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Données cartographiquesDonnées cartographiques ©2020 GeoBasis-DE/BKG (©2009), Google, Inst. Geogr. Nacional
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Grand Train Tour of Switzerland : la Suisse au fil des trains

En partenariat avec Suisse Tourisme

En Suisse, le train est plus qu’un moyen de transport : c’est une expérience en soi. Un forfait illimité, le Swiss Travel Pass permet de sillonner le réseau ferré helvétique en long en large et en travers. L’idéal pour des vacances à la montagne sous le signe de l’écologie.

Pas d’embouteillages. Pas de frais de véhicule. Aucune pollution. Et même pas de billet à acheter : il suffit de choisir sa destination et de montrer son pass au contrôleur. Grèves ? Retards ? Inconnus. Rien de plus sûr qu’un train suisse : ils sont à l’heure, toutes les heures ou toutes les 30 minutes, réguliers comme… une horloge suisse. Cerise sur le sommet, les wagons panoramiques permettent de s’immerger dans des paysages souvent inaccessibles par la route. Sans émettre une particule de CO2 en grimpant la pente… Mieux, certains trains, ici, produisent leur propre électricité en récupérant l’énergie de la descente ! Et pour ne rien gâcher, le Swiss Travel Pass, illimité, comprend tous les transports en commun du pays (bus et bateau inclus) et plus de 500 musées ! À vous les grandes villes, les cimes enneigées et les pistes. À vous l’air pur et les villages blottis au pied de la montagne.

Et pour découvrir la Suisse sur un mode « slow travel », rien de mieux que le Grand Train Tour of Switzerland. Le circuit complet ? Une authentique odyssée ferroviaire qui s’étend sur 1280 kilomètres et qui collectionne les temps forts entre grands lacs, montagnes et sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une idée maîtresse pour explorer le pays en huit jours au départ de Zurich (ou d’ailleurs, si vous préférez !). Le nec plus ultra de la durabilité. Et des vacances grand train, assurément.

Zurich

À quatre heures de Paris par le TGV Lyria, la plus grande ville de Suisse (1,2 million d’habitants) affirme un style singulier. Ici, on pense économie, mais aussi écologie et qualité de vie. Zurich sait profiter. D’un site privilégié entre plaine et montagnes. Des vues sur son lac éponyme, depuis les larges quais arborés et le parc du Rentenwiese – fraîches balades. Et si les bains publics qui jalonnent l’été les berges de la Limmat sont un temps remballés, les soirées n’en restent pas moins festives. Ville contemporaine, Zurich conserve néanmoins un cœur historique qui palpite autour de deux édifices sacrés dressés, entre roman et gothique, de part et d’autre de la rivière : Fraumünster (l’église) rive gauche, Grossmünster (la cathédrale) rive droite. À chacune son cloître. Mais Zurich, c’est aussi un ensemble de collections et musées d’une grande richesse, mettant en valeur le meilleur du patrimoine suisse.

Zurich-Lucerne-Interlaken

Le train s’élance, sans bruit. Quelques engrenages plus tard, le lac de Zurich est déjà là, à bâbord, berges engourdies par l’hiver. Un quart d’heure de ce régime et, un long tunnel plus tard, le lac de Zoug apparaît à son tour. Puis disparaît. Lucerne marque le point de départ du Luzern–Interlaken Express. Droit devant : 1h50 de panoramas sur l’émeraude de cinq lacs de montagne enchâssés entre les hautes parois des Préalpes. Si près des berges, parfois, que l’on semble voguer sur leurs eaux. De solides fermes s’accrochent aux rivages, aux pentes. Puis, imperceptiblement, le train passe en mode crémaillère, tandis qu’il s’élève vers le col du Brünig, porte d’entrée de l’Oberland bernois. Plus qu’une région : une carte postale avec, en vigie, l’élégante station de villégiature d’Interlaken, aux palaces Belle Époque plantés entre lac de Thoune et lac de Brienz.

Interlaken-Montreux

Plein ouest, le train panoramique spectaculaire, GoldenPass Panoramic épouse les berges du grand lac de Thoune (à tribord), veillées par la pyramide blanche du Nissen, puis bifurque dans la vallée du Simmental, aux eaux vives et aux fermes richement décorées. Bientôt, le voilà qui caracole sur voies étroites, butine les alpages blanchis à l’approche de Gstaad, puis du Pays d’en-Haut – où l’on produit l’été le gruyère authentique. La Suisse alémanique cède à peine le pas à la Suisse romande que, déjà, la pente s’accentue. Le train plonge maintenant vers la Riviera vaudoise. Par les baies panoramiques défilent des vignes en terrasses endormies, puis les palmiers et magnolias ourlant les berges du vaste lac Léman – parmi une forêt de palaces Belle Époque. Au fil de la pente, les quelques ruelles pavées du Vieux-Montreux se contorsionnent entre de solides bâtisses vigneronnes.

Montreux-Visp-Zermatt

Tout commence par un grand bain visuel. Le Léman. Chillon – un château médiéval de contes de fées, gardant la route des Alpes depuis son îlot accolé à la rive, pieds dans l’eau. Juste là. Très vite, un entonnoir se forme entre les Alpes bernoises (à gauche) et le Chablais (à droite) : l’entrée du canton du Valais. Les voies se déroulent par moments au long du jeune Rhône, entre vignes et arbres fruitiers, franchissent le fleuve une fois, deux fois, trois fois. Retour en terre alémanique, puis changement de cap à Viège (Visp). Le Matterhorn-Gotthard Bahn grimpe à nouveau, s’infiltre dans l’aiguille gondolée du Mattertal, crissant au gré des virages et des tunnels. Puis débouche, royal, sur Zermatt, blotti au fond de sa vallée alpine, parmi 38 sommets de plus de 4 000 mètres et un nombre incalculable de glaciers ! Il y a là la pointe Dufour, le point culminant du pays (4 634 mètres) et, surtout, l’emblématique pyramide rocheuse du Cervin. Dernière grimpette du jour. La plus haute voie ferrée d’Europe à ciel ouvert se hisse patiemment jusqu’au Gornergrat (3 089 mètres), coiffé par un hôtel. Au terminus de ce délicieux train rouge : un panorama plongeant sur le glacier du Gorner.

Zermatt-Coire-Saint-Moritz

L’étape est mythique : de Zermatt à Coire, puis Saint-Moritz, circule le Glacier Express – « le plus lent train rapide du monde », se plaît-on à dire, enchaînant 291 ponts et 91 tunnels ; 7h45 d’une croisière à nulle égale et à vitesse escargot (36 km/h de moyenne), rythmée par le franchissement du long tunnel de base du col de la Furka – qui court-circuite, depuis 1982, l’ancienne ligne du col de l’Oberalp, qui devait être fermée et même partiellement démontée chaque hiver ! Tout le temps d’admirer les Alpes sous toutes leurs coutures depuis les compartiments panoramiques, puis les gorges du jeune Rhin qui creuse à son tour son lit au pied de la voie. La belle Coire (Chur) est la capitale du vaste et pittoresque canton des Grisons, reliquaire de l’identité nationale et de la langue romanche. La dernière partie du trajet, gérée par les Chemins de fer rhétiques, emprunte une autre voie de légende, dite de l’Albula. Une délicieuse petite folie, inaugurée dès 1896, qui se lance hardiment à l’assaut du chaos montagneux des Grisons (désormais classée au Patrimoine mondial). Parmi les images fortes, le viaduc de Landwasser, haut de 65 mètres, débouche directement sur un tunnel ! Plus ville que station, la très chic Saint-Moritz s’ancre face au grand lac de Saint-Moritz. Une cohorte de pics-belvédères l’encadre, certains accessibles par funiculaire ou téléphérique.

Saint-Moritz-Lugano

Ce n’est plus un trajet, c’est une épopée. Avec tous ces sommets, tous ces glaciers, le petit train rouge Bernina Express (dont le chemin est, lui aussi, classé) est contraint d’effectuer une boucle à 360 degrés pour réussir à avaler la pente, au viaduc hélicoïdal de Brusio ! Passe d’abord l’enchanteresse vallée blanche du Morteratsch, terminée par le plus grand glacier de la région, puis le col de la Bernina (2 328 mètres) et son hospice, immobiles, nimbés d’une poudreuse qui dresse de hauts murs à flanc de voie. À perte de vue, les sapins blanchis jouent les bibendums. Parvenu à Tirano, côté italien des Alpes, un bus spécial assure la liaison vers Lugano, porte d’entrée du Tessin, la Suisse italophone. Tournée vers le soleil du sud, la ville est baignée par un somptueux lac auquel elle a donné son nom, partagé avec les voisins. D’un côté se dresse le pain de sucre du très panoramique Monte San Salvatore et de l’autre, le non moins dominant Monte Brè, lui aussi atteint par un funiculaire. Très serpentin, le plan d’eau se glisse dans une ancienne auge glaciaire, entre des palissades de hauts sommets. Six autres, du même tonneau, forment avec lui l’ensemble des Sept-Lacs.

Lugano-Lucerne

De Lugano, le Gotthard Panorama Express serpente dans la vallée du Vedeggio, puis passe Bellinzona et ses châteaux crénelés de gravure, bâtis au Moyen-Âge par un duc de Milan dont la chute précipita l’entrée du Tessin dans la Confédération. Une belle image, fugace, qui s’évapore tandis que le train pénètre dans le tunnel de base du Saint-Gotthard, le plus long du monde (57,1 kilomètres !), inauguré en 2016. Lorsque le jour perce à nouveau, c’est en suisse allemand que l’on s’exprime. Cap sur la grande Lucerne, à l’extrémité nord-ouest du lac des Quatre-Cantons. Adossée à une colline, la vieille ville (Altstadt), protégée par sept puissantes tours, gouverne à un lacis de ruelles piétonnes où règnent placettes, maisons baroques peintes et riches sanctuaires. En contrebas, deux pittoresques ponts couverts enjambent la rivière Reuss, dont le Kapellbrücke, long de 200 mètres ! La ville est riche de nombreux musées, d’art, mais aussi des Transports, exposant tout ce qui roule, vogue et vole. L’occasion, notamment, de remonter aux origines des trains de montagne suisses.

Lucerne-Saint Gall

Lac des Quatre-Cantons, lac de Zoug côté sud et échine du Rigi, lac de Zurich, le Voralpen-Express slalome entre plans d’eau majestueux et chaînons post-alpins. Peu à peu, les sommets se font plus timides, mais le trajet à bord ne manque pas pour autant de prestance – notamment au niveau du viaduc de Sitter, aux portes de Saint-Gall. Au nord-est du pays, la ville porte le nom d’un moine irlandais qui donna naissance, au début du VIIe siècle, à l’une des plus importantes abbayes bénédictines d’Europe. Largement rebâtie au XVIIIe siècle, elle est classée au Patrimoine mondial pour la richesse de son décor baroque foisonnant et pour sa bibliothèque rococo aux parquets marquetés, dépositaire de précieux volumes. Tout autour, le noyau de la vieille ville invite à de séduisantes promenades, avec ses demeures peintes greffées d’oriels (encorbellements). Au-delà, le touchant canton d’Appenzell est resté très proche de ses racines paysannes et de ses traditions. On adore !

Saint Gall-Schaffhouse-Zurich

Toutes les 30 minutes, la ligne lacustre Thurbo longe tranquillement le lac de Constance, puis s’engage dans la vallée du Rhin, à vitesse réduite. La ligne, dite « lacustre », dessert la charmante Stein am Rhein, relique médiévale aux façades peintes et aux belles demeures ornées d’oriels. Vingt kilomètres en aval, tout au nord de la Suisse, l’emblématique donjon de Munot, entouré de vignes, domine la rive droite du fleuve et le cœur historique de Schaffhouse – peuplé de fontaines et de ruelles aux vénérables maisons, elles aussi peintes. Il dit bien l’importance de cette escale, où les marchandises devaient jadis être transbordées pour éviter les puissantes chutes du Rhin, qui surgissent de part et d’autre de deux champignons rocheux, deux méandres en aval. On s’en approche en bateau, le visage cinglé par les embruns glacés. Une manière de se rappeler à la réalité, avant de regagner Zurich et boucler ce beau voyage hors du temps.
Pour en savoir plus : suisse.com/grandtraintour