Géographie et paysages Jordanie

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Géographie

Géologiquement, la Jordanie est le point de jonction des grandes plaques continentales de l'Eurasie, de l'Afrique et de l'Inde. D'où les fractures que l'on peut y observer, comme celle du golfe d'Aqaba, l'une des plus grandes de l'écorce terrestre (7 000 km), ou cette curiosité bien connue qu'est la mer Morte (à environ 424 m au-dessous du niveau de la mer). Il n'est du coup pas rare que la terre tremble, même si les séismes restent généralement d'amplitude faible.

- À l'ouest, la vallée du Jourdain prend place dans le Ghor, un fossé tectonique prolongé par la mer Morte et la vallée du wadi Araba. Bien arrosée par les pluies, elle possède une végétation quasi tropicale C'ets la principale région agricole du pays.

- Plus à l'est, les plateaux de Transjordanie dominent de près de 1 500 m le fossé tectonique et arrêtent les pluies venant de la Méditerranée. Conséquence : les vallées sont relativement fraîches et arrosées.

- En revanche, encore plus à l'est, les pluies sont rares. Les plateaux s'abaissent doucement vers la dernière région du pays, le désert, qui recouvre plus de 80 % du territoire. Ce désert est avant tout de type rocailleux, même si on peut apercevoir quelques dunes de sable à certains endroits (dans le wadi Rum par exemple).

Environnement

Le problème de l’eau

Un déficit qui s'aggrave

La Jordanie fait partie des 4 pays les plus pauvres en ressource disponible en eau. Parfois, l’été, les citernes au-dessus des habitations sonnent creux, et certaines régions peuvent être privées d’eau pendant plusieurs semaines. Pour faire face à cette pénurie, certaines familles doivent acheter de l’eau à des entreprises privées !
La disponibilité atteint tout juste 145 m3 par an et par habitant (1 000 m3 au niveau mondial), alors que le seuil de pauvreté hydrique est situé à 500 m3 par an et par habitant. Ce net déficit est comblé par la surexploitation des nappes phréatiques et par le pompage des nappes fossiles non renouvelables, notamment celles du Sud qui approvisionnent la « ferme » de Diseh, en plein désert. Et la pluviométrie ne permet pas de compenser, loin de là, la croissance démographique soutenue ces dernières années et à laquelle ont contribué les rapatriés de la guerre du Golfe depuis 1991, les Palestiniens fuyant les conséquences de la 2de Intifada, les réfugiés irakiens à partir de 2003, et environ 758 000 réfugiés syriens enregistrés auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés (officieusement beaucoup plus). Pour ne rien arranger, en 2021, la Jordanie a connu une sécheresse historique : 6 des 17 barrages que compte le pays se sont retrouvés sans la moindre goutte d’eau. Et si seulement ces ressources hydrauliques faisaient l’objet d’une gestion de la demande cohérente ! L’eau disponible revient en majorité à l’agriculture, qui ne représente que 5 % du PIB. Le reste est consacré à la consommation domestique, à l’industrie et au tourisme.
Autre problème majeur : la vétusté du réseau de distribution de l’eau, qui connaît de très importantes pertes, sans oublier sa mauvaise gestion : une eau consommée mais non facturée, du fait du dysfonctionnement des compteurs ou de relevés aléatoires.

Des priorités « stratégiques »

Le maintien d’une agriculture fortement consommatrice d’eau relève d’un choix stratégique en matière d’autosuffisance alimentaire. Pour cet usage, mais aussi pour faire face à la demande d’eau potable toujours croissante dans une région aussi politiquement instable, éviter une dépendance envers les pays voisins constitue une priorité, et l’exploitation des cours d’eau revêt une dimension clairement géopolitique. Les 2 principales rivières sont le Yarmouk, au nord, qui fait office de frontière avec la Syrie avant de se jeter dans le Jourdain qui, lui, sépare la Jordanie d’Israël et de la Cisjordanie. En cela, ce dernier représente un enjeu majeur et fait l’objet d’un article dans les accords de paix de 1994 entre Israël et la Jordanie. L’État israélien a fait du contrôle des ressources hydrauliques une de ses priorités stratégiques : il contrôle ainsi une partie du Yarmouk, avec l’occupation du Golan, et une plus longue partie du Jourdain grâce à sa mainmise sur la Cisjordanie, sans compter les sources qui alimentent le fleuve biblique. Compte tenu des détournements d’eau en amont du fleuve, celui-ci est devenu, entre le lac de Tibériade et la mer Morte, un ruisseau boueux qui s’amenuise au fil des années (certains prédisent même sa disparition). Il charrie les eaux usées de 370 000 riverains et n’alimente plus guère la mer Morte... qui se meurt.
Priorité stratégique donc... Mais pourquoi les besoins n’ont-ils pas été adaptés aux ressources disponibles ? Pourquoi s’obstiner à faire pousser des agrumes ou, pis encore, des bananes, très gourmandes en eau ? Pour faire vivre les habitants de cette région déshéritée, n’y aurait-il pas d’autres cultures possibles ?

Les solutions amorcées

Les politiques semblent avoir pris conscience du problème, face au lobby de l’eau, toujours très fort. Il faut dire que la plupart des ministres y trouvent aussi leur intérêt, puisqu’ils possèdent des exploitations agricoles dans la vallée du Jourdain !
Le ministère de l’Eau et de l’Irrigation a lancé un vaste programme d’investissements. Ainsi, en matière agricole, certaines cultures pourraient être abandonnées au profit d’autres moins consommatrices, l’irrigation optimisée, régulée et surtout alimentée à partir du retraitement des eaux usées. L’idée d’une révision à la hausse de la facturation pour l’eau d’irrigation fait aussi son chemin, quitte à défavoriser les Bédouins et villageois qui profitent de cette gratuité pour cultiver un potager, des arbres fruitiers, et faire profiter famille et voisins d’une petite production locale bon marché. Par ailleurs, le réseau d’Amman a été amélioré.
Signe que les choses bougent, en janvier 2022, l’État jordanien a lancé un plan sur 5 ans pour appuyer les agriculteurs qui s’engagent sur la voie d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement. Il s’agit d’aider les exploitants qui mettent en œuvre des techniques de production plus traditionnelles, en réduisant l’utilisation d’intrants chimiques dont les cours se sont envolés. Pour ceux qui ont déjà franchi le pas, les revenus se sont améliorés, le pari semble concluant.
Grâce à l’aide internationale, plusieurs projets se sont concrétisés ou sont en bonne voie. Le plus ambitieux est le « canal de la Paix », long de 180 km, mais dont le chantier est au point mort. Son objectif : transporter les saumures issues du dessalement de l’eau, de la mer Rouge vers la mer Morte. Un aqueduc relie Diseh (la nappe fossile située près du wadi Ram) à Amman : 325 km de pipelines pour fournir 100 millions de m3 par an. Un projet cofinancé par la France. Une partie de cette eau est acheminée dans les gouvernorats du Nord, les plus peuplés et accueillant le plus de réfugiés syriens. Il s’agit dans ce cas d’eau non renouvelable, et donc d’une solution à moyen terme (durée de vie de l’opération : environ 50 ans !). Toutefois, compte tenu de l’urgence de la situation, ce projet « écologiquement non viable » a reçu le soutien de plusieurs bailleurs de fonds internationaux. Dernier projet en date, la création d’une usine de dessalement de l’eau de mer annoncée pour 2026 près d’Aqaba. L’eau sera envoyée dans le pays grâce à un réseau de canalisations. Problème : ce type d’installation est particulièrement énergivore...

Le défi des énergies renouvelables

Le développement des énergies renouvelables est essentiel pour réduire la très forte dépendance énergétique du pays. Elles devraient représenter 30 % du mix énergétique à l’horizon 2030. Le pays possède évidemment un très fort potentiel en matière de solaire. Même si cette source d’énergie est encore sous-exploitée, les panneaux solaires commencent à fleurir, comme sur le toit de la mosquée Hamdan al-Qara à Amman. La Jordanie envisage de construire un parc photovoltaïque (financé par les Émirats arabes unis) dont une partie de la production alimenterait Israël en échange d’eau potable. L’éolien se développe aussi, à son rythme. Le pays a inauguré son 1er grand parc à Tafilah, à 30 km au nord de Dana, en 2015.

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