Le Pays basque côté ports, de Biarritz à Hendaye

Le Pays basque côté ports, de Biarritz à Hendaye
Saint-Jean-de-Luz © SpiritProd33 - stock.adobe.com

Ils font le charme de la façade atlantique du Pays basque, avec leurs bateaux colorés et leurs pimpantes demeures. Au-delà de la carte postale, les ports du Pays basque font partie de l’histoire locale dont l’économie est depuis longtemps liée à la pêche.

Dans le Labourd, entre Biarritz et la frontière espagnole, de superbes escales vous attendent, du côté de Guéthary ou de Saint-Jean-de-Luz. De quoi donner des envies de larguer les amarres à l’arrivée des beaux jours…

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Sur les traces des pêcheurs basques

Sur les traces des pêcheurs basques
Guéthary © Aurélie Michel

Faire escale dans les ports du Pays basque, c’est marcher sur les traces des marins qui furent les premiers grands chasseurs de baleine. Du XIe au XVIIIe siècle, ce fut une activité économique très importante dans la région ; les Basques ont mis au point des techniques par la suite utilisées dans le monde entier. La baleine était prisée pour son huile (éclairage, savon…), sa viande (la langue était un mets raffiné !) ou encore ses os (charpentes, clôtures…). Au XVIe siècle, les marins s’en allaient jusqu’à Terre-Neuve, au Canada !

Cette activité a animé tous les ports de la côte : Bayonne, Biarritz, Bidart (disparu depuis), Saint-Jean-de-Luz ou encore Hendaye. Ce n’est pas un hasard si la plupart des blasons de ces villes représentent baleines et autres navires ! La dernière baleine pêchée recensée remonte à 1901, à Orio, dans le sud du Pays basque ; depuis 1936, elle est d’ailleurs protégée et seuls la Norvège, la Russie et le Japon continuent de la capturer.

Les ports, qui ont depuis longtemps changé de vocation, réservent aujourd’hui d’agréables balades, de belles découvertes architecturales et historiques et, durant la période estivale, des fêtes !

Le Port-Vieux à Biarritz

Le Port-Vieux à Biarritz
Plage du Port-Vieux et Villa Belza © Aurélie Michel

Difficile d’imaginer son ancienne vocation aujourd’hui, car l’adorable plage du Port-Vieux, lovée dans une petite crique en plein centre-ville, n’a a priori rien d’un port… Et pourtant ! C’est ici que se trouvait le premier port de Biarritz, « Port dou Hart », où l’on a débarqué la baleine dès le XIIe siècle.

On la guettait depuis le plateau de l'Atalaye, en surplomb, où se trouve le musée de la Mer et la somptueuse villa « le Goéland » (1851). « Atalaye » était d’ailleurs le nom donné au poste de guet des chasseurs de baleines, partout ailleurs sur la côte.

Plage du Port-Vieux et Rocher de la Vierge © Aurélie Michel

Au XIXe siècle, changement de décor : l’aristocratie (et notamment l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III) venait au Port-Vieux pour s’adonner aux bains de mer. Aujourd’hui, ils connaissent encore des amateurs : chaque jour depuis 1929, les membres du « club des Ours Blancs » viennent faire leur nage quotidienne. Et ce, en toute saison et par tous les temps ! Abritée du vent et des vagues, l’été, la plage du Port-Vieux est appréciée des familles et des amateurs de palmes-masque-tuba.

Plusieurs édifices incontournables l’entourent, à l’image de la Villa Belza. Construite en 1882, cette villa aux allures de château miniature est devenue l’emblème de la plage de la Côte des Basques. A droite du Port-Vieux, on admire également le Rocher de la Vierge, accessible via une grande passerelle métallique. C’est Napoléon III qui a décidé de percer le Rocher de Cucurlon (une presqu’île) en 1964 et de le relier par une passerelle (à l’époque en bois), afin d’installer un port de refuge. On l’apprécie de jour comme de nuit.

Pour en savoir plus sur le Port Vieux et découvrir de nombreuses photos de l’époque, rendez-vous sur le blog www.leportvieux.canalblog.com  

Une date à retenir : la Fête au Port, en juillet et en août (bodegas et concerts).

Le port des Pêcheurs à Biarritz

Le port des Pêcheurs à Biarritz
Port des Pêcheurs à Biarritz © Aurélie Michel

À 300 mètres du Port-Vieux, un nouveau port voit le jour en 1780, dans une autre petite crique : le port des Pêcheurs. Construit sous Napoléon III, il fut inauguré en juin 1865, en même temps que la statue du Rocher de la Vierge.

C’est un coin hors du temps, qui s’articule autour de quelques bateaux et d’une soixantaine de jolies cabanes de pêcheurs colorées. Elles portent le nom de « crampottes », mot qui signifie « petites chambres », en gascon. Celles des pêcheurs, qui s’en servaient pour se reposer et entreposer du matériel. Ces cabanes pleines de charme appartiennent à la mairie et sont plutôt difficiles à obtenir : habiter Biarritz et avoir un bateau amarré font partie des prérequis.

Pour déguster des produits de la mer et prendre un verre face aux bateaux et à l’océan, on s’attable volontiers à la Crampotte 30. L’été, ce restaurant de poche accueille des soirées bien animées. On trouve d’autres restaurants sur le port, toujours pris d’assaut durant la haute saison.

En surplomb, on admire l’élégante église Sainte-Eugénie (1898) sur la place du même nom. On l’aura deviné, elle a été édifiée en l’honneur d’Eugénie, épouse de Napoléon III, comme beaucoup d’autres édifices emblématiques de la ville et notamment le prestigieux Hôtel du Palais (1881), qui s’appelait jadis Villa Eugénie.

Une date à retenir : la fête du port des Pêcheurs, les samedis en juillet et en août. Une fête populaire et bonne ambiance. Au programme, musique, sardinades et concerts.

Le port de Guéthary

Le port de Guéthary
Port de Guéthary © Aurélie Michel

Situé à une douzaine de km au sud-ouest de Biarritz, Guéthary, Getaria en basque, est un village à l’architecture typiquement basque, tourné vers l’océan. Son petit port, au charme fou, abrite une vingtaine de barques colorées.

Il faisait autrefois partie des hauts lieux de la pêche à la baleine. Le blason de la ville peut en témoigner : un guetteur sur un promontoire et une chaloupe de marins harponnant une baleine. Dans les hauteurs, la chapelle Saint-Joseph domine le paysage. Elle servait de repère aux marins-pêcheurs qui rentraient au port.

À la fin du XVIIIe siècle, on pêche plutôt le thon et les sardines. Sans oublier les langoustes ; dans les années 20, les pêcheurs pouvaient en capturer jusqu’à 20 par jour.

Aujourd’hui, la pêche est ici devenue un loisir et les quelques pêcheurs côtoient les promeneurs et les surfeurs, attirés par le spot de Parlementia, pile en face. Les jours de grosse houle, le spectacle est au rendez-vous, quand les plus téméraires viennent « charger » les grosses vagues. Dans le coin, on trouve de nombreux cafés et restaurants, face à l’océan.

Une date à retenir : la fête du port a lieu en août : moules-frites et gâteau basque, chants basques, concert et feu d’artifice.

Le port de pêche de Saint-Jean-de-Luz / Ciboure

Le port de pêche de Saint-Jean-de-Luz / Ciboure
Ciboure ©Boris Stroujko - stock.adobe.com

Avec sa ribambelle de bateaux colorés et d’édifices plus beaux les uns que les autres, le port de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure est une merveille. Aujourd’hui encore, il s’agit d’un important port de pêche : 6e sur 36, à l’échelle nationale. Il génère quelque 600 emplois et pas moins de 10 000 tonnes de poissons d'une centaine d'espèces sont débarquées ici chaque année et vendues à la criée.

Si les particuliers ne peuvent pas y acheter du poisson, il existe juste à côté un espace de vente directe, en provenance de trois bateaux (« Kittara », « Ordagna » et « Agur »). Sur les étals, rien que de la pêche locale et de saison. Certains poissons sont même pêchés de façon artisanale, à la ligne, à l’image du merlu de ligne.

Maison de l'Infante © Aurélie Michel

La Maison de l’Infante, superbe, vient parfaire la carte postale. Construite en 1640, elle a accueilli l’Infante Marie-Thérèse d’Espagne, dans l’attente de la célébration de son mariage avec Louis XIV. Ses façades, d’un joli rose poudré, sont classées monuments historiques depuis 1925.

Autre édifice remarquable : le joli phare blanc et rouge, construit en 1936 par l’architecte français André Pavlovsky, en même temps que son semblable blanc et vert, juste en face, côté Ciboure. Tous deux classés monuments historiques, ils indiquent le chenal aux bateaux qui arrivent dans le port.

Une date à retenir : la fête du thon, le deuxième samedi du mois de juillet. Au programme, bandas (fanfares), repas unique à base de thon, bal sur la place Louis XIV et toro de fuego (parodie de la corrida) à minuit.

Les ports de plaisance de Ciboure et Socoa

Les ports de plaisance de Ciboure et Socoa
Port de Ciboure © Aurélie Michel

En plus du port de pêche commun avec Saint-Jean-de-Luz, le village de Ciboure abrite le joli port de plaisance de « Larraldenia ». C’est là que se trouve la maison Estebenia, demeure natale du célèbre compositeur français Maurice Ravel, sur le quai qui porte son nom.

On peut ensuite se rendre à pied dans le quartier de Socoa, en longeant la côte. La balade offre une vue incroyable sur toute la baie de Saint-Jean-de-Luz. De très loin déjà, on aperçoit le port et le fort de Socoa, tout à gauche. Le fort est protégé par la digue du marégraphe, ainsi appelée, car au bout se trouve un marégraphe, qui sert à connaître l’amplitude des marées.

Fort de Socoa © Aurélie Michel

Le coin offre de jolies balades et de sacrés spectacles les jours de grosse houle, quand les vagues viennent s’échouer contre la digue, donnant l’illusion d’une explosion.

L’édifice défensif, ancestral, a d’abord été envisagé par Henri IV, qui voulait se défendre contre l’ennemi espagnol, mais sa construction a finalement débuté sous Louis XIII, en 1627. Il a été pris par les Espagnols en 1636 et, en 1698, le fameux Vauban lui apporte des modifications. En cours de rénovation, il accueillera, d’ici quelques années, une plateforme scientifique, technologique et de formation.

Une date à retenir : le 14 juillet, deux feux d’artifices sont tirés, l'un côté Socoa, l'autre côté Saint-Jean-de-Luz, illuminant toute la baie. Très beau avec le fort juste en dessous.

Hendaye : port de plaisance et ancien port de Caneta

Hendaye : port de plaisance et ancien port de Caneta
Port de plaisance de Hendaye © Aurélie Michel

Notre balade de port en port s’achève à Hendaye, dernière ville côtière avant l’Espagne. Elle est surtout connue pour sa grande plage de sable blond et ses emblématiques « deux jumeaux », d’énormes rochers qui se sont détachés de la côte. Avec, tout du long, une élégante promenade plantée de palmiers. Il serait cependant dommage de s’arrêter là : Hendaye réserve bien d’autres surprises.

La plage laisse bientôt place à un élégant port de plaisance. À travers les mats des bateaux, on aperçoit la magnifique ville de Fontarrabie (Hondarribia en basque), de l’autre côté. Située côté Pays basque espagnol, elle est réputée pour sa vieille ville  et ses délicieux restaurants de tapas. Pour s’y rendre, on peut prendre le bateau et traverser la Bidassoa (sinon, en voiture).

Fontarrabie © Aurélie Michel

À pied, on emprunte ensuite le chemin de la Baie, qui longe la baie de Txingudi, l’estuaire de la Bidassoa. Cette zone humide, soumise aux marées, abrite une flore et une faune d’exception et notamment de nombreux oiseaux : hérons, spatules, vanneaux… L’endroit, classé Natura 2000, est d’ailleurs surnommé « île aux oiseaux ». Tout du long, Fontarrabie ne nous lâche pas des yeux.

Un projet de passerelle devrait voir le jour cette année, pour compléter le chemin de la baie de Txingudi et nous emmener jusqu’à l’ancien port de Caneta – accessible à l’heure actuelle via le centre-ville d’Hendaye. Lieu de passage vers l’Espagne, l’endroit était au XIXe siècle hautement stratégique. On y pêchait la sardine.

Hors du temps, il abrite deux édifices remarquables : la dernière demeure de Pierre Loti (l’écrivain réglait d’ailleurs les litiges entre les pêcheurs) et la maison Mauresque, toutes deux classées Monuments Historiques. On aperçoit aussi les vestiges des fortifications Vauban (où subsistent trois canons dirigés vers l’Espagne !).

Une date à retenir : les Sardinades du port de Caneta, plusieurs fois durant juillet-août.

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos utiles dans le Routard Pays basque en librairie 

Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Pays basque et Béarn

Comité départemental de tourisme Béarn Pyrénées-Pays basque

Office du tourisme de Biarritz  

Office du tourisme de Guéthary

Office du tourisme de Saint-Jean-de-Luz

Office du tourisme de Ciboure

Comment y aller et se déplacer ?

En avion : vol Paris-Biarritz avec EasyJet et Air France (env. 1h15). Réservez votre billet d’avion

En train :  TGV direct Paris Montparnasse – Biarritz en 4h04

Pour se déplacer le long de la côte basque, on peut prendre le bus, mais la voiture reste l’idéal.

Bonnes adresses

À Biarritz :

- En surplomb du Port-Vieux : Olatua Biarritz, Jardins de l’Atalaye. Sur le plateau de l’Atalaye (où se situait autrefois le poste de guet pour surveiller les baleines !) ce bar-snack-tapas est l’endroit rêvé pour prendre l’apéritif en fin de journée, quand le soleil vient se coucher dans l’océan, avec le rocher de la vierge en premier plan. La vue est tout simplement incroyable.

- Au port des Pêcheurs : Crampotte 30, 30 Allée Port des Pêcheurs, 06 54 84 27 84. Une adresse en toute simplicité installée dans une crampotte, au cœur du Port de Pêcheurs. Un bon spot pour boire un verre et déguster des tapas de la mer. L’été, de nombreuses soirées avec DJ et menu unique, très conviviales.

À Guéthary :

- Restaurant Le Txamara, 195 chemin du Port à Guéthary, 05 59 26 51 44. La (courte !) carte de ce restaurant les pieds dans l’eau propose une cuisine bistronomique, qui fait honneur aux viandes de qualité et aux poissons issus de la criée de Saint-Jean-de-Luz. Le tout avec vue imprenable sur l’océan et le spot de surf de Parlementia. Tarifs, en moyenne : entrée 12 euros, plat 19 euros, dessert 8,50 euros.

- L’été, des food trucks viennent s’installer sur la jetée des Alcyons. Très sympa pour le midi !

À Saint-Jean-de-Luz :

- Bar-restaurant Le Komptoir des amis, 7 boulevard du Commandant Passicot, à 500 mètres du port. Une cuisine inventive et délicieuse, préparée avec d’excellents produits locaux. Vins bios et naturels. Le midi : plat seul 14 euros, entrée-plat-dessert 19 euros.

- Akeita Coffee, 7 rue Tourasse, 05 59 43 68 30. A 200 mètres du port, ce coffee shop propose cafés (de la Maison Deuza, torréfacteur à Saint-Jean-de-Luz), smoothies, brunch, plats pour le déjeuner (tartes salées, salades…) et autres pâtisseries maison.

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Activités

- Pour des visites guidées des ports, ne pas hésiter à se rapprocher des offices du tourisme. Par exemple, à Saint-Jean-de-Luz, la guide-conférencière Myriam Touati en connaît tous les secrets !

Atlantic Pirogue, au port de Socoa (Ciboure) et à Hendaye, 05 59 47 21 67. Sorties en kayak de mer, en pirogue et en Stand Up Paddle. Pour 2h, comptez : 33 €/ adulte (enfant : 27 €).

Où trouver de bons produits issus de la pêche locale ?

- Espace de vente directe de poisson Quai Pascal Elissalt à Ciboure, 06 64 92 45 32. Juste à côté de la criée, ce local propose la pêche du jour aux particuliers, qui ne peuvent pas acheter à la criée. tlj. de 7h15 à 12h.              

- Conserverie Jean de Luz, 3 avenue de Jalday à Saint-Jean-de-Luz, 05 59 47 11 43. Cette petite conserverie artisanale, bio et locale propose d’excellents produits à base de poissons sauvages issus d’une pêche responsable et locale.

Texte : Aurélie Michel

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