Canaries : El Hierro et La Palma, les îles de l’Ouest
La Palma, au bout du monde (ou presque)
Sauvage en tout point, la côte nord de La Palma dresse ses herses de falaises au défi des tempêtes. Dès que l’on s’éloigne de La Fajana et du Charco Azul, où les rochers littoraux dessinent des bassins semi-aménagés pour la baignade, les hommes se font rares. La montagne est ici comme tranchée à coups de machette.
Dévalant des hauteurs, où croissent les grands pins canariens aux branches recouvertes de lichens, une route étroite dévale jusqu’au hameau de Fajana de los Franceses. Un hameau ? Pas même. Quelques maisons et une plantation de bananiers en terrasses, nichées au pied des déclivités. Un vieux quai rongé atteste de la vie improbable qu’y vécurent les descendants de ces Français descendus du bateau en chemin vers l’Amérique.
L’isolement est ici une constante et la côte nord-ouest n’y échappe pas. Certes, la route dessert désormais Puntagorda, où tous les insulaires semblent converger début février pour la floraison des amandiers – odeurs de miel à la clef.
Mais le goudron ne fait pas tout : il faut aussi des nerfs pour affronter la plongée vertigineuse vers le prois de Tijarafe, avec le vide et l’océan pour seules barrières. En bas, une brochette de maisons de pêcheurs s’amarre sous un puissant auvent rocheux, au mépris des chutes de pierre et des vagues – qui tancent l’étroite crique prise en tenaille par la roche, où les barques doivent se glisser au risque de se fracasser.
Le week-end, les habitués y descendent encore nettoyer leur poisson.
Préparez votre voyage avec nos partenairesTexte : Claude Hervé-Bazin
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