Phnom Penh : la perle de l’Orient, d’hier et d'aujourd’hui
Des Quatre-Bras au Petit Paris
C'est à une certaine Mme Penh que la capitale du Cambodge doit son nom. Selon la légende, elle aurait construit une colline ("Phnom" en cambodgien) articifielle pour y abriter quatre statues de bronze. Sur cette colline, un temple fut érigé en 1373.
Aujourd’hui, le Wat Phnom s’élève toujours sur le site stratégique de "Chaktomouk" (Quatre-Bras), au confluent de quatre "bras liquides" : le Mékong (amont et aval), la rivière Tonlé Sap, déversoir du grand lac nourricier du pays, et le Bassac, l’un des bras du Mékong, coulant vers un même delta.
Chassée d’Angkor par les Thaïs, la cour royale s’installe à ce carrefour stratégique au XVe siècle. En 1834, elle est à nouveau frappée par l’armée siamoise qui détruit la ville. Quand le siège du protectorat français s’y établit, en 1863, Phnom Penh compte à peine 10 000 habitants.
Les Français rêvent d’y établir Hong-Kong-sur-Mékong, mais Saigon est choisie comme capitale de l’Indochine et la voie fluviale vers l’Empire du Milieu s’avère impraticable. Profitant de la présence royale et du protectorat, Phnom Penh s’épanouit pourtant et sa population augmente rapidement.
La Grand’rue (le quai Sisowath) et les quartiers "ethniques" apparaissent, ainsi que la concession française, entre le Wat Phnom et la rivière. Comme ailleurs dans la région, les "compartiments chinois" (shop-houses) imposent leur pragmatisme : commerces au rez-de-chaussée, passages sous arcade et logements aux étages.
À la fin du XIXe s., l’administrateur De Verneville conçoit un plan d’urbanisme moderne, quadrillé d’avenues arborées et de canaux. Il dessine également l’emblématique place de la Poste. Père du style indochinois illustré par ses nombreuses réalisations à Hanoï, Hébrard, architecte de formation passé par la Villa Médicis, peaufine l’ouvrage dans les années 1920. On lui doit l’hôtel Royal. En un demi-siècle, le frêle comptoir fluvial devient une capitale aux airs de petit Paris oriental.
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- Des Quatre-Bras au Petit Paris
- L'âge d'or de Sihanouk
- Années sombres, lendemains difficiles
- Un patrimoine architectural menacé
- S-21, l'enfer des Khmers rouges
- Fascination cambodgienne, héritage français
- Une ville tout en paradoxes
- Une journée à Phnom Penh
- Cultures actuelles à Phnom Penh
- Fiche pratique
Texte : Dominique Roland et Stéphanie Déro
Mise en ligne :