Le Costa Rica, pays de volcans

Le Costa Rica, pays de volcans
Volcan Arenal © Alexey Stiop - stock.adobe.com

Sacrée brochette ! Célèbre pour ses espaces naturels protégés (occupant 1/3 de son territoire) et sa biodiversité stupéfiante, le Costa Rica est aussi – et peut-être avant tout – un pays de volcans.

Grandis sur la ceinture de feu du Pacifique, ils se dressent en une barrière naturelle massive partageant le pays en deux. Si les statistiques varient avec les géologues et les instituts (!), ils sont une grosse centaine, dont six (classés parcs nationaux) sont considérés comme actifs. Si actifs, d’ailleurs, que leur accès est régulièrement limité ou interdit ! Il arrive même que leurs émanations obligent à fermer l’aéroport de San José…

Petit tour d’horizon des plus belles balades volcaniques du pays.

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Volcan Poás, le plus imposant de la Vallée Centrale du Costa Rica

Volcan Poás, le plus imposant de la Vallée Centrale du Costa Rica
Volcan Poás © Simon Dannhauer - stock.adobe.com

À tout seigneur tout honneur. Plus connu et plus imposant des volcans de la Vallée Centrale, le Poás (2 708 m) domine un patchwork de beneficios (plantations de café), champs de fraises et pâturages au nord-ouest de San José. Depuis la capitale costaricaine, il ne faut guère qu’1 h 30 pour atteindre par la route le centre des visiteurs situé juste en contrebas du sommet – fréquemment baigné par un océan de nuages.

Par beau temps, la dense végétation, arrosée par 3,50 m de pluies annuelles (!), s’y entrouvre sur l’un des plus grands cratères du monde (1 320 m), quasi circulaire et profond de 320 m. Il a été maintes fois remodelé par des éruptions (39 depuis 1828 !), la dernière en 2017-2018. L’accès au parc national fut alors fermé durant un an et demi.

Le centre des visiteurs et les divers sentiers restaient récemment inaccessibles compte tenu de l’activité volcanique résiduelle. En temps normal, il est possible d’explorer la forêt des nuages caractéristique de cette altitude et de rejoindre la Laguna Botos qui occupe le second cratère – plus petit, plus ancien et aux eaux froides. Mais on peut à nouveau réserver une courte promenade guidée jusqu’au bord du cratère principal en fonction du niveau des émanations de dioxyde de soufre, de dioxyde de carbone et de sulfure d’hydrogène, surveillées comme le lait sur le feu !

Du mirador, le panorama sur le ventre du volcan, au fond duquel barbote un lac particulièrement acide aux eaux turquoise tièdes (20-50 °C), est splendide. Il produit épisodiquement des geysers pouvant s’élever jusqu’à 250 m de haut !

À savoir : le parc est ouvert tous les jours de 8 h à 16 h. L’accès est possible uniquement sur réservation, via le site des Parcs Nationaux (serviciosenlinea.sinac.go.cr). La visite guidée (dernier départ 14 h 40) dure seulement 45 min, dont 20 min sur place.

Volcan Barva, le plus proche de San José

Volcan Barva, le plus proche de San José
Volcan Barva © JaribFoto - stock.adobe.com

S’il n’est pas le plus connu, il est le plus proche de San José (à 31,5 km au nord). Endormi depuis quelque 8 000 ans, le Barva (2 906 m), à la longue échine dominée par trois pics, est situé dans le Parc National Braulio Carrillo, un immense pan de nature largement vierge (500 km2) où vivent encore tous les grands félins centraméricains.

S’élevant graduellement au-dessus de la Vallée Centrale, la petite route, bordée de profonds fossés, se contorsionne à travers des pâturages bien verts plantés de grands et beaux arbres aux branches drapées de lichens – peu à peu transformés en fantômes par la brume. La piste suit, cassante, souvent boueuse (4x4 préférable). Puis débute le sentier.

Devant vous, les 3 km, ravinés, se muent presque en torrent par fortes pluies, jusqu’à la petite Laguna Barva – 70 m de diamètre tout juste – occupant le fond du cratère éponyme, noyé dans un océan de forêt. D’un côté une plataforma, de l’autre un mirador. Entre les deux : des troncs moussus de plus en plus tortueux, des arbres couchés, des fougères arborescentes, des plantes épiphytes, d’immenses gunneras (cousines de la rhubarbe). Le chemin franchit la ligne de partage des eaux entre mer des Caraïbes (à l’est) et Pacifique (à l’ouest).

Plusieurs branches en partent. Le sendero Laguna Copey (5 km A/R) conduit à un étang encore plus petit et souvent asséché vers mars-avril. Plus en amont, la boucle de Cacho de Venado est propice à l’observation des oiseaux (1,8 km). Quant au sentier de Varablanca (900 m A/R), il mène à un panorama dominant la Vallée Centrale, superbe sous le soleil.

À savoir : le parc est ouvert tous les jours de 8 h à 15 h 30. Une aire de camping avec douches a été récemment aménagée dans le Sector Barva.

Volcan Irazú, le plus haut du Costa Rica

Volcan Irazú, le plus haut du Costa Rica
Volcan Irazú © milosk50 - stock.adobe.com

Les Américains appelleraient ça un drive-in volcano : partant de Cartago, quartier général des planteurs de café de la Vallée Centrale, une petite route goudronnée grimpe doucement jusqu’au sommet de ce géant vert, atteignant l’altitude faramineuse de 3 432 m !

Plus haut des volcans ticos (costaricains), l’Irazú est aussi le plus calme des actifs. Mais les appareils de mesure sont formels : il gonfle et se rétracte constamment de quelques centimètres. Bref, il respire. Et les volcanologues le savent bien : tout volcan qui respire peut avoir envie d’éternuer. Quelques fumerolles lui chatouillent d’ailleurs le nez.

La plupart des visiteurs viennent avant tout découvrir le panorama imprenable sur le principal de ses 5 cratères, où se creuse un petit lac tantôt émeraude, tantôt turquoise, tantôt caca d’oie – tout dépendant des pluies et des émanations. Par très beau temps (rare !), il est possible, d’ici, d’apercevoir à la fois l’océan Pacifique et la mer des Caraïbes !

En contrebas, vers 3 000 m d’altitude, à la limite des pâturages, le Sector Prusia, bien moins connu, est atteint par un embranchement (cabossé). La zone, dévastée par la grande éruption de 1963-1965, s’est peu à peu reboisée et a été replantée de pins et de… séquoias. Elle est sillonnée par un réseau de 8 sentiers (couvrant 16 km en tout). Celui de Los Abuelos mène à une superbe pinède, sous les frondaisons de laquelle l’Arbol embrujado (l’arbre ensorcelé) dresse son bouquet de branches à demi-calcinées – dernier témoin du cataclysme.

À savoir : le parc est accessible tlj de 8 h à 15 h 30. Les panneaux manquent dans le secteur Prusia : prenez la carte du réseau en photo en arrivant !

Volcan Turrialba, le plus oriental de la Cordillère Centrale du Costa Rica

Volcan Turrialba, le plus oriental de la Cordillère Centrale du Costa Rica
Volcan Turrialba © Eddie - stock.adobe.com

À 3 340 m, le Turrialba, situé un peu à l'est de l’Irazú (dont il partage la base) est le seul volcan tico arborant une forme caractéristique de cône – et le plus oriental de la Cordillère Centrale. La plupart du temps, un nuage de vapeur d’eau et de gaz s’en échappe…

En 2012, l’accès au parc national qui l’englobe a été fermé : après près de 140 ans d’un relatif silence, une succession d’éruptions, particulièrement fortes de 2014 à 2016, secoua la montagne, engendrant mini-séismes, colonnes de cendres (jusqu’à 4 km de haut !) et bombes volcaniques. Un lac de lave se forma même dans le plus occidental des trois cratères de sa caldeira. Les deux autres abritent généralement des lacs plus classiques.

Le niveau de risque étant depuis retombé, les visites guidées ont enfin repris dans le parc national fin 2020. Il ne s’agit pas d’une promenade de santé, mais de rejoindre le sommet depuis la Finca Montecalas, située à 1 800 m d’altitude, pour une randonnée ardue de 4 h réservée aux sportifs, casque de chantier sur la tête et masque sur le visage !

Les plus fervents partent avant même l’aube en espérant profiter du lever de soleil légendaire. Par beau temps, le panorama embrasse tous les autres géants de la Vallée Centrale : Irazú voisin, mais aussi Barva et Poás. Sans oublier les deux océans.

Reste à espérer que les sentiers explorant les cratères et la forêt naine des pentes supérieures rouvriront aussi bientôt, de même que la piste principale grimpant vers le sommet.

À savoir: l’accès n’est actuellement possible qu’avec un guide, par groupe de 20 personnes maximum, sur réservation au 8704-2432 (lundi-samedi 8 h-15 h 30). Les départs sont prévus de 5 h à 10 h en saison sèche (décembre-avril) et de 8 h à midi le reste de l’année. Des abris ont été construits au long du chemin pour se réfugier au cas où.

Volcan Arenal, la star du Costa Rica

Volcan Arenal, la star du Costa Rica
Volcan Arenal © nicksen - Adobe Stock

Il fit longtemps les couvertures des magazines de voyage, avec ses projections de bombes volcaniques rougeoyant dans le ciel étoilé ou dévalant de nuit ses pentes très abruptes.  L’éruption du Cerro Arenal (1 720 m) est l’une des plus longues de l’histoire contemporaine : elle a duré presque sans interruption du 29 juillet 1968 jusqu’en décembre 2010 !

Si le spectacle n’est plus là, le cône, presque parfait, reste fort impressionnant : âgé de seulement 7 000 ans, c’est le plus jeune du Costa Rica, encore en pleine forme !

On profite du point de vue en barbotant dans les eaux à 40 °C de Tabacón – idéalement, si l’on en a les moyens (journée 70-105 US$, repas inclus), depuis le jardin d’Éden du Tabacón Thermal Resort & Spa, où une végétation tropicale exubérante enrobe piscines naturelles et cascades. Mais juste en amont, un bout de rivière chaude est accessible librement !

D’autres panoramas se découvrent depuis les courts sentiers aménagés dans le parc national du volcan Arenal. Tous sont relativement plats : le bien-nommé sendero Heliconias (610 m), le sendero Mirador (1,5 km) et le sendero Coladas (1,7 km), qui mène vers les coulées de lave figées de 1992. Le sendero El Ceibo (2,3 km) rejoint, lui, un gigantesque fromager vieux de 400 ans.

Le secteur a vu aménager de nombreuses attractions, dont un parcours d’accrobranche dans la canopée. Des sorties de rafting ou en VTT sont aussi proposées.

Plus sauvage ? L’ ascension jusqu’au lac de cratère du Cerro Chato (5-6 h A/R), aux eaux vertes immergées dans une forêt luxuriante, est mémorable, mais très difficile (raide, boueuse) et potentiellement dangereuse par temps de brouillard. Elle est parfois interdite (bien se renseigner avant toute excursion) 

À savoir : l’ascension du volcan Arenal, aux pentes friables, est interdite. Il existe aussi d’autres sources chaudes, toutes payantes (dans les 60-85 US$).

Volcan Tenorio, au nord-ouest du lac Arenal

Volcan Tenorio, au nord-ouest du lac Arenal
Rio Celeste - Catarata © David - stock.adobe.com

Enchâssé sur la cordillère volcanique de Guanacaste, au nord-ouest du lac Arenal, le Tenorio, parc national depuis 1995, culmine presque modestement à 1 916 m, encadré de trois autres cônes endormis et de trois cratères enfouis sous un épais couvert végétal.

Le principal sentier, baptisé Misterios del Tenorio, pénètre sur 3,2 km la touffeur tropicale du bosque humedo premontano, dégoulinant de 3,5 m de pluies annuelles. Encombré de racines, boueux à souhait, il franchit un río sur un tronc tombé, dans le stridulement des insectes, au milieu d’un foisonnement de fougères, chênes, héliconias et broméliacées.

Après 1,5 km de montée, un escalier dévale vers la catarata, haute de 30 m, au panache blanc s’évanouissant dans les eaux curaçao d’un bassin enveloppé de forêt et de bruine.

L’ascension continue (sans fléchage) vers un mirador tourné vers le Tenorio, puis atteint Teñideros, où deux torrents se rejoignent pour former le río Celeste. Leurs eaux brunes changent soudainement de couleur en raison des émanations de soufre ! Désormais d’un extraordinaire turquoise laiteux, elles s’intensifient vers l’aval – notamment au niveau de la Laguna Azul (ou Poza Azul) atteinte par un court embranchement, sur le chemin du retour. Une autre branche mène à Los Hervideros (Borbollones) où la rivière bouillonne !

Ceux qui tentent l’ascension du Tenorio sont peu nombreux. Un sentier exigeant se hisse à travers la forêt tropicale, puis la forêt des nuages, jusqu’à la Laguna Danta (« lac du tapir »), un lac de cratère lui aussi cerné par un épais rideau de forêt. Guide et vitamines obligatoires !

À savoir : l’accès au parc (de 8 h à 16 h, dernière entrée à 14 h) se fait par une piste sur 7 km (4x4 recommandé, obligatoire de mai à novembre).

Le Rincon de la Vieja, volcan du Guanacaste

Le Rincon de la Vieja, volcan du Guanacaste
Volcan Rincon de la Vieja © cris - stock.adobe.com

Au nord-ouest du Costa Rica, la province du Guanacaste, plus sèche, est occupée par de vastes haciendas. Au sein de son propre parc national, le volcan Rincon de la Vieja (1 895 m), toujours actif, mais assoupi depuis les années 1960, se dresse majestueusement au-dessus de pâturages ombragés de grands ceibas. Son massif est entaillé de… 9 cratères !

L’ascension jusqu’au principal cratère sommital (16 km A/R, soit 7-8 h d’effort soutenu) étant interdite depuis un certain temps en raison d’éruptions phréatiques et gazeuses récurrentes, on se « contente » (facilement !) de parcourir les sentiers situés à son pied.

Le secteur de Las Pailas (« les poêles »), près duquel se trouve une usine géothermique, est réputé pour son sentier aménagé en boucle (3,3 km) collectionnant les phénomènes géologiques à fleur de peau : sources chaudes fumantes, fumerolles et émanations sulfureuses, boues bouillonnantes et eau frémissante des Pailas de Agua – sans oublier une chute d’eau saisonnière.

Le sendero de Las Cataratas, exigeant, grimpe vers deux autres jolies chutes. Une branche rejoint La Cangreja (10 km A/R, env 4 h) l’autre, encore plus raide, l’Escondida (8,6 km A/R, env 4-5 h). L’accès, plus aisé en saison sèche, n’est possible que jusqu’à midi. Il n’est pas rare, ici, de rencontrer des coatis, voire un paresseux ou un fourmilier.

Que l’on s’y rende à pied (7,5 km) ou en voiture, le Sector Santa María (récemment fermé) vaut le détour pour son propre ensemble de phénomènes volcaniques (Pailas de Agua Fría) et d’eaux thermales, auxquels mènent plusieurs courts sentiers (1-6 km).

À savoir : l’accès au parc est possible tous les jours sauf lundi de 7 h à 15 h (Las Pailas) ou 8 h à 16 h (Santa María). Une zone de camping a été aménagée dans le secteur Santa María.

Fiche pratique

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Liens utiles

Le site des zones protégées du Costa Rica.

Les volcans ticos en temps réel.

Pour tout savoir sur l’Arenal, l’hébergement, les activités à proximité.

Le site de l’Área de Conservación Guanacaste, comprenant le parc national Rincón de la Vieja.

Écoutez Road Trip Costa Rica, le podcast du Routard :

Texte : Claude Hervé-Bazin

Mise en ligne :

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