La Bolivie, de La Paz aux portes de l’Amazonie
Le baptême des voitures à Copacabana
Le 5 août (et le 2 février), Notre-Dame de Copacabana est fêtée en grande pompe. Les fidèles débarquent de tous les horizons, à pied, à cheval, en bus, en moto, en camion. Devant le sanctuaire, les véhicules, souvent péruviens, se pressent dès l’aube, paralysant la circulation. Chacun s’enturbanne de guirlandes de papier crépon, s’orne de fleurs, d’un haut-de-forme coloré !
Certains chauffeurs ouvrent le capot, l’astiquent, y placent une image mariale, des offrandes. Infatigables, le curé et ses aides baptisent à tour de bras, de leur goupillon, voitures et occupants. Les bouteilles de bière giclent, le liquide sacré infuse les prières et les pétards éclatent.
Sur le bord du lac, face aux pédalos en forme de cygnes et de Donald Duck, les familles fraîchement bénies consultent les yamani — des guérisseurs œuvrant à mi-chemin du christianisme (ils portent la croix) et des traditions des grands Kallawayas (sorciers) Aymaras. Les Boliviens sont plus de 80 % à s’en remettre régulièrement à eux. Les yamani lisent l’avenir dans le plomb fondu et soignent en aidant à rééquilibrer la relation de l’homme avec son milieu.
Les plus volontaires se hissent, péniblement, jusqu’au sommet du Calvario, une colline en pain de sucre qui domine la ville et le lac. Là-haut, dans une odeur d’encens, d’autres yamani attendent. Sur les tables cérémonielles, d’autres offrandes implorent la Vierge d’exécuter d’autres prières : il y a là des taxis, trufis et camions miniatures, de faux dollars par liasses, des maquettes de maison, d’immeuble, de cabinet dentaire…
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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