplacement dans le pays, elle est victime d’une attaque menée par de « mystérieux » hommes armés. Elle en réchappe de justesse, pour être encore une fois incarcérée, le 31 mai, tantôt en prison, tantôt dans sa maison de Rangoon.
C’est de là qu’elle assiste aux manifestations populaires contre les importantes augmentations des prix de l’essence et du gaz de 2007, auxquelles se sont joints des moines bouddhistes. Leur répression discrédite encore un peu plus le régime. L’Europe, la Canada et les Etats-Unis durcissent leurs sanctions économiques contre la Birmanie.
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