Yémen, des hauts plateaux à la mer Rouge

Dans les villages perchés des hauts plateaux

Dans les villages perchés des hauts plateaux
Julien Nessi

Dans les environs de Sanaa, les paysages de montagne sont parmi les plus beaux du Yémen. Muni d’une autorisation obligatoire pour circuler en dehors de la capitale, et accompagné d’un guide et d’un chauffeur de 4x4, la découverte des hauts plateaux et des djebels est un émerveillement. À 15 km de la capitale, c’est un premier choc visuel à la vue du Dhar Al-Hajjar, le palais du rocher, devenu l’édifice symbole du pays. Perché sur un piton de grès rouge, cet ancien palais d’été de l’imam Yahya, aujourd’hui transformé en musée, défie les lois de la pesanteur. On a l’impression qu’il tient en équilibre alors qu’il épouse parfaitement la forme du rocher sur lequel il est bâti... Une vraie merveille architecturale et une prouesse technique digne des plus grands ingénieurs ! La salle de méditation et de prière de l’imam, au dernier étage du palais, domine toute la vallée. En continuant la route du Wadi Dhar, puis celle du Wadi Dulla, alternance de cultures en terrasses et de plateaux rocailleux, deux villages, Thilla et Kawkaban, situés à environ 50 km de Sanaa, méritent le détour. Avec ses murailles restaurées, ses citernes à ciel ouvert, ses façades en dents-de-scie et ses vieilles maisons juives, Thilla a le charme des villes de l’arrière-pays. Cité nichée au pied d’une forteresse imposante, elle est parsemée de ruelles étroites, de passages discrets entre les maisons de plusieurs étages, dont les façades traduisent tout le savoir-faire des bâtisseurs yéménites. À quelques kilomètres de là, le village de Kawkaban, à près de 3 000 m d’altitude, est perché au sommet d’une falaise abrupte. Fief des Zaïdites depuis le XIIe siècle, cette citadelle de pierres est cerclée d’une immense muraille défensive. Une route en asphalte, construite récemment et très pentue, sillonne à travers les montagnes pour y accéder. Du haut de cette citadelle, la vallée fertile, alternance de cultures en terrasses et de champs en jachère, permet d’admirer toute la beauté sauvage du Yémen. Kawkaban surplombe aussi la vieille ville de Shibam et sa grande mosquée, situées juste en contrebas de la falaise.

Plus à l’ouest, au cœur du djebel Haraz, Manakha et Kahel donnent un autre aperçu de la majesté des hauts plateaux. On y accède par l’une des premières routes construites au Yémen, sur l’axe Sanaa-Hodeïda. Cette voie historique traverse des montagnes découpées, des pentes sculptées de terrasses et une végétation tropicale. Sur les bas-côtés de la route, on peut apercevoir des villageoises portant des jerrycans sur la tête ou encore des Yéménites, la Kalachnikov en bandoulière, la joue gonflée par le qat, une feuille légèrement narcotique qu’ils mâchent à longueur de journée. Après 90 km, la ville de Manakha apparaît enfin au-dessus de l’horizon. Située à 2 200 m d’altitude et fief des Ismaéliens, Manakha est aujourd’hui le point de départ de nombreuses randonnées dans la région. Plus haut, perché sur une falaise, le village de Kahel est une petite perle architecturale, avec ses maisons-tours qui servent de rempart naturel et ses cultures en terrasse aux alentours.

Texte : Julien Nessi

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