Singapour multiculturelle : l’île-monde

Singapour multiculturelle : l’île-monde
Mosquée Masjid Sultan © efired - stock.adobe.com

La cité-Etat, indépendante depuis 1965, est surnommée la Suisse asiatique en raison de son haut niveau de vie, de sécurité, de propreté et de discipline… Mais Singapour est aussi une ville cosmopolite : la découverte de ses différents quartiers invite à un tour du monde en accéléré, de Chinatown à Little India, d’Arab Street au Colonial District avec ses édifices historiques bâtis par les Britanniques…

De multiples cuisines, religions, langues, architectures et cultures s’imbriquent sur seulement 700 km², répartis entre l’île principale, Pulau Ujong, et une soixantaine d’autres plus petites.

Singapour se situe au carrefour de routes maritimes et de migrations pluriethniques qui lui donnent une identité unique et fascinante, à découvrir au pied des gratte-ciel ultramodernes.

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Chinatown : les influences chinoises à Singapour

Chinatown : les influences chinoises à Singapour
Buddha Tooth Relic © Temple orpheus26 - stock.adobe.com

Sur 6,2 millions de Singapouriens, les trois quarts sont d’origine chinoise : leur culture est très prégnante partout dans le pays. Si leur présence dans la région remonte au 14e siècle, les Chinois se sont surtout implantés à Singapour à partir de 1826.

C’est d’ailleurs au début du 19e siècle, avec l'arrivée massive de migrants qu’est né le district de Chinatown. Il garde, aujourd’hui encore, sa spécificité, avec son atmosphère très animée et commerçante : au fil des rues se succèdent des herboristeries, pharmacies traditionnelles, maisons de thé, ateliers de calligraphie, pagodes et temples chinois, dont le plus ancien de Singapour, Thian Hock Keng Temple, bâti en 1840 par les taoïstes. Les bouddhistes vont prier dans le Buddha Tooth Relic Temple, construit en 2007 et abritant une dent sacrée de Bouddha ainsi qu’un musée dédié à la culture bouddhique.

Shophouses - Chinatown © SvetlanaSF - stock.adobe.com

Les nombreux bars et restaurants sont souvent installés parmi les 200 shophouses du secteur : la plupart de ces maisons-boutiques traditionnelles ont été restaurées et elles alignent, sur un ou deux étages, leurs charmantes façades colorées et ouvragées. Trois bâtisses de ce type ont été réunies pour créer le Chinatown Heritage Centre.

Ce musée retrace, de manière interactive et ludique, le passé du quartier, avec la reconstitution d’un intérieur des années 1950 : pour cause de pénurie de logement, chaque unité d’habitation mesurait environ 6 m² et hébergeait parfois une famille de huit personnes ! Autant dire que l’espace était optimisé au maximum… Et certains locataires se contentaient d’un lit pliant dans le couloir.

Le patrimoine indien de Singapour

Le patrimoine indien de Singapour
Sri Mariamman Temple © maylat - stock.adobe.com

Preuve du multiculturalisme singapourien, les communautés se côtoient au sein d’un même quartier. Ainsi, à Chinatown, se trouve le plus vieux et le plus important temple hindou de Singapour : Sri Mariamman Temple, érigé en 1827, est dévoué à la déesse Mariamman, dont les pouvoirs permettraient de combattre les épidémies… À l’entrée s’élève un gopura, tour érigée en 1930 et recouverte de statuettes multicolores. À l’intérieur, se tiennent les rituels de marche sur les braises qui permettent aux croyants de montrer leur foi.

Mais l’épicentre de la présence indienne à Singapour, qui a débuté dans les années 1820 et atteint aujourd’hui 9% de la population, c’est bien sûr Little India. Les arcades et les artères passantes aux parfums d'encens et d'épices sont jalonnées de boutiques colorées proposant fleurs ou saris, d’échoppes d’artisans ou de médecine ayurvédique, de bijouteries, de confiseries, de restaurants et de marchés.

Comme à Chinatown, les shophouses ont été rénovées, mêlant leurs façades bariolées aux néons survoltés. Les temples participent à la surenchère de couleurs, que ce soit le Sri Srinivasa Perumal Temple, fondé en 1855 à la gloire de Vishnu, ou le Sri Veeramakaliamman Temple, de 1881, consacré à la puissante déesse Kali.

La culture peranakan de Singapour

La culture peranakan de Singapour
Joo Chiat Road © mehdi33300 - stock.adobe.com

Les Peranakans incarnent parfaitement le multiculturalisme singapourien : leurs ancêtres sont les populations chinoises arrivées à Singapour il y a deux siècles, qui se sont unies avec les habitants malais de la région. Cette communauté, qui s’est enrichie par le commerce, a réussi à faire une synthèse singulière des deux cultures, jusque dans les spécialités culinaires et le mobilier. Elle parle sa propre langue, le baba malay, dans laquelle les hommes sont appelés Baba et les femmes Nyonya.

Le Peranakan Museum ou Baba House, qui a investi une ancienne demeure de la bourgeoisie peranakan, raconte les coutumes et rituels à travers des reconstitutions de scènes de vie quotidiennes, des films et photos, etc.  Une culture qui se distingue par son raffinement (mobilier, textiles, céramiques), mais surtout le métissage réussi, notamment culinaire, des traditions chinoises et locales.

Un peu excentrés à l’est du Colonial District, deux quartiers voisins constituent des implantations historiques pour les Peranakan : Geylang et, juste au sud, Katong, traversés par Joo Chiat Road et séparés par Koon Seng Road. Ces rues sont bordées par des rangées de jolies shophouses colorées.

La tradition musulmane à Singapour

La tradition musulmane à Singapour
Kampong Glam - Masjid Sultan © Sean Hsu - stock.adobe.com

Si les ancêtres malais des Peranakan s’étaient souvent convertis au christianisme, la plupart des populations originaires de Malaisie sont musulmanes. Elles constituent 13,5% des Singapouriens aujourd’hui, soit le deuxième groupe ethnique le plus important.

Leur secteur de prédilection, c’est Kampong Glam, siège de la royauté malaise du sultanat de Johor au 19e siècle. D’ailleurs le Malay Heritage Centre a été ouvert en 2005 dans l’ancien palais de cette dynastie, bâti en 1843. La scénographie aérée et interactive détaille notamment l’importance des échanges maritimes et des connexions avec le Moyen-Orient, en particulier lors des pèlerinages musulmans.

Les commerçants et armateurs orientaux ont logiquement choisi ce quartier comme point de chute. Arab Street a conservé son ambiance de bazar oriental, dominé par la plus grande mosquée de Singapour, Masjid Sultan, immanquable avec son dôme doré et ses quatre minarets. Sa fondation date de 1824, mais l’architecture actuelle remonte aux années 1920.

L’héritage britannique à Singapour

L’héritage britannique à Singapour
Raffles Hôtel © Luriya Chinwan - Shutterstock

Jusqu’en 1819, la région qui allait devenir Singapour faisait partie du sultanat de Sumatra. Puis Sir Thomas Stamford Raffles, militaire envoyé par sa Majesté, y créa un comptoir commercial et rattacha rapidement les lieux à l’empire britannique. Ouvert en 1887, l’un des plus prestigieux hôtels de Singapour, mais aussi d’Asie du Sud-Est, a été nommé Raffles en son honneur.

La colonisation a particulièrement laissé son empreinte dans le Civic District, avec de nombreux édifices aux imposantes architectures victorienne ou néo-classique. La Cour suprême et l’Hôtel de ville ont été reliés par une structure design de métal et de verre, se métamorphosant, depuis 2015, en musée : National Gallery Singapore rassemble une vaste collection d’art moderne et contemporain de toute l'Asie du Sud-Est.

National Museum of Singapore © Adwo - stock.adobe.com

La bibliothèque, érigée en 1887, est devenue le National Museum of Singapore, où la muséographie moderne et didactique relate les 700 ans d’histoire du pays. Un autre bâtiment administratif néoclassique de 1865 s’est mué en Asian Civilisations Museum, dédié aux cultures asiatiques et à leurs multiples interconnexions, grâce, notamment, au commerce et aux migrations. Les présentations thématiques mettent en valeur de précieux objets religieux, étoffes, sculptures, céramiques, etc.

Quant à l'école catholique Saint Joseph, fondée en 1855, c’est, depuis 1996, le Singapore Art Museum, exposant des artistes contemporains de Singapour et du Sud-Est asiatique. Autre institution religieuse qui a beaucoup évolué, CHIJMES, ou Convent of the Holy Infant Jesus, du 19e siècle, et sa petite église gothique d’un blanc immaculé, déconsacrée en 1983. Car l’ensemble est désormais un lieu de sorties avec cafés, bars et restaurants aux terrasses entourées de jardins.

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Comment y aller ?

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Où dormir ?

- Adler Hostel : 259 South Bridge Road, à Chinatown. Environ 30 euros par personne. La shophouse traditionnelle d’un bijoutier chinois s’est transformée en hostel, avec trois dortoirs de 6 à 18 lits, tous équipés de w.-c. et douches. L’un d’eux est fermé par une impressionnante porte de coffre-fort, clin d’œil parmi d’autres au passé de ce lieu chaleureux décoré avec soin.

- Indigo Katong : 86 East Coast Road, à Katong. Chambre double à partir de 100 euros. Le district de Katong est un peu à l’écart, à l’est du centre, mais il permet de s’immerger dans la culture peranakan, issue des mariages entre les premiers migrants chinois et les Malais de Singapour. L’hôtel, très moderne, revisite avec originalité cet héritage à travers son mobilier, les tissus colorés et les scènes de rue esquissées sur les murs, inspirées par ce quartier foisonnant que l’on peut observer depuis le toit-terrasse agrémenté d’une piscine.

- The Daulat : 16 Madras Street, à Little India. Chambre double à partir de 90 euros.  Au cœur de Little India, la jolie bâtisse blanche propose seize chambres, de 13 à 32 m², aux murs tout aussi immaculés, rehaussés de parquet sombre et de coussins de couleurs. Sur la terrasse à l’étage, une étroite piscine s’étire entre deux murs, pour se relaxer et faire quelques longueurs…

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Où manger ?

Pour goûter à l’extraordinaire variété culinaire qui fait la richesse de Singapour, le plus simple est d’aller dans l’un des nombreux « hawker centers », des « food courts » au décor souvent basique qui abritent de nombreux stands et échoppes préparant de la nourriture coréenne, japonaise, vietnamienne, indonésienne, thaïe, etc. Les plats ne sont pas chers et on peut picorer d’un pays à l’autre : dim sum chinois, spécialités végétariennes d'Inde, laksa d’origine peranakan (nouilles dans une sauce au lait de coco et crevettes), etc. En 2020, cette cuisine de rue très populaire a été inscrite, par l'Unesco, au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

- Coriander Leaf : 30 Victoria Street, dans le centre historique colonial. Plats : 7,50-18 €. Au cœur de CHIJMES, ancien couvent converti en lieu de sorties, ce restaurant est une alternative chic et cosy aux hawker centers, puisque sa carte s’inspire de toute l’Asie (poulet tandoori ou à la népalaise, wok aux crevettes et poivre de Sichuan, etc.) et même du Moyen-Orient. Une table à l’image de la diversité singapourienne…

- Blue Ginger : 97 Tanjong Pagar Road, à Chinatown. Plats : 10-20 €. S’agit-il de la véritable cuisine singapourienne ? En tout cas c’est ici que l’on déguste le meilleur des recettes peranakan, fusion historique des influences malaises et chinoises : soupe de poisson, sambal udang petai (crevettes sautées au piment) et autres spécialités relevées sont servies dans le cadre élégant d’une charmante shophouse.

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