Île de la Réunion : 4 randonnées pour tous

Île de la Réunion : 4 randonnées pour tous
Randonnée dans le cirque de Mafate © michelgrangier - stock.adobe.com

Exotique, grandiose, préservée, authentique, idéale pour se ressourcer en pleine nature… autant de qualités que possède indéniablement l'île de la Réunion ! Pour découvrir cette île dont 40 % du territoire est classé à l’Unesco sans forcément s’inscrire au trail de la « diagonale des fous » ni même être sportif, il existe de petits sentiers surnommés « marmailles » par les Réunionnais. Parfaits pour les familles, mais aussi pour les séniors, ils sont une bonne alternative (1 ou 2 h de marche) pour respirer l’île de l’intérieur. En voici 4 à faire en famille…

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Hell-Bourg, dans le cirque de Salazie

Hell-Bourg, dans le cirque de Salazie
Hell-Bourg © Julien - stock.adobe.com

Notre périple commence dans l’un des plus beaux villages de France à Hell-Bourg dans le paysage grandiose du cirque de Salazie, au centre de l'île de la Réunion. Au pied du piton d’Anchaing, ce charmant village situé à 930 m d’altitude a connu son heure de gloire au 19e s lorsque des sources aux vertus médicales furent découvertes au lieu-dit Bémao.

Les curistes affluèrent de partout et la bourgeoisie locale fit construire des cases créoles (très bien conservées le long de la rue Charles-de-Gaulle) et quelques hôtels virent le jour. La petite station thermale périclita en 1948 lors d’un glissement de terrain provoqué par un cyclone.

Depuis, les jolies maisons créoles se sont transformées en bibliothèques (villa Lucilly), en musée (villa Folio), en épicerie (Fock-Ping) et en restaurant (chez Marthe). La balade en descendant la rue principale jusqu’aux derniers vestiges des thermes retrace l’histoire du village à la Belle Époque lorsque les propriétaires des villas s’installaient dans leurs guétalis, sortes de kiosques en bois ornés de frises, afin d’observer les passants. Il en reste plusieurs dans des jardins coquets.

L’arrivée aux anciens thermes suit le cours d’eau du Bras-Sec, jadis si bénéfique, et débouche sur une rivière désormais noyée dans la végétation. En remontant vers le champ de foire de Hell-Bourg, la balade se poursuit en direction du lieu-dit « Bémao » celui où justement furent découvertes les sources d’eau chaude. Après avoir franchi une volée de marches au milieu des bougainvilliers, un premier panorama plonge directement sur le sommet de « la roche écrite ». Dans les nuages se dessine le piton d’Anchaing.

Hell-Bourg © Unclesam - stock.adobe.com

Cent mètres plus loin, un embranchement signale la boucle de Cap Anglais et de Terre Plate/sources Manouilh tout droit. Prendre à gauche en direction du lieu-dit de Bémao afin de redescendre rapidement sur Hell-Bourg tout en profitant de points de vue magnifiques sur le cirque de Salazie. N'hésitez pas à pousser la porte (indiquée « interdit de passer ») au milieu des fougères arborescentes. Le minuscule sentier longe quelques cases en tôle peinte avec des jardins plantés d’arbres fruitiers (les fruits ne se cueillent pas !).

Au bout du chemin, la route goudronnée redescend en lacets vers Hell-Bourg. À chaque virage, le cirque de Salazie apparaît sous un angle différent. Au milieu des remparts verdoyants émaillés de cascades, le village d’Hell-Bourg se reconnaît facilement avec ses toits rouges et sa rue principale.

Sur les bas-côtés de la route, les chouchous sauvages (légumes importés du Mexique et essentiels dans la cuisine réunionnaise) forment un tapis de végétation. Avant de rejoindre le champ de foire, deux kiosques avec des tables et des bancs vous invitent à profiter du paysage en toute tranquillité et à pique-niquer (l’activité préférée des Réunionnais le dimanche) avant de redescendre au village.

Mare-Longue : épices et embruns au sud de la Réunion

Mare-Longue : épices et embruns au sud de la Réunion
Sentier de Mare-Longue © Graphithèque - stock.adobe.com

Direction le Sud sauvage réunionnais. De l’autre côté du massif de la Fournaise, après avoir franchi un millefeuille de coulées de lave millénaires, la commune de Saint-Philippe se devine avec ses maisons posées çà et là au bord de la route.

Entre mer et forêt (celle de Mare-Longue est l’une des seules forêts primaires de l'île) Saint-Philippe est devenu, grâce à son micro climat, l'emblème de la vanille bourbon et du curcuma appelé aussi « safran pays ».

Avant de commencer la balade, un tour au Jardin des parfums et des épices s’impose en guise d’introduction. En quittant le parking du jardin, en direction du sentier botanique de Mare-Longue, la balade commence sur une route goudronnée avant de prendre à droite un chemin marqué en blanc.

Au milieu des canneliers et des poivriers avec leurs grappes blanches (pas encore à maturité), le chemin disparaît dans un tapis de racines posées sur les roches basaltiques. Cette forêt tropicale humide à basse altitude est un enchevêtrement d’orchidées, de fougères, de mousse, de lichens à mesure que l’on s’y enfonce. La nature a enfin repris ses droits malgré la déforestation intense. Aujourd’hui, il ne reste que 7 % de la forêt tropicale humide originelle à la Réunion.

Souffleur d'Arbonne © iqeconseil - stock.adobe.com

Sitôt la route nationale atteinte après 15 minutes de marche, tournez à droite en suivant la direction « le Baril », puis tournez sur la gauche au niveau de la chapelle du Sacré-Cœur. Le sentier part juste avant la chapelle en direction de l’océan.

De part et d’autre des champs de vanille et de philodendrons se succèdent jusqu’à atteindre le littoral (ce sentier emprunté par les pêcheurs est non fléché). L’arrivée sur la côte noire déchiquetée fracassée par les vagues est spectaculaire !

En allant sur la droite (attention aux trous et aussi au soleil !), on remarque au sol cette lave cordée vieille de plus de 300 ans sur laquelle l’érosion a creusé des sillons. Autour, des champs de manioc dévalent les pentes douces. Clou du spectacle : l’arrivée au souffleur d’Arbonne, cavité dans laquelle l’eau s’engouffre et forme un geyser. Magnifique ! 

Cilaos, avec vue sur le piton des Neiges

Cilaos, avec vue sur le piton des Neiges
Piton des Neiges vu depuis Cilaos © Balate Dorin - stock.adobe.com

L’histoire du cirque de Cilaos est liée, comme pour Mafate et Salazie, à celle des « marrons » : des esclaves qui s'échappaient des plantations de la côte et venaient se cacher dans les hauteurs vierges des remparts et sur les plateaux inaccessibles.

Actuellement, des noms subsistent dans les Hauts de l'île, comme le pic d’Anchaing, en hommage à un esclave ou celui du village d’Îlet-à-Cordes non loin de Cilaos, appellation née des cordes qui étaient utilisées par les esclaves pour atteindre le village. De cette époque restent des plantations de lentilles sur les plateaux encadrés par le grand Bénare, le Dimitile et le sommet de l’Entre-Deux.

À 10 km de là, Cilaos ou « Tsilaosa » (lieu qu’on ne quitte jamais) comme l’appelaient les Malgaches, est une petite ville éloignée de tout (il faut tout de même gravir une route aux 400 virages !) qui rythme ses journées au son des bâtons de marche. De nombreux randonneurs se donnent rendez-vous ici à 1 200 m pour rejoindre le GR R1 et les pentes du piton des Neiges.

À la fin du 19e siècle, la ville connut une gloire éphémère avec le thermalisme, depuis le village semble s’être un peu endormi, même si les sources d’eau chaude font encore recette. Aujourd’hui dimanche, c’est jour de marché à Cilaos. Des vendeurs de ti-jacques, de baba figue (fleur de bananier), de brèdes (feuilles) et de grains en tous genres ont pris place tôt le matin.

Cilaos vue depuis la Roche Merveilleuse © gmoulart - stock.adobe.com

Quelques bananes en poche et c’est le moment de rejoindre le parking du belvédère de la Roche Merveilleuse. La légende raconte que les jeunes femmes allaient se frotter contre ce rocher pour être fertiles… Un pari risqué, mais une occasion rêvée pour découvrir un magnifique point de vue sur le piton des Neiges.

Juste à côté, commence  le sentier du jardin botanique surnommé « Roger Lavergne » en l’honneur de ce botaniste-poète qui a agrémenté le chemin de panneaux explicatifs. La boucle ne dure qu’une heure, mais elle permet de se familiariser avec la flore locale.

Au sol, la lave est devenue si lisse (le piton des neiges est un massif ancien) que la mousse et les fougères ont recouvert chaque interstice. Les racines des affouches (espèces de figuiers endémiques) ressemblent  à des échasses et les orchidées caramboles ont des airs de couronne de mariée. Roger Lavergne les appelle les « fées des sentiers ».

Il est temps de faire un petit détour de cinq minutes vers l’arbre remarquable, un banyan,  signalé par un panneau, et de rendre hommage à celui qui a traversé les cyclones et les irruptions.

Une fois arrivé au niveau du bois d’Olive blanc, il est conseillé de monter sur le rocher afin d'apercevoir le sommet de l’Entre-Deux avant de redescendre jusqu’au village de Cilaos à travers la forêt de bois de couleurs.

Piton du Maïdo, le toit du monde au-dessus de Mafate

Piton du Maïdo, le toit du monde au-dessus de Mafate
Lever de soleil sur Mafate depuis le Maïdo © Zamir - stock.adobe.com

De nombreux Réunionnais vous le diront : « La plus belle vue sur le cirque de Mafate est au piton du Maïdo ». La route forestière qui y mène est plantée de magnifiques tamariniers appelés ici « tamarin péi ».

Dans les années 1870-80 des plantations de géranium rosat recouvraient les pentes environnantes et les grands parfumeurs de Grasse faisaient le voyage pour rapporter la précieuse huile essentielle. Il reste encore sur la route du Maïdo dans le lieu-dit « Petite France » quelques producteurs artisanaux.

Mieux vaut partir tôt le matin, car les nuages s’accrochent souvent au sommet des montagnes. Il est à peine 8 heures quand Doudou nous propose de goûter à son café vanille sur le parking du Maïdo. Depuis quelques années, cette figure emblématique de la cuisine réunionnaise a laissé son restaurant entre les mains de sa fille Anaïs (à quelques kilomètres de là au lieu-dit « Guillaume ») pour se consacrer à sa case-boutique qui fait aussi snack. Une règle, ne vendre que des produits locaux ! Tout est fait maison et une partie des bénéfices sont reversés à des associations locales.

Belvédère du Maïdo © Prod. Numérik - stock.adobe.com

En remontant vers le deuxième parking, le chemin part vers la Glacière. Une belle balade de 3 h 30 (12 km) qui longe au retour les remparts de Mafate, mais longue et technique. Une alternative : rejoindre la direction de « Grand Bord » à travers la végétation volcanique des sommets du Maïdo. Après avoir dépassé les bâtiments techniques réservés au personnel du parc naturel, un panneau à gauche indique le chemin. Au sol, les marques jaunes apparaissent distinctement dans la lave brune.

Le chemin est accidenté et la végétation beaucoup moins rare que l’on pourrait le penser, des arbustes et des fleurs sortent des interstices de la roche. Au fil du temps, les végétaux se sont adaptés aux conditions extrêmes et ont réussi à capter quelques gouttes de pluie trop rares. En été, le soleil se reflète sur la roche basaltique et seules quelques espèces de bruyères et de lichens résistent.

Après avoir marché une vingtaine de minutes, le sentier rejoint la crête du Maïdo. En face : une vue imprenable sur le cirque de Mafate et les sommets environnants. Un paysage façonné par l’érosion et un effondrement tectonique qui est encore plus magique au lever du soleil !

En retournant à gauche vers la statue de la vierge qui surplombe le cirque à 2 190 m d’altitude on a le temps d’observer tranquillement les allées et venues dans ce cirque d’à peine 105 km2. Au-dessus de nos têtes, un ballet d’hélicoptères rejoint les villages isolés. 

Fiche pratique

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Office du tourisme de la Réunion 

Comment y aller ?

Vols directs quotidiens Paris Orly – Saint-Denis avec Air France et Corsair ; depuis Paris-CDG avec Air Austral et XL Airways, également depuis Marseille et Toulouse. Trouvez votre billet d’avion.

Pour se déplacer dans l’île, consulter notre page transports Réunion.

Adresses

- Plantation de Vanille Roulof : 470 Chemin Deschanets, lieu dit « Petit Bazar », 97440 Saint-André. Jadis installée dans les champs, cette plantation de vanille est aux portes de la ville de Saint-André, mais cela ne gâche rien à son charme, car ceux qui la font visiter ont beaucoup de talent ! Mathieu Roulof, le fils de la famille (quatre générations se sont succédé) a repris la plantation avec son père et continue à produire artisanalement la vanille. Un sacré défi quand on sait que la fécondation manuelle mise au point par un jeune esclave du nom d’Albius au 19e siècle ne réussit pas à 100 % ! Visites sur réservation : 06 92 10 87 15.

- Gîte de la Roche Merveilleuse : 1, rue des Platanes à Cilaos. À l’écart du centre et en surplomb de la ville, une maison en rondins de bois au charme rustique abritant chambres doubles et dortoirs. Ce gîte se situe au départ de plusieurs sentiers de randonnée, avec une vue imprenable sur Cilaos. Dortoir dès 16 €, double dès 42 €.

- Relais des Gouverneurs : 2bis, rue Amiral-Lacaze à Hell-Bourg. Une adresse de charme à l’agréable atmosphère composée de deux édifices de style créole rassemblant chambres et suites. Point de chute convivial, accueil pro et une table proposant de la cuisine réunionnaise traditionnelle. Doubles à partir de 65 €.

- Hotel Tsilaosa : 21, rue du Père Boiteau, 97413 Cilaos. Bien connu des Réunionnais grâce à sa cave renommée, cet hôtel au cœur du village de Cilaos a repris de belles couleurs après une rénovation réussie. Dans cette ancienne maison en bois jaune de style créole, une vingtaine de chambres dont cinq nouvelles plus modernes avec des salles de bains transparentes ont donné un sacré coup de jeune à cet établissement situé en face du piton des Neiges. Double à partir de 119 €.

- Hotel Diana Dea Lodge : 94, chemin Helvetia, 97437 Sainte-Anne. C’est un lieu hors du commun perdu en pleine nature. Sorte de lodge à l’Africaine, mais ici les animaux sont des biches et des cerfs sauvages dans un parc privé de plusieurs hectares. À 650 m d’altitude, l'hôtel et toutes les chambres dominent un paysage vierge de toute construction sur la côte Est de l'île. Le soir, la cheminée est allumée et la piscine chauffée est ouverte jusqu’à 22 h. La formule « instant gourmand » permet de déjeuner, de profiter de la piscine et de faire une balade dans ce parc magnifique sans forcément y dormir (59 €).

- Farfar : Jacky est une figure locale que vous risquez de rencontrer sur l’un des marchés du Nord de l’île (Saint-Denis, Saint-André, Sainte-Suzanne, Bras Panon... ). Il organise des ateliers culinaires en commençant toujours par une visite au marché forain (selon le jour). Une balade olfactive et gustative passionnante, surtout avec Jacky qui raconte des tas d’anecdotes. Après avoir rempli son panier, direction l’atelier de Sainte Suzanne afin de préparer le déjeuner. Un condensé de recettes locales préparées au feu de bois toutes aussi délicieuses les unes que les autres ! En prime, une dégustation de rhum arrangé (à consommer avec modération bien entendu !).

- L’univert : 70, route de Trou d’Eau, 97434 La-Saline-les-Bains. Après avoir découvert les « hauts » de l'île, que diriez-vous d’un tour à la plage ? Ce restaurant les pieds dans le sable est le lieu idéal pour goûter à la cuisine réunionnaise bio et locale. Le poisson est pêché dans l’océan Indien et les fruits ramassés dans la ferme d’à côté. Au menu, salade de lentilles de Cilaos, échine de porc boucané, espadon sauce combava, tartare de thon délicieux ! Sensible au recyclage et à l’environnement, Olivier a aussi créé un mode de management participatif.

- La maison du géranium : route du Maïdo, Petite France 97423, Guillaume. L’adresse est connue, mais reste toujours aussi authentique, car elle fait partie des dernières entreprises artisanales à défendre une culture centenaire. Dire qu’en 1920 il y avait plus de 15 000 hectares de géraniums cultivés et qu’il n’en reste que 60 !  Dans son jardin, Jean-Jacques Magdeleine vous présente les différentes espèces de géraniums et fait une démonstration de transformation en huile essentielle dans un magnifique alambic en cuivre. 

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Texte : Barbara Divry

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