Morbihan : escales à Lorient et Groix

Morbihan : escales à Lorient et Groix
Plage des Grands-Sables © Thomas - stock.adobe.com

Depuis sa fondation, en 1666, Lorient a connu bien des rebondissements. Presque complètement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, celle que l’on surnommait autrefois « la ville aux cinq ports » a dû se réinventer, tout en cultivant sa mémoire, son identité et sa celtitude, dont on prend la mesure tous les étés au moment de l’impressionnant Festival Interceltique.

À 14 km au large, l’île de Groix a, elle aussi, réussi sa reconversion : l’ancien port thonier est devenu une belle destination touristique, offrant à ses visiteurs une nature sauvage, de charmants petits ports, un bourg aux maisons de capitaine colorées, une authenticité sans fard. Sans oublier un côté épicurien qui s’exprime dans ses restaurants et ses bistrots de marins, et pendant ses joyeuses fêtes estivales.

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Lorient : tour d’horizon en bateau

Lorient : tour d’horizon en bateau
Forteresse de Port-Louis © Olivia Le Sidaner

Depuis toujours, Lorient a le regard tourné vers la mer, littéralement inscrite dans son ADN. Installée en 1666 au confluent du Scorff et du Blavet afin de devenir le siège de la Compagnie des Indes, la cité doit son nom au Soleil d’Orient, le premier navire sorti des chantiers navals du Faouëdic. Pour s’initier à son histoire mouvementée, une balade sur l’eau semble donc tout indiquée.

C’est à la Base que l’on embarque sur l’un des bateaux de la compagnie Escal’Ouest, pour 1 h 15 de croisière. En explorant la rade, on prend conscience de l’envergure maritime de Lorient, tandis que le guide conférencier nous fait découvrir les lieux où s’est forgée l’histoire de la ville : l’îlot Saint-Michel, la forteresse de Port-Louis, la tour de la Découverte, qui était autrefois une vigie. Celle-ci fut édifiée au 18e siècle pour guetter les bateaux ennemis et veiller sur ceux de la Compagnie des Indes, qui transportaient dans leurs cales de précieuses marchandises.

On apprend que, du temps de Louis XIV, on débarquait ici du coton, des épices, du chocolat, mais aussi des hortensias, venus de Chine. Le guide aborde aussi l’histoire des chantiers navals de Lorient, qui est toujours d’actualité, avec la construction de bateaux de guerre furtifs (frégates ou corvettes) par la société Naval Group. Il retrace aussi l’histoire du port de pêche et celle de la base de sous-marins, sans oublier le port de plaisance et le Pôle Course au large. Un tour de bateau vraiment instructif, avant d’aller explorer la ville à pied.

Balade dans le centre-ville de Lorient

Balade dans le centre-ville de Lorient
Quai des Indes © Fotoschlick - stock.adobe.com

Certes, il ne reste pas grand-chose de la ville ancienne, détruite à 90 % pendant la Seconde Guerre mondiale. On peut tout de même partir sur les traces du passé de Lorient en suivant le « Circuit d’art et d’histoire » élaboré par la municipalité (téléchargeable sur le site de la ville). Un parcours de 5 km en 25 étapes, où l’on découvre le patrimoine du centre-ville, ancien et plus récent.

Le point de départ est l’Hôtel Gabriel (1740), qui fut l’hôtel des ventes aux enchères de la Compagnie des Indes. Après la tour de la Découverte, se profilent les moulins de la Compagnie des Indes, installés sur la colline du Faouëdic ; l’un d’eux accueille aujourd’hui des expos temporaires. En passant, on peut faire une petite halte au bar associatif Idées détournées, où des pros du système D et du recyclage organisent régulièrement des événements culturels. Un endroit à part.

Puis, on longe les hôtels particuliers du quai des Indes, et au niveau du bassin à flot, on se dirige vers la rue du Port, axe historique de Lorient devenu une artère commerçante, réservée aux piétons depuis 1990.

Rien ne vous empêche de faire un petit crochet par la petite place Polig-Monjarret, la plus bretonnante de Lorient, pour boire un verre de cidre à la terrasse de la Tavarn ar Roue Morvan, avant de rejoindre une autre place, Alsace-Lorraine, où l’église Notre-Dame-de-la-Victoire, construite en 1955 par Jean-Baptiste Hourlier, met le béton à l’honneur. Un matériau que l’on retrouve à l’hôtel de ville, marié au granit.

Après le grand Théâtre, le parc Jules Ferry, le mail République et le quai de Rohan, la balade se termine sur la promenade de l’Estacade, au bout de laquelle se dresse l’ancien phare, transformé en belvédère, ouvert sur la rade.

Ça bouge, à la Base !

Ça bouge, à la Base !
Sous-marin Flore-S645 © Olivia Le Sidaner

C’est en 2001 que la base de sous-marins (BSM) a entamé sa reconversion, devenant l’un des principaux sites touristiques de la ville, mais aussi un lieu de vie où les Lorientais aiment se retrouver toute l’année.

Édifiée par les Allemands entre 1941 et 1942 sur la presqu'île de Keroman, l’énorme forteresse constituée de trois blocs (K1, K2 et K3) a nécessité près d’un million de mètres cubes de béton pour sa construction ! Après la Libération, elle fut utilisée par la Marine nationale jusqu’en 1997.

Littéralement indestructible, elle entame aujourd’hui sa reconversion en site touristique et culturel. Insolites, des visites nocturnes sont organisées dans le bloc K3 : après la projection de plusieurs documentaires, on suit le guide dans les entrailles de l’extraordinaire structure, qui prend des allures fantastiques dans l’obscurité.

Non loin de là, la visite du sous-marin Flore-S645, en service de 1964 à 1989, vaut également le détour. Le musée, à la scénographie très bien conçue, retrace l’histoire de Lorient et donne d’intéressantes informations sur les sous-marins. Équipé d’un audioguide diffusant des témoignages d’anciens sous-mariniers, on pénètre ensuite dans le Flore S645, découvrant l’espace réservé à l’équipage, le carré des officiers et le local central opération (CO).

La Base est aussi un lieu phare du nautisme. C’est même le premier pôle européen de course au large. Le long des pontons sont amarrés des bateaux du Vendée Globe (onze des trente skippers de l’édition 2016-2017 étaient installés à Lorient).

En face, à la Cité de la Voile Eric Tabarly, il est question des cinq « Pen Duick » du navigateur, mais pas seulement. On y trouve aussi des portraits et des interviews de skippers (Isabelle Autissier, Loïck Peyron…), des simulateurs de navigation qui font le bonheur des enfants, tout comme le bassin où l’on s’amuse avec des petits voiliers radiocommandés.

Lorient, de port en port

Lorient, de port en port
Port de pêche de Lorient-Keroman © Olivia Le Sidaner

Autre visite intéressante : celle du port de pêche de Lorient-Keroman. Survolé par des nuées de goélands piailleurs, il peut s’enorgueillir d’être le premier de France en valeur (82,8 millions d’euros de chiffre d’affaires sous criée en 2017) et en débarquement de langoustines vivantes.

En 2 heures, le guide aborde les différentes techniques de pêche, les quotas, les chiffres, les systèmes des ventes, avant de conclure la visite à la criée par une dégustation à l’aveugle de poissons et de condiments. Les plus matinaux, eux, se lèveront tôt pour assister aux ventes informatisées de la criée.

À un jet de batobus, on rejoint très facilement un autre port : celui de Port-Louis, joli village de pêcheurs doté d’imposantes fortifications construites par les Espagnols au 16e siècle, et achevées sous Louis XIII.

À l’intérieur de la citadelle, le musée de la Compagnie des Indes retrace une passionnante histoire maritime et commerciale : celle de ces routes par lesquelles transitaient les précieuses marchandises (soie, coton, épices, bois, porcelaine…) venues d’Orient et d’Afrique, aux 17e et 18e siècles.

Enfin, pour une pause balnéaire, direction le sud de Lorient, jusqu’à Larmor-Plage, dotée d’un port de plaisance et d’un centre nautique (Kerguelen) qui propose de nombreuses activités : stand-up paddle, kayak de mer, catamaran, planche à voile… il y en a pour tous les goûts, et l’accueil est vraiment sympa, ce qui ne gâche rien. Si vous n’êtes pas fans des sports nautiques, vous pouvez aussi vous contenter de farnienter sur la plage de sable fin.

Groix, l’île au large de Lorient

Groix, l’île au large de Lorient
Port-Tudy © © Olivia Le Sidaner

On change complètement d’atmosphère en débarquant sur Groix, à 14 km au large de Lorient. À l’année, ses 17 villages comptent moins de 2 300 habitants. Sur le joli port de plaisance de Port-Tudy, le temps semble se ralentir, tandis que l’on déguste au soleil des moules-frites en terrasse en regardant le ballet des bateaux qui entrent et sortent du chenal.

Pour se familiariser avec l’histoire et la culture de Groix, on peut aller faire un tour à l’écomusée, installé dans une ancienne conserverie. Puis, après avoir loué un vélo sur le port, on remonte vers le bourg (ça grimpe sec !), où les maisons d’armateurs colorées sont blotties autour de l’église au clocher coiffé d’un thon, poisson qui fut longtemps la principale source de revenus de l’île. L’été, une scène est installée sur la place, où la fête bat son plein au moment des concerts. On ne peut alors qu’approuver le dicton : « Qui voit Groix voit sa joie » !

À pied comme à vélo, il y a de belles balades à faire, à Groix, où l’on croise au détour des chemins des fontaines, des chapelles, des menhirs et des dolmens. Entre les pointes du Spernec et de la Croix, se dévoile une curiosité : les Grands-Sables, langue de sable clair et fin qui s’avance dans la mer translucide et turquoise. Elle compte parmi les rares plages convexes d’Europe, mais elle a aussi la particularité de se déplacer !

Plus au sud, la jolie plage des Sables-Rouges doit son nom au grenat qui la compose en partie. On descend ensuite à la pointe des Chats, qui appartient à la réserve naturelle François Le Bail. Connue pour sa richesse géologique, celle-ci s’étend aussi sur un autre secteur, autour du phare de Pen Men, dans le nord-ouest de l’île. On peut y observer de grandes colonies d’oiseaux marins, survolant les falaises, les pelouses littorales et les landes à bruyères.

Côté paysages sauvages, le sud de l’île n’est pas en reste, notamment à la farouche pointe de l’Enfer, où le gigantesque trou de l’Enfer a immanquablement donné naissance à des légendes.

Les goûts de Groix

Les goûts de Groix
© Erico Dario - Groix & Nature

L’île, que l’on dit rude et sauvage, recèle pourtant bien des douceurs, que l’on retrouve notamment dans l’assiette. Il ne faut pas hésiter à s’initier aux nombreux produits artisanaux locaux.

Dans le bourg, la biscuiterie Ti Dudi Breizh, une affaire familiale, régale habitants et touristes depuis 2006. On y fait provision de gâteaux bretons, financiers ou triskels au froment ou au blé noir, entre autres délices (dudi, en breton).

Non loin de là, place de l’Église, dans sa boutique (Caramels de Groix), Sébastien Autret parle avec passion de ses caramels artisanaux, absolument irrésistibles. Ici, pas d’arômes artificiels, mais des infusions de grains de café, des fruits exotiques, du chocolat grand cru venu du Pérou… et un savoir-faire unique.

Cette mise en valeur du goût et des bons produits, on la retrouve tout près, au restaurant Le Cinquante. Le chef, Jean-Louis Farjot, s’est associé à trois autres Groisillons pour fonder les Fumaisons de l’île de Groix, installées dans un grand atelier en bois sur le quai de Port-Tudy. Les quatre amis y produisent artisanalement des poissons fumés au bois de hêtre, à froid et à chaud, surtout de ligne (lieu jaune, merlu, thon…), mais aussi des moules. Aux beaux jours, on peut s’installer sur la terrasse à l’étage pour une dégustation.  

Juste à côté, Erwan Tonnerre produit des ormeaux et propose aux touristes des visites de son élevage (Groix Haliotis, 4 fois par semaine l’été et toute l’année sur réservation), qui peuvent être suivies d’une dégustation au pub de la Jetée (qui lui appartient), sur le port.

Enfin, près de Port-Lay, vous pouvez faire un saut jusqu’à la dernière conserverie artisanale de l’île, Groix & Nature : leurs rillettes de poissons sont délicieuses !

Fiche pratique

Retrouvez tous les bons plans, adresses et infos utiles dans le Routard Bretagne

Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Bretagne

Comité départemental du tourisme du Morbihan

Comité régional du tourisme de Bretagne

Lorient Bretagne Sud tourisme (office du tourisme de Lorient)

Office du tourisme de Groix

Comment y aller ?

Pour se rendre à Lorient, plusieurs solutions :

- Le train : 3 h 40 à 4 h pour un direct depuis Paris.

- L’avion : 1 h 25 depuis Paris, 1 h 45 depuis Toulouse.

- La voiture : comptez un peu plus de 5 h de route depuis Paris.

Pour se rendre à Groix :

Plusieurs compagnies maritimes (Compagnie Océane, Escal’Ouest, Laïta Croisière) desservent l’île de Groix depuis Lorient. Comptez environ 45 minutes.

Au départ de Gâvres, possibilité de naviguer sur le voilier Reine des Flots.

Comment se déplacer ?

À Lorient, on se déplace à pied, en bus ou en batobus, un moyen sympa, rapide et pas cher de traverser la rade de Lorient. Départ du port de pêche de Keroman ou du quai des Indes. Ticket : 1,50 € (valable 1 h).

À Groix, le vélo est roi, qu’il soit électrique ou pas. L’île compte 40 km de sentiers cyclables. Les chemins côtiers, eux, sont réservés aux piétons.

Trois lignes de bus desservent les différents villages.

On peut aussi louer une voiture à l’Intermarché, ou chez Coconut’s Location, à Port-Tudy (voitures électriques, notamment, mais aussi scooters).

À faire, à visiter

- Agenda des visites à Lorient : http://patrimoine.lorient.fr

- Parcabout, à Groix. Dans ce parc acrobatique d’un genre particulier, les enfants (et les plus grands) s’amusent en liberté dans les filets tendus entre les arbres du bois du Grao (aucun équipement n’est nécessaire). Un concept élaboré par le mateloteur Cédric Chauvaud, bien connu dans le monde de la voile (avec sa société Chien Noir), un pro des bouts !

Où dormir ?

- Inter-Hôtel Cléria : 27, bd Franchet d'Esperey, Lorient. Un bon rapport qualité-prix et un accueil d’une grande gentillesse dans cet hôtel confortable, propre et bien situé. À partir de 59 €.

- Hôtel Ty-Mad : Port Tudy, Groix. Un hôtel de charme, idéalement situé sur le port de plaisance. Jardin et piscine. Chambre à partir de 67 €. Il est fort agréable de boire un verre à l’heure de l’apéro ou de déjeuner sur la terrasse de son bar-brasserie, Les Garçons du port, en profitant de la vue sur le bassin à flot.

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Où manger ? Où boire un verre ?

- Tavarn ar Roue Morvan : 1,place Polig Montjarret à Lorient. Une vraie taverne de Bretons, avec un décor 100 % celtique, et une institution pendant le Festival interceltique. Deux plats du jour au choix, viande ou poisson (13 à 14 €). Concerts.

- Pub Galway Inn : 18, rue de Belgique à Lorient. Un pub irlandais, pour boire une Guinness bien fraîche. Beaucoup d’ambiance pendant les concerts.

- La Base : Base Sous-Marins Keroman à Lorient. Super emplacement pour ce bar-resto installé au bord de la rade, à côté de la Cité de la Voile. Les Lorientais s’y retrouvent pour déjeuner ou boire un verre à l’apéro, autour de la cheminée en hiver et en terrasse aux beaux jours. La spécialité : les brochettes de poisson et de viande (11 à 22 €).

- Le Cinquante : 22, place de l'Église à Lorient. Dans ce petit resto (25 couverts) au cœur du bourg, on déguste une cuisine du marché raffinée, mettant en valeur les produits locaux et souvent bio. Aux manettes, un chef passionné, Jean-Louis Farjot, qui est aussi l’un des quatre associés des Fumaisons. Riche cave à vins bio, natures et biodynamiques. Et accueil chaleureux. Bref, une excellente table ! Plat : 26 €, entrée, dessert : à partir de 10 €.

- Crêperie Chez Sandrine : rue Maurice Gouronckerfuret à Groix. Une crêperie traditionnelle au décor rustique, installée dans une maison de pêcheur, en haut du bourg. Au mur s’affichent les gyotaku (empreintes de poissons) d’Ilona, une artiste locale. Les galettes et les crêpes sont servies dans la bonne humeur (même le chat de la maison vient saluer les clients !). Prix doux (complète : 5,10 €, galette saucisse : 4,50 €, blé noir au miel de Groix : 3,50 €).

- Ty Beudeff : 45, rue du Général de Gaulle à Groix. C’est le bistrot mythique de Groix : une véritable institution pour les navigateurs du monde entier, qui ont gravé leur nom ou des messages sur les tables en bois, qui sont à présent un véritable palimpseste. En bande-son : des chants de marin et musique celtique. Et dans les verres, le rhum arrangé de la maison (à la recette ultrasecrète, évidemment), succulent.

Texte : Olivia Le Sidaner

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