Saint-Tropez, foyer artistique oublié
Derniers feux
Quelques années plus tard débarquent les premiers Américains, Errol Flynn,
Marlene Dietrich, Orson Welles, Sam Spiegel, Ernest Hemingway ; le designer
Raymond Loewy s’y fait construire la villa Uriane. Saint-Tropez devient
également le quartier d’été du mouvement existentialiste. Sartre et Beauvoir
séjournent à l’hôtel de la Ponche, Boris Vian et Juliette Gréco fréquentent
les premières boîtes, Gérard Philipe s’y repose après le festival d’Avignon
en compagnie de ses amis, Jean Vilar, Vercors, Maria Casarès. Picasso y fait
des incursions depuis Vallauris.
En 1954, une jeune fille de 19 ans, Françoise Sagan, se fait dans son premier
roman, Bonjour tristesse, la porte-parole d’une jeunesse qui trouve en
Saint-Tropez le moyen d’exister plus librement. L’année suivante, un jeune réalisateur,
réfugié avec sa famille à Saint-Tropez pendant la guerre, prend le village pour
décor d’un film (alors) provocant, Et Dieu créa la femme, qui fait de
Brigitte Bardot et de Saint-Tropez deux stars internationales. Hollywood, les
stars du rock’n’roll, la jet set participent ensuite à faire du village découvert
par Maupassant un haut lieu de la mythologie moderne du fric et de la vie facile.
Texte : Jean-Philippe Renouard
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