Château de La Roche-Jagu

La seigneurie de la Roche Jagu date du XIème siècle et fut vraisemblablement érigée par Jagu, le fondateur du lieu. Les traces les plus anciennes de l’occupation humaine dans la région remontent au néolithique (3500-1800 avant J-C). Des vestiges d’habitations ont été identifiés près de la rivière où furent trouvées des épées datant, elles, de la fin de l’âge de bronze. Cette première forteresse qui surplombait déjà la vallée tortueuse du Trieux fut détruite à la fin du XIVème siècle lors de la guerre de succession de Bretagne. Maîtresse des lieux, dame Catherine de Croguindy obtient du duc de Bretagne en 1405, le droit de reconstruire le château sur les ruines de la forteresse. Les héritiers prospèreront à la cour ducale, accédant au rang de barons. Au 16e siècle, dans le grand bouleversement intellectuel et religieux qui embrase l'Europe, les seigneurs de la Roche Jagu se convertiront momentanément au protestantisme. Au terme des guerres de la Ligue, le château ne sera plus habité que très occasionnellement, ce qui lui a permis de conserver les aménagements du XVème siècle encore visibles aujourd'hui. Transmis à des héritiers qui n'y viendront même plus, le domaine est vendu en 1783 par le maréchal duc de Richelieu à des parlementaires rennais. Epargné par la Révolution, il s'y développera une importante exploitation agricole jusqu'au milieu du XXème siècle, quand le vicomte Gaétan d'Alès le cède au Département des Côtes du Nord en 1958. Classé monument historique dès 1930, il subira une dizaine d'années d'importantes restaurations avant d'ouvrir ses portes au public en 1966.