Saint-Tropez, foyer artistique oublié
Colette et les écrivains
C’est en 1925 que Colette s’installe à la Treille Muscate, dans la baie des
Canoubiers. Dans son sillage, de nombreux écrivains, dramaturges et gens du
spectacle découvrent le village provençal. Le tout Montparnasse fait de la figuration
sur le port.
« - Saint-Tropez ? Deux cents autos de marque à partir de cinq heures,
en travers du port. Cocktails, champagne sur les yachts à quai, vous savez…
- Non, je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. Je connais l’autre Saint-Tropez.
Il existe encore. Il existera toujours pour ceux qui se lèvent à l’aube. »
écrit Colette dans Prisons et paradis. Pourtant, de nombreux écrivains
et dramaturges se retrouvent pour passer une partie de l’été à Saint-Tropez.
On croise Francis Carco, Joseph Kessel, Paul Géraldy, Antoine de Saint-Exupéry,
Léon-Paul Fargue, André Roussin, Jean Cocteau accompagné de Jean Marais, Charles
Vildrac, Sacha Guitry, Henry Bernstein. Des cinéastes prestigieux - René Clair,
Julien Duvivier, Marcel Pagnol - y travaillent à leurs futurs scénarios.
Colette reste la plus attentive aux paysages tropéziens, y consacrant de nombreux
essais ou romans comme La Naissance du jour, Bella Vista, Prisons
et paradis, Journal à rebours.
1935. Le village se couvre d’hôtels luxueux comme le majestueux Latitude
43 dont l’allure de paquebot dominant un flot de verdure est dû à Georges
Pingusson, disciple de Mallet-Stevens et de Le Corbusier.
Texte : Jean-Philippe Renouard
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